Grève du personnel et mobilisation des résident-e-s au foyer CARA

Le personnel du FJT CARA (Saint Ouen) est en grève depuis une semaine et demie. Les résident-e-s se mobilisent encore une fois pour obtenir des conditions de vie décentes et leur relogement.

Sous la précédente municipalité, le foyer de jeunes travailleurs historique de Saint Ouen, dont le bâtiment appartenait à l’office HLM, a été vendu à un promoteur afin d’en faire un hôtel – vue panoramique, entre le futur terminus de la ligne 14 et le siège d’Alstom. Le foyer devait être livré vide de ses occupants cet été mais rien n’avait été fait dans leur direction pour assurer un suivi permettant aux résident-e-s de retrouver un logement. Les résident-e-s n’étaient même pas au courant de cette vente. Au 30 septembre, le foyer comptait encore une cinquantaine de résident-e-s et n’a pas été livré au promoteur. Aucune procédure d’expulsion n’avait été ni n’est engagée contre les résident-e-s.

Cependant, si les résident-e-s peuvent légalement rester au CARA, leur situation se dégrade de jour en jour. C’est le jeu du pourrissement que joue la mairie de Saint Ouen. Au nombre qu’ils et elles sont, même si ils et elles pouvaient payer leur loyer, cela ne permettrait pas de financer l’association. L’association qui gère le foyer n’est plus en mesure de payer ses fournisseurs ni les salaires du personnel. Un incendie volontaire a été déclenché au mois de décembre en pleine nuit. Les inondations sont monnaie courante. Les cafards sont les grands vainqueurs et règnent en maitres sur le foyer.

Le Maire met toute son énergie à se débarrasser de ce « dossier de merde ». La mairie a tenté une procédure de liquidation judiciaire de l’association CARA. Le maire vient de tenter de démissionner de son poste de président de l’association.
Par contre, hors de question de filer une subvention exceptionnelle qui permette de payer les salaires du personnel. Hors de question de faire quoique ce soit d’un peu sérieux concernant le relogement des résident-e-s.

Le personnel s’est mis en grève depuis plus d’une semaine. L’association est dans l’incapacité de payer leur salaire. La plupart des salariés souhaitent juste être licenciés, un seul souhaite être reclassé. Mais même être virés, ils n’arrivent pas à obtenir ça du maire. L’absence d’agent d’accueil a accru le sentiment d’insécurité des résident-e-s, livré-e-s à eux et elles mêmes dans une tour au trois quart vide, notamment pour les filles. Et les ordures ont commencé à s’entasser.

Les résident-e-s se sont mobilisé-e-s. Ils ont croisé le maire et l’ont ramené au foyer. Le maire a fait dépêcher une boite de sécurité et le ménage sera assumé par l’office HLM. Mais cette tâche a été confiée à du personnel extérieur et cela remet en cause le droit de grève du personnel. Le personnel du foyer CARA coûterait deux fois moins cher à la mairie si elle daignait financer ses salaires.

La population qui reste au foyer est la population la plus fragile, celles et ceux qui avaient les moyens de partir sont déjà parti-e-s. La mairie renvoie les résident-e-s à leur responsabilité individuelle. Comme s’il n’y avait pas de crise économique. Comme si nous ne vivions pas dans une société raciste. Ce qui intéresse le maire de Saint Ouen, c’est que « Saint Ouen est un ghetto », où il y a « 75 % de gens qui ne payent pas d’impôts » et que la tour du CARA est une tache dans le processus d’embourgeoisement et de blanchissement de la ville.

Les résident-e-s ne comptent pas se laisser faire. Aujourd’hui, ils et elles se remobilisent pour pouvoir vivre en sécurité, dans des conditions sanitaires satisfaisantes et obtenir leur relogement.

Mots-clefs : foyers | foyer CARA
Localisation : Saint-Ouen

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