Fin du 41 bis : Solidarité avec Alfredo Cospito et tou.te.s les priosnnier.e.s

Alfredo Cospito, anarchiste condamné à une longue peine d’incarcération en Italie, a entamé le 20 octobre 2022 une grève de la faim qu’il compte tenir jusqu’à la mort pour sortir du régime 41 bis, régime d’isolement extrême, véritable torture psychologique, dans lequel la justice italienne l’a placé.

Fin du 41 bis
Fin de la torture dans les prisons italiennes
solidarité avec Alfredo Cospito et tout.e.s les prisonnier.e.s
Alfredo Cospito doit vivre.
Libérez Alfredo Cospito en lutte contre le 41 bis régime de torture
d’État.

Nous apprenons qu’Alfredo Cospito est en grève de la faim depuis maintenant 97 jours contre le 41bis [1] avec de graves menaces pour sa vie.
Le Ministère de la justice italien vient de franchir un pas supplémentaire dans l’application de la torture systématique que constitue le 41Bis en intimant à la doctoresse qui rend visite à Alfredo Cospito l’ordre de ne faire aucune déclaration à Radio Onda d’urto de Brescia.
Il s’agit de réduire au silence toute voix qui s’élèverait contre ce régime criminel qu’est l’application du 41bis et d’étouffer toute manifestation qui chercherait à faire connaître la situation d’Alfredo Cospito et de tant d’autres prisonnier.e.s soumis.e.s à ce régime de torture dans les prisons italiennes.
Depuis Paris, nous nous déclarons solidaires d’Alfredo Cospito militant anarchiste italien et mettrons tout en œuvre pour dénoncer le régime de torture auquel lui et tant d’autres sont soumis dans les prisons italiennes.
Nous rendons d’ores et déjà responsables de tout ce qui pourrait advenir à Alfredo Cospito, le ministre de la justice italien ainsi que toutes les institutions qui refusent de mettre fin à sa détention au régime du 41Bis et s’obstinent à maintenir ce régime de torture d’État.

Libérez Alfredo Cospito
Abolition du 41 bis
Abolition de la torture d’état
À Paris comme a Rome liberté pour tout.e.s les prisonnier.e.s

Paris, le 24 janvier 2023
Des membres de la Coordination anti-répression Île-de-France

Texte italien
Fine del 41 bis
Fine della tortura nelle carceri italiane
Solidarietà ad Alfredo Cospito e a tutti i detenuti
Alfredo Cospito deve vivere.
Liberate Alfredo Cospito in lotta al regime di tortura di stato del
41Bis.

Apprendiamo che Alfredo Cospito è in sciopero della fame da ormai 97 giorni contro il 41bis, con grave minaccia alla sua vita.
Il Ministero della Giustizia italiano ha appena fatto un ulteriore passo nell’applicazione della tortura sistematica che costituisce il 41Bis, intimando al medico che visita Alfredo Cospito l’ordine di non rilasciare alcuna dichiarazione all’emittente radiofonica di Brescia Radio Onda d’Urto.
Si tratta di mettere a tacere qualsiasi voce che si alza contro questo regime criminale (che è l’applicazione del 41bis) e di soffocare qualsiasi manifestazione che cerca di pubblicizzare la situazione di Alfredo Cospito e tanti altri detenuti sottoposti a questo regime di torture nelle carceri italiane. Da Parigi, dichiariamo la nostra solidarietà al militante Alfredo Cospito, anarchico italiano e faremo ogni sforzo per denunciare il regime di torture a cui lui e tanti altri sono sottoposti nelle carceri Italiane.
Consideriamo già responsabili per tutto ciò che potrebbe accadere ad Alfredo Cospito, il Ministro della Giustizia Italiano e tutte le istituzioni che si rifiutano di porre fine alla sua detenzione sotto l’articolo 41Bis e persistono nel mantenere questo regime di tortura di stato.

Libero Alfredo Cospito
Abolizione del 41 bis
Abolizione della tortura di stato
A Parigi come a Roma libertà per tutti i detenuti

Parigi, 24 gennaio 2023
Membri del Coordinamento Antirepressione dell’Île-de-France

Déclaration d’Alfredo Cospito à l’audience d’appel pour un nouveau calcul des peines, dans le cadre du procès Scripta Manent (Turin, 5 décembre 2022)

"Je ne lirai que quelques lignes. Avant que je ne disparaisse définitivement dans l’oubli du régime 41 bis, laissez-moi dire quelques mots et ensuite je me tairai pour toujours. La magistrature de la République italienne a décidé que, étant trop subversif, je ne pouvais plus avoir la possibilité de revoir les étoiles, la liberté.

