Car revaloriser les constructions d’un quartier entraîne inévitablement une hausse globale du coût du foncier et donc des loyers. Cela profite aux propriétaires, aux promoteurs, aux banques et cela complique sérieusement la vie des habitants et provoque le départ forcé d’une partie d’entre eux.
En premier lieu, la restructuration du quartier fera disparaître beaucoup de logements inconfortables (squats, hôtels meublés, etc.) dans lesquels habitent des personnes aux statuts précaires. Pour elles, aucun relogement n’est prévu, elles seront les premières à devoir partir du quartier.
Faire face aux Verts à Montreuil, c’est faire face aux derniers aménageurs du capitalisme, sûrement les plus progressistes parmi eux. Il disent : « Nous limitons la gentrification. » Nous répondons : « Vous accélérez la gentrification et vous limitez à la marge ses effets les plus violents. » De même, le slogan à la mode de la ville de Bagnolet est « on va faire du moderne en restant populaire. » Or, sous couvert de mixité sociale, la gentrification est une politique à part entière. Elle achève la reconversion économique de la ville et la positionne dans la concurrence internationale des territoires pour attirer capitaux et travailleurs qualifiés.
L’En-Ville, chroniques de la transformation du Bas-Montreuil et du quartier des Coutures à Bagnolet est un (beau) journal réalisé par le collectif Prenons la ville qui se réunit chaque 4e mercredi du mois au Rémouleur (où vous pouvez également trouver ce journal). Il rassemble des analyses mais aussi beaucoup de témoignages d’habitants du quartier confrontés à ces questions.
On peut également la lire et l’imprimer sur Infokiosques.net.
Sommaire :
- Insalubrité, prétexte ou réalité ?
- Démocratie participative, la vieille blague !
- Squats expulsés, foyers restructurés
- Dégâts collatéraux - Gentrification, une politique à part entière
- Les Rroms : la continuité des bidonvilles dans l’histoire de l’immigration