Incendie au CRA du Mesnil-Amelot, révolte à Vincennes. Appel à Assemblée Publique

| A bas les CRA

Ce mercredi 20 janvier les personnes enfermées dans les centres de rétention du Mesnil-Amelot et de Vincennes se sont révoltées, deux bâtiments ont brulé. Appel à une assemblée publique pour s’organiser en soutien le samedi 23 janvier à 15h !


Depuis plusieurs mois la situation dans les centres de rétention administrative (CRA, prisons pour sans-papiers) est encore plus pourrie que d’habitude.

Les centres sont blindés, tous les jours les prisonnièr.es risquent de tomber malades, et le suivi médical est inexistant. Il y a moins d’expulsions, mais il y a toujours des expulsions ! Si moins de personnes sont expulsées actuellement, c’est notamment grâce à des pratiques de résistance massive : pour être expulsé.e vers pas mal de pays, il faut faire un test covid, ce que les retenu.e.s refusent souvent.
Pour punir celleux qui n’acceptent pas de se faire tester, les flics les emmènent systématiquement en garde-à-vue, et les juges les condamnent souvent à des peines de prison. Il est aussi de plus en plus fréquent qu’une personne qui a passé 90 jours en rétention (le maximum légal) soit mise en GAV, condamnée à une nouvelle mesure d’éloignement, puis de nouveau placée en rétention : dans le CRA de Mesnil-Amelot, pas mal de prisonnier.e.s sont en train de redoubler leurs 90 jours. Six mois emprisonné.e.s dans une sale prison, pour ne pas avoir les « bons » papiers et pour refuser de se faire expulser !

Pour lutter contre tout ça, hier mercredi 20 janvier, les retenus du CRA3 de Mesnil-Amelot se sont révoltés. Deux bâtiments ont cramé, c’est énorme ! Les flics ont dû appeler les renforts, apparemment certains prisonniers ont été hospitalisés et une dizaine d’autres ont été interpellés.

Quelques heures plus tard, une révolte démarre dans le CRA de Vincennes aussi. Hier soir, les prisonniers du CRA1 ont découvert qu’au moins 4 personnes sont positives au covid, et ont décidé de protester contre les conditions sanitaires pourries et le fort risque de contagion. Pour ça, ils ont refusé collectivement de rentrer dans les cellules pendant presque deux heures, en résistant aux pressions des keufs. Voilà leur témoignage collectif, de mercredi soir.

On est enfermés au CRA de Vincennes

y’a plusieurs cas de Covid

la maladie est dans notre bâtiment

on sait pas comment faire on a besoin d’aide extérieure

l’extérieur doit voir ce qui se passe ici

parce qu’on est maltraités

on est en train de mourir tout doucement

on ne sait plus qui a le corona qui ne l’a pas

tout le monde est sorti dans la cour et on a fait du bruit

Y’a des flics partout, ils ont appelés les renforts

mais les flics ils évitent de nous approcher. Ils ont peur.

il faut qu’on ferme tous les centres !

Aujourd’hui, le jeudi 21 janvier une grêve de la faim a commencé à Vincennes, voici leur témoignage :

C’est suite aux multiples cas covid que nous avons eu hier (4 tout au long de la journée, plus 1 en soirée). Le fait de ne pas avoir eu d’explications, d’apaisement, de l’administration du CRA, c’est de la colère pour tous les retenus.

Dans l’idée on voudrait bien d’un dépistage massif mais en fait on a peur que ça facilite les éloignements pour l’administration.

On part donc plus sur une revendication de libérations !

On n’a pas de nouvelles des cas covid qui sont à l’isolement.

Pour la grève de la faim, on est majoritaires ! une seule personne n’a pas voulu suivre. Le réfectoire a ouvert à 12h, et là le mouvement est lancé, personne ne mange.

Il n’y aucune compassion de l’administration du CRA pour notre sort, elle ne cherche pas à savoir pourquoi il y a grève de la faim, pas d’explications, pas d’apaisement comme je disais, rien. Pas de compassion.

Les flics, les juges et les préfectures ont décidé que la vie des personnes sans-papiers ne vaut rien. Mais dans les CRA et à l’extérieur, les résistances contre un destin marqué par l’exploitation, l’enfermement et la menace constante d’expulsion sont en fait quotidiennes. Parfois, ces résistances prennent la forme de la révolte collective.

Soyons solidaires avec les prisonniers et les prisonnières qui se rebellent !
Pour soutenir les révoltes et pour continuer à lutter contre les centres de rétention, l’assemblée contre les CRA PARIS-IDF appelle à une RÉUNION PUBLIQUE :

SAMEDI 23 JANVIER, à 15H
à Mécasolid, au 161 rue Etienne Marcel, Montreuil – Metro Robespierre.

Destruction des CRA ! Liberté pour tou.te.s !

Localisation : Montreuil

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