Deux millions six cent mille privilégiés en France. Combien de temps ce scandale va-t-il durer ?

Nous avons appris que nous autres, intermittents, étions des privilégiés. Incapables de vivre de notre art, nous vivions aux dépens des cotisations des salariés du secteur privé. Nous avons vite compris que ce qu’on nous reprochait, c’était, grâce aux indemnités chômage, d’avoir la possibilité de choisir, donc de refuser parfois, notre emploi.

On nous reprochait d’avoir des activités qui, souvent, nous plaisaient. Et non, nous n’étions pas toujours disponibles à l’emploi, et oui il nous arrivait de chômer avec plaisir, et non, nous ne rêvions pas forcément d’aller, cinq jours sur sept, répéter, manger à la cantine avec les collègues, et reprendre le boulot pour finir à 18H.
Les intermittents donnaient un mauvais exemple aux autres travailleurs, il fallait démanteler les annexes 8 et 10, ce qui a été en grande partie fait en 2003, puis en 2006.

En 2014, c’est l’annexe 4, celle des intérimaires, que le Medef se propose de supprimer, en même temps que les annexes 8 et 10. Ces mêmes intérimaires sont, à leur tour, accusés de parasiter l’Assurance-Chômage, de choisir leurs emplois, d’organiser leur temps de travail. Au-delà du grotesque de ces accusations, bien éloignées des pratiques d’emploi subies dans l’intérim, qui ne sont pas toutes, loin s’en faut, paradisiaques, on peut rétorquer que oui, on a le droit de ne pas avoir envie d’accepter une mission d’une heure payée 12€50, pour décharger un camion situé à quatre-vingt kilomètres de son domicile, et que, en général, oui, on a le droit de choisir son travail.

Un chômeur sur deux n’est pas indemnisé. C’est bien le seul, le vrai scandale concernant le chômage !

Extrait d’un Tract diffusé lors de la manifestation du 27 février à Paris, on le trouve ici.

un inteRMIttent du RSA à Paris

Deux vues de le manifestation du 27 février à Toulouse :

Blocage d’une banque

Note

Le 13 mars prochain, les partenaires « sociaux » prétendent décider du chômage, c’est-à-dire de nos vies. Entre course aux CDD ou aux cachets, restrictions plus ou moins enchanteresses, repli dans la survie et l’aménagement de celle-ci, et avec l’ex « minimum vieillesse » pour toute « perspective sociale », nous serions, en plus, supposés accepter qu’au nom d’u « déficit » ils s’en prennent à tous ceux qui, selon eux, ne travaillent pas assez…

Ces experts en saucissonage des population (une « réforme » du RSA est également en préparation) prévoient de dissocier les intermittents des autres chômeurs, d’adopter une convention Unedic et de proroger les annexes VIII et X actuelles, en se promettant de décider plus tard des intermittents.
Lorsqu’il sera adopté, cet accord devra pour s’appliquer être entériné (agrément) par un gouvernement qui à pour rôle de contribuer à mettre l’économie est au poste de commande.

Nous voulons vivre. Ce que nous demandons, nous le demandons pour chacun. Regroupons nous, agissons collectivement pour nous défendre.

Après bien des soucis avec une Ville de Paris qui s’était pourtant engagée à la reloger, la coordination des intermittents et précaires a dû déménager pour éviter une expulsion et le paiement d’une astreinte. Elle est actuellement hébergée par la Commune libre d’Aligre et les permanences ont pu reprendre.

« Le patronat veut rendre des gens fragiles et pauvres encore plus pauvres », 5 minutes cipiennes assez péchues sur LCI le 27 février dernier.

LA CIP propose des permanences le lundi de 15 à 18h, pour se défendre partager infos, expériences et conseils, agir collectivement, au Café de la Commune libre d’Aligre, 3 rue d’Aligre, Paris 12e, tel 01 40 34 59 74

Chômeurs, précaires, courriels à permanenceprecarite [at] cip-idf.org

Intermittents, consultez le Manuel CAP : Les règles de l’indemnisation et leurs pièges. Courriels à cap [at] cip-idf.org

Beaucoup d’argent parce que je suis nombreux

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