Récit à chaud sur la journée du 24 à Paris
1/ Dès le début de la manifestation, la police s’est mise a réprimer (gazer, taper) tout se qui se regroupait vers Concorde. Le but était de nous empêcher d’aller sur les Champs, mais finalement tout le monde a pu y aller. Tout au long de la journée, la police avancait vers nous, pour nous faire refluer ou nous contenir, puis partait pour nous laisser revenir. Slogan principal : Macron démission. Encore une fois il y avait de tout dans la manif : des gens venus de Lille en bus, de Toulon, Rouen, Reims…
2/ Politiquement, c’était insaisissable. Des fachos, indéniablement, organisés. Des autonomes aussi mais moins organisés, moins identifiables. Le groupe des cheminot.e.s aussi : groupe extrême gauche. L’ensemble restait très flou, les mots d’ordre allaient de « la police avec nous » à « police assassins ».
3/ Jamais vu autant de barricades et d’affrontements avec la police. Tout les 200 mètres des barricades énormes se formaient, en prenant tout ce qu’il y avait dans les environs : matériel de chantier, barrières, mobilier urbain. Tout ce qui était utilisable l’était. Des dizaines de feux sur tous les champs, des milliers de personnes en différents points. Aucune vitrine n’a été cassée : cela n’était d’aucune utilité pour construire des barricades.
4/ Des centaines de CRS, plusieurs canons à eau, des centaines de lacrymos tout au long de la journée. On avançait puis la police chargeait et on reculait, le même scénario s’est joué toute la journée. C’est l’émeute. Dès qu’on était trop repoussé.e.s, on se retrouvait dans des petites ruelles, avant de revenir sur les champs renforcer la manif.
5/ Même s’il y a eu beaucoup de gaz, la manif n’a pas été réprimée (en tous cas jusqu’à 18h) aussi durement que par exemple la loi travail ou les émeutes dans les quartiers populaires en 2005. Quelques matraquages, mais pas ou peu d’entrée en force dans les cortèges, pas ou peu d’interpellations brutales, pas ou peu de tir de flashball en tir tendus. Des grenades chargées de TNT ont été lancées et près de 5000 cartouches de gaz lacrymo, mais la répression est malgré tout incomparable à d’autres événements de même ampleur, ce qui ne veux évidement pas dire qu’il n’y en avait pas !
6/ L’ensemble était spontané. Les gens en roue libre. S’il a manqué une chose, c’était plus de monde., et des objectifs plus précis. La CGT et l’ensemble des organisations du mouvement ouvrier sont face à leurs responsabilités : appeler au plus vite à la grève générale, ou se couper définitivement de larges franges de la société. Il se joue quelque chose qui peut prendre une fin tragique si ce mouvement ne massifie pas, sur des bases de classe, anticapitalistes, antisexistes et antiracistes. Pour mettre fin aux attaques néolibérale et virer Macron. Le reste suivra.