Appel de Nanterre 2, Plateforme, Compte rendu

Il s’agit ici du premier appel de Nanterre amendé et voté en AG le 15 Mars, ainsi que de la plateforme de revendication également votée. C’est donc notre deuxième appel.
On se propose à la fin un petit CR de la lutte sur Nanterre qui vient compléter et rééquilibrer le premier publié. Ainsi que les propositions pour améliorer le fonctionnement de l’AG.

Nous, étudiants de Nanterre, réunis en assemblée générale le mardi 15 mars, appelons à poursuivre la mobilisation contre la loi « El Khomri » et à l’amplifier jusqu’à son retrait. Cette loi n’est ni amendable, ni négociable. Les aménagements à la marge, d’ores et déjà proposés par le gouvernement ne sauraient modifier son objectif premier : nous faire travailler plus pour un salaire moindre, précariser les salariés, renforcer le pouvoir patronal dans les entreprises.

Avec cette loi le gouvernement prévoit notamment :

  • De nous faire travailler plus : de 46 à 48 heures par semaine (60 heures sur autorisation de
    l’inspection du travail), 12 heures par jour et 40h par semaine pour les stagiaires mineurs.
  • De nous faire gagner moins : baisse de la rémunération des heures supplémentaires (désormais rémunérées à 10% de plus qu’une heure normale contre 25 à 50% auparavant)
  • De nous licencier plus facilement, sans que l’entreprise n’ait à justifier de difficultés économiques particulières.

Elle s’inscrit dans un contexte de casse des acquis sociaux (loi Macron, pacte de responsabilité, accord national interprofessionnel) et de politiques austéritaires et de privatisation (réduction des budgets des services publics : hôpitaux, enseignement supérieur, et notamment la suppression de 50 millions d’euros dans les CROUS) menées par les gouvernements successifs.
Ces mesures ont été prises en nous faisant miroiter une hausse des embauches, Pierre Gattaz président du MEDEF promettait début 2014 la création d’un million d’emplois pour le pacte de responsabilité, alors que le chômage et la précarité ne cessent de grimper depuis l’adoption de ces mesures (plus de 500 000 chômeurs supplémentaires entre février 2014 et août 2015).

Ces mesures s’inscrivent également dans un contexte de guerre, de racisme et de répression. L’État d’urgence décrété permet à l’État de bafouer nos droits les plus élémentaires en donnant les pleins pouvoirs aux préfets de police qui peuvent interdire des manifestations, perquisitionner et assigner à résidence des militants politiques. Des leaders syndicaux sont actuellement poursuivis pour avoir défendus leurs emplois.
Le soupçon est aussi abusivement porté contre les supposés musulmans, les réfugiés et les immigrés avec la déchéance de la nationalité. D’un autre coté les interventions militaires et les livraisons d’armes à toutes sortes de régimes menacent notre sécurité intérieur, participent au déplacement de millions de morts, de réfugiés et légitiment la destruction de nos acquis démocratiques ici !
Nous refusons que les étudiants, les travailleurs et les chômeurs payent la crise. Nous refusons de nous laisser diviser ainsi entre « nationaux et étrangers » entre « bon et mauvais citoyen ».

D’autres générations se sont battues avant nous, nous ne serons pas la génération sacrifiée !
Dans les jours qui viennent, nous appelons donc l’ensemble des étudiants à se réunir en assemblées générales, à descendre massivement dans la rue mais aussi à se mettre en grève afin d’étendre la mobilisation, de s’adresser à d’autres secteurs (lycéens, salariés) et de progresser dans la construction du rapport de force.

Nous affirmons que seule une mobilisation déterminée de tous les secteurs du monde du travail et de la jeunesse, une grève interprofessionnelle sera à même de faire reculer le gouvernement.

Nous appelons donc l’ensemble des salariés, des jeunes et des chômeurs à lutter
à nos côtés, contre la loi « travail » et les attaques qui l’accompagnent. Puis à
participer à une journée de grève générale, d’action et de manifestation jeudi 24
Mars à l’occasion de la présentation du texte de loi devant le conseil des ministres !

Plateforme :

  • Retrait sans condition de la loi "travailler plus en gagnant moins".
  • Arrêt immédiat des mesures d’austérités, de casse des acquis sociaux et des services publics. Nous exigeons notamment le réinvestissement massif de l’État dans l’enseignement et le retour des 50 millions d’euros sucrés aux CROUS !
  • Nous exigeons la levée immédiate de l’État d’urgence et de la répression ! Notamment à l’encontre des goodyears, des salariés d’air France et des lycéens/étudiants !

Il a également été voté (mais qui sera rediscuté) :

  • Semaine de 32 heures maximales
  • Salaire étudiant

Prochaine AG Mardi 12H30 en D1
Prochain comité de mob lundi 10H30 en D

Note

Compte rendu 2 sur Nanterre

Des pratiques se sont perdues et des difficultés apparaissent malgré la motivation d’un noyau assez large de militants organisés et d’étudiants non organisés (au sens non encartés) qui dans l’ensemble apprennent et s’efforcent de mettre leurs dissensions de coté. L’analyse qui consiste à dire « le seul problème est les organisations » est complètement réducteur et erroné en ce qui concerne Nanterre surtout quand on sait le travail qu’elles font (comité de lutte indépendant compris).