Définitivement enterré par la perpétuité avec période de sûreté illimitée, que, sans aucun doute, vous me donnerez, avec l’accusation absurde d’avoir commis un « massacre politique », ; cela à cause de deux attentats démonstratifs, en pleine nuit, dans des lieux déserts, qui ne devaient ni pouvaient blesser ni tuer personne et qui, de fait, n’ont blessé ni tué personne. Non encore satisfaits, en plus de la perpétuité avec sûreté illimitée, étant donné que même depuis la taule je continuais à écrire et à collaborer à la presse anarchiste, on a décidé de me fermer la bouche pour toujours, avec le bâillon, digne d’une torture médiévale, du 41 bis, en me condamnant aux limbes sans fin, dans l’attente de la mort.

Je ne marche pas et je ne me rends pas, et je continuerai ma grève de la faim pour l’abolition du 41 bis et de la perpétuité avec sécurité illimitée, jusqu’à mon dernier souffle, pour que le monde connaisse ces deux abominations répressives qui existent en ce pays. Nous sommes 750 à nous trouver en ce régime de détention et c’est aussi pour cela que je lutte. A mes côtés, il y a mes frères et mes sœurs anarchistes et révolutionnaires.

Je suis habitué à la censure et aux écrans de fumée des médias, elles ont comme seul but de présenter comme un monstre tout opposant radical et révolutionnaire.

Abolition du régime 41 bis.

Abolition de la perpétuité avec période de sûreté illimitée.

Solidarité avec tous les prisonniers anarchistes, communistes et révolutionnaires à travers le monde.
Toujours pour l’anarchie."
Alfredo Cospito
[5 décembre 2022]

* * *

Déclaration d’Anna Beniamino, à l’audience d’appel pour un nouveau calcul des peines dans le cadre du procès Scripta Manent (Turin, 5 décembre 2022)

"Ceci est un procès politique, qui vise, depuis le début, à administrer une peine exemplaire, un procès pour nos identités d’anarchistes plus que pour les faits, un procès pour ceux qui n’abjurent pas leurs idées.

Un massacre sans massacre, attribué sans preuves, c’est l’apogée de l’engagement croissant de l’Antiterrorisme et des Parquets, dans le but d’exorciser le fantasme de l’anarchisme d’action.

Dans le même cadre, on trouve l’imposition à Alfredo Cospito du régime 41 bis, car il est coupable d’entretenir des rapports avec le mouvement anarchiste depuis la prison. La grève de la faim illimitée que le compagnon mène depuis le 20 octobre est le dernier recours contre l’isolement et la privation sensorielle, physique, psychique, contre un bâillon politique. Un bâillon qui lui a même empêché de lire [à l’audience du 1er décembre du Tribunal d’application des peines de Rome ; NdT] les raisons de cette grève de la faim.

Le 41 bis est le niveau le plus fort d’acharnement des régimes différenciés : des prisons où l’isolement perpétuel et le surpeuplement des sections communes sont les deux faces du même système, visant à détruire l’individu. Des prisons où les massacres, les vrais, ont eu et ont lieu : lors de la répression des révoltes de 2020, dans la longue suite de suicides, dans le fait que les plus pauvres et les plus fragiles sont gardés parmi les prisonniers, en tant que « matériel résiduel » de la société techno-capitaliste dominante.

S’il arrive quelque chose à Alfredo Cospito, tout individu doté d’une pensée critique comprendra qui sont les mandants et les exécuteurs de son anéantissement physique, étant donné qu’ils n’ont pas réussi à atteindre son anéantissement politique ni celui de ses idées.

Je suis consciente d’être l’otage d’un système qui, derrière les fétiches de la « sécurité » et du « terrorisme », cache son effondrement politique, économique, social et environnemental.
Il est nécessaire de s’opposer à tout cela. Vous pouvez détruire la vie des personnes, mais vous n’arriverez pas à éteindre la pensée et les pratiques antiautoritaires. Vous n’arriverez pas à briser la tension révolutionnaire, vous n’arriverez pas à éteindre l’anarchie.
Je salue Alfredo et tout les compagnons."
Anna Beniamino
[5 décembre 2022]

Notes

[1Le régime 41-bis est entré en vigueur en 1975 en Italie, sous prétexte de lutter contre la mafia. Il impose des conditions de détention extrêmement strictes, qui confinent à l’isolement : vidéosurveillance 24h/24 de la personne détenue, droit à un appel téléphonique 10 min 1 fois par mois, accès au parloir 1h 1 fois par mois derrière une vitre blindée, aucun accès aux parties communes de la prison, objets personnels dans la cellule limités, entre autres privations. La CEDH a condamné plusieurs fois l’Italie pour ce régime. Actuellement 750 prisonnier.e.s y sont soumis.e.s, principalement emprisonné.e.s en Sardaigne mais aussi à Rebibbia pour les femmes. Le taux de suicide chez les prisonnier.e.s du 41 bis augmente de de 3,5 fois comparé au reste de la population carcérale.

Localisation : Italie

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