Depuis début avril, la ZAD de Notre Dames des Landes est sous occupation policière permanente. 2500 gendarmes, des blindés, des drones, des hélicoptères et des milliers de grenades sont mis à contribution pour écraser ce symbole d’autres possibles, cette preuve qu’il existe des alternatives à l’individualisme résigné qu’on voudrait nous imposer. Des dizaines de lieux de vie ont été détruits, des centaines de blessé.es ont fait les frais de l’ordre républicain et la violence policière s’est concrétisée plus cruellement encore ce mardi quand une grenade a arraché la main droite d’un de nos copains.
La colère et le dégoût qui nous ont saisis à cette nouvelle, nous les exprimerons le 26 mai aux côtés des travailleurs et des travailleuses en lutte, et aux côtés du comité Adama qui a appelé à investir le cortège de tête de la manifestation.
Car cette démesure dans l’usage de la force et cette mise en scène de négociations truquées que le gouvernement impose à la ZAD, les mouvements sociaux y ont tous goûté depuis un an. Et la présence policière continue, les violences insupportables qui l’accompagnent, les expulsions et le contrôle du territoire pour rétablir l’ordre normé bourgeois, les quartiers dits « populaires » en ont été la cible bien avant la ZAD.
Mardi, sitôt la main de notre camarade arrachée par une grenade que seules les forces de l’ordre françaises utilisent en Europe, un concert de justification s’est érigé en défense de ses bourreaux : il n’avait qu’à pas être là ; il aurait dû s’éloigner de la grenade ; c’est lui et ses complices qui attaquaient la police. C’est de sa faute.
Cette inversion des responsabilités est la stratégie de défense de tous les agresseurs ; la suggestion que la victime est en réalité le malfaiteur est celle de la police en particulier. Une fois désigné coupable d’avance aux téléspectateurs, un militant de 21 ans peut perdre une main sans révolter l’opinion publique. Racisés et considérés d’office comme des voyous, Adama Traore, Lamine Dieng et tant d’autres peuvent être tués, et leurs assassins blanchis.
Quant à nous, nous ne nous laisserons pas tromper par cette logique. Nous nous mélangerons samedi au cortège de tête pour crier notre colère aux côtés de celles et ceux qui la partagent, et défier l’ordre que nous combattons aux côtés de celles et ceux qui en pâtissent.
Zad partout !