De très nombreux tours de TD et amphis ont lieu, des barbecues, des jonctions se font avec les travailleurs (notamment par le boulot de la commission travail), auxquels participent l’ensemble des organisés et des non organisés et jeudi dernier a eu lieu un débrayage à plus de 200 (même dans le resto U) dans l’ensemble de la fac avant le départ groupé en manif à 300. En fait l’UNEF majo se la joue plutot discrète sauf dans la commission tract mais c’est au mouvement d’instaurer son contrôle (c’est possible, parole d’ancien) d’ailleurs elle s’est à peine opposée à l’appel ci dessus qui nous sert pourtant de tract. Certes le nombre de groupes politiques présents sur la fac est une difficulté pour l’unité mais elle peut être surmontée (et l’est déjà en grande partie) et devient une force.

Cependant une grosse lacune perdure en ce qui concerne l’AG (400 personnes), elle ressemble en effet à un meeting car certains ne veulent pas qu’elle dure (limitation de temps ce qui empêche des réponses), les nombreuses orga, militants présents exposent leurs points de vus en effet (anars compris) pas toujours productifs ni en étant en phase avec l’action locale. (Voir propositions concrètes)
Par ailleurs à la dernière AG la seule guerre de chapelle apparente fut celle d’un ou deux individus à l’encontre de l’UNEF malheureusement sans apports sérieux pour les dépasser politiquement et dans l’action.
Ainsi le débat a été diffus, des choses ont été votés sans avoir eu l’impression d’être débattues, les actions et l’organisation locale a en effet été diluée de fait au profit des « dates nationales » déjà fixées que tout le monde connait et donc finalement de l’UNEF... Finalement le dernier appel et la plateforme est la seule chose qui nous a fait dépasser les centrales syndicales.

Voici des propositions concrètes pour améliorer le fonctionnement de l’AG (qui ont été proposées en interne du comité de mobilisation) :

  • Élire la tribune, membre par membre, après présentation d’une minute de chacun et son rôle à la tribune (prise de CR, temps de parole, inscription, note des propositions, 2 conteurs pour votes). PS : l’idéal étant des non encartés ou des membres de chaques orgas.
  • Voter l’ordre du jour précis avec possibilité de l’amender au début, (ex : rappel sur la loi 15 min, débat sur l’appel et la plateforme 30 min, Bilan des commissions et leurs propositions d’actions 15 mins, modalités d’actions sur la fac 30 mins, Prochaines manifs nationale 15 min). Chaque temps est un tour de parole différent. Il peut être donc choisi qu’une AG ne discute que des modalités d’actions ou seulement de la plateforme commune selon l’avancée du mouvement ce qui évite qu’elles ne durent 5 heures... Même si on devrait peut-être s’y lancer parfois.
  • Chaque point de l’ordre du jour donne lieu à un ou plusieurs votes ce qui permet de ne pas mettre l’ensemble des votes à la fin et de partir en action !
  • Le temps de parole est définit au début de l’AG ou en début de chaque point, il ne peut être modifié sans vote.
  • Chaque intervenant doit annoncer le groupe auquel il adhère ce qui permet de connaitre et limiter le nombre d’intervenants par organisations... Mais aussi de le situer politiquement.
  • Le comité de mobilisation doit mieux s’organiser pour préparer l’AG et annoncer les actions RDVs des commissions. Chaque commission doit préparer un petit bilan de son travail.
  • Chaque orgas, tendances du mouvement et des non encartés doivent s’investir dans les commissions (notamment tract) pour s’assurer qu’elles respectent les décisions collectives de l’AG. On ne peut pas en vouloir aux autres si l’on est soit même absent.
  • Au moment du vote si il y a nécessité de rappeler les propositions contradictoires un tour de parole Pour et Contre peut s’ouvrir de 1min chacun.
  • En fin d’AG ou de points lorsqu’une action ou une commission est votée un responsable centralise sur une feuille les contacts des participants (ex : pour le barrage filtrant ou le blocage les gens s’inscrivent sur une feuille par bâtiment ou pour l’organisation des AG d’UFR, etc).
  • Que la priorité soit donnée à la mobilisation et aux RDVs sur la fac, tant qu’elle n’est pas en grève massivement et à notre plateforme commune (qui est loin d’être finie).
  • Ces propositions se proposent d’être discutées, amendées et votées d’abord en comité de mob !

Propositions faites par l’ARENE (Association des résidents de Nanterre)* et des étudiants non encartés de la cité U.
*https://www.facebook.com/ARENE-Association-des-R%C3%A9sidEnts-de-NanterRE-124077270967789/?fref=ts

Localisation : Nanterre

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