Malfaiteurs associons-nous ! Appel à soutien pour R. en détention provisoire à Toulouse depuis près de 4 mois

Le 2 février, jour de l’acte XII, R. se fait contrôler près du lieu de manifestation à Toulouse : peu importe l’intention d’y aller ou non, l’arrêté préfectoral autorise contrôles et fouilles dans le périmètre. R. finit en garde à vue puis en prison pour « association de malfaiteurs ». Il est depuis maintenu en détention provisoire depuis bientôt quatre mois.
Appel à soutien.

  • La juge des libertés et des peines a renouvelé le mandat de dépôt de R.

    Sauf surprise sur les prochains appels et recours, R. risque donc de rester au moins 4 mois de plus en prison pour s’être associé à un dangereux trousseau de clés...

Depuis plus de six mois, les manifestations des Gilets jaunes commencent bien avant l’heure de rendez-vous : contrôles d’identité, arrestation préventive, communication anxiogène et arrêtés municipaux préparent leurs terrains répressifs.
C’est d’ailleurs le cas le 2 février, le jour de l’acte XII, R. se fait contrôler près du lieu de manifestation à Toulouse : peu importe l’intention d’y aller ou non, l’arrêté préfectoral autorise contrôles et fouilles dans le périmètre. R. finit en garde à vue puis en prison pour « association de malfaiteurs ». Il est depuis maintenu en détention provisoire depuis bientôt quatre mois.
Ici la justice ne s’embarrasse pas de faits ou d’associés : les éléments à charge sont quelques clés en sa possession : Allen, PTT et Torx ainsi qu’une appartenance supposée à la mouvance anarchiste et/ou « ultragauche ». On comprend alors que c’est grossièrement l’ensemble des évènements des derniers mois qu’ils essaient de lui imputer : flics, procs et juges ont ici un bouc émissaire idéal.

D’autant plus que le délit d’« association de malfaiteurs » permet d’étendre les moyens de surveillance et d’enquête dont disposent les pandores. À Toulouse, c’est d’ailleurs dans ce cadre que plusieurs enquêtes sont ouvertes concernant le mouvement Gilet jaune.
Alors que l’État chancelle, dont la légitimité ne reposera bientôt plus que sur la violence de la répression, il s’attaque à ses opposants. Nombre de qualificatifs sur le mouvement sortent petit à petit dans les médias. Selon les semaines, c’est soit un mouvement dirigé par l’« ultradroite », soit un élan noyauté par l’ultragauche ou encore un repère de casseurs professionnels, parfois tout ça en même temps. Le but de cette manœuvre ? Décrédibiliser la portée révolutionnaire d’un mouvement large, multiple divers et solidaire. Décrédibiliser en insinuant que les Gilets jaunes sont manipulés, trop idiots pour savoir quand, pourquoi et comment lutter. En utilisant des mots-valises, le pouvoir tente de nommer quelque chose qui lui échappe afin de diviser les gens qui ne se reconnaissent pas dans ces catégories vides de sens.
En effet, cette force qui se lève depuis maintenant presque six mois ne peut exister pour le pouvoir que comme une pratique ultra, comme une manipulation politique. Il ne peut admettre qu’une part grandissante de la population souhaite sa chute, rêve de révolution, bien déterminé à la faire advenir. Les foules présentes sur les Champs-Élysées le samedi 16 mars en sont un exemple éloquent. Il n’y a pas de casseurs ou d’ultragauche, il y a une foule déterminée à faire tomber le régime.
Et il faut bien l’avouer, si rêver d’une vie libérée des contraintes du capitalisme et de l’État fait de nous des malfaiteurs, des criminels ou des bandits, alors nous en sommes ; si ce qu’on nous reproche ce sont des ententes, des complicités ou des associations alors nous les revendiquons fièrement.

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Note

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