Bilan d’actions contre les exploiteurs du bâtiment et la politique migratoire de Darmanin

En hommage à Seydou Fofana et en solidarité avec toustes les travailleurs·euses étranger·ères exploité·e·s sur les chantiers du Grand Paris !
Suite à l’appel à redécorer les boîtes qui se font de l’oseille sur le dos des intérimaires et contre la Loi Darmanin, ça nous a donné envie de se défouler sur les adresses spécialisées dans le BTP.

Rien de bien compliqué, on a imprimé en quantité les affiches sympathiquement mises à disposition pour aller redécorer les façades des sociétés d’intérim, qui recrutent massivement des travailleurs·euses étranger·ères pour des postes dangereux sur les chantiers en Île-de-France. Ces réalités sont invisibilisées, les personnes qui travaillent pour ces boîtes se font exploiter, bien souvent sans aucun accès à leurs droits, et bien sur, ça arrange bien l’État et les patrons.

Donc, fallait pas faire les choses à moitié. Du Nord au Sud, en passant par plusieurs arrondissements de la capitale, c’est pas moins d’une quarantaine de boîtes qui ont vu leurs façades et vitrines recouvertes d’affiches et de tag en une soirée.

Les intérimaires sont exploité·e·s sur tout l’hexagone, et les différentes lois répressives (retraite, chômage, Loi Darmanin...) ne font que les précariser d’avantage, alors on invite toute personne à agir dans sa ville ! On est loin d’en avoir fini d’afficher ces rapaces qui bétonnent toujours plus nos territoires en profitant d’une main-d’œuvre précarisée, sans honte et sans bruit.

Vous pouvez utiliser les mêmes affiches, si ça vous dit. Elles sont à la suite de ce texte. Servez- vous !

La honte, c’est aussi l’indifférence qu’a suscité l’annonce du décès de Seydou Fofana sur son lieu de travail, suite à la chute d’un bloc de béton, le jeudi 6 avril à Gonesse. Il venait du Mali, avait 22 ans et travaillait sous contrat d’insertion sur le chantier de la ligne 17. Avant lui, Abdoulaye Soumahoro (41 ans), João Baptista Miranda (61 ans), Franck Michel (58 ans) et Maxime Wagner (37 ans) ont aussi perdu la vie dans des accidents de chantier du Grand Paris.

L’échéance des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 imposent aux travailleurs·euses des grands projets un rythme toujours plus soutenu, mettant en péril leur sécurité et leur vie. Y a qu’à voir le décompte de jours restant avant le début des Jeux, affiché à l’entrée du chantier de la Tour Pleyel. T’arrives au taf on te met déjà la pression.

Samedi 8 avril, on est donc allé·e·s envahir cet entassement chaotique et oppressant de ferraille, de grues et de béton, pour tenter de bloquer les activités en cours, exprimer notre colère et notre solidarité. À l’aube, une cinquantaine de personnes ont réussi à entrer facilement à l’intérieur du chantier pendant qu’une quinzaine de copaines restaient devant pour accrocher banderoles et differ.

Même si notre intrusion n’a pas mis un stop à la totalité du chantier, une bonne partie de l’activité a tout de même été arrêtée durant toute la matinée. La police nationale et la BAC sont arrivées assez vite, mais vu la configuration des lieux c’était compliqué de nous dégager fissa. On a réussi à maintenir l’occupation pendant environ 3 heures, on a chanté, partagé un petit-déj’, accroché quelques banderoles.
En fin de matinée, on a décidé de négocier une sortie sans contrôle d’identité.
La commissaire a engueulé le chef de chantier en lui disant que son site n’était pas assez sécurisé.

On reviendra ! Papiers pour tous·tes ! À bas l’intérim ! Feu aux patrons, aux frontières et au capitalisme !

Assemblée contre les projets de loi Darmanin

Affiches :

Affiches
Localisation : Seine-Saint-Denis

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