Ville de Mexico : Voix depuis la prison Nord, la grève de la faim continue.

... « Aujourd’hui nous choisissons notre camp en ne reconnaissant plus les autorités pénitentiaires, en les assimilant à nos ennemis immédiats dans cette étape de guerre où nous sommes à notre tour prisonniers »...

Note de la Croix Noire Anarchiste de Mexico [ CNA-Mexico ] : Nous diffusons ce communiqué qui nous a été envoyé par les compagnons prisonniers de la prison Nord de la ville de Mexico (Reclusorio Preventivo Norte). Jusqu’ici, nous savons que la Coordination Combative de Prisonniers en Résistance est formée par des prisonniers des différentes zones de cette prison. Une des premières actions lancée a été la grève de la faim échelonnée qui a été initiée le 12 février 2015 par deux prisonniers : Julio César Nuñez Delgadillo et Elías Landín Bautista. Ceux-ci ont été isolés du reste de la population carcérale, dans des cellules de la zone d’admission... D’autre part, les compagnons Fernando Bárcenas et Abraham Cortés ont été transférés à la zone d’Observation et de Classification, de même que le prisonnier Bryan Reyes. Les compagnons se portent bien, mais nous ignorons ce qui va leur arriver.

Communiqué de la Coordination Combative de Prisonniers en Résistance (C.C.P.R)
( Prison Nord de la ville de Mexico, 16 février 2015 ).

Aux rebelles de la lutte sociale
Au peuple en général

La société est un contrat qui repose sur la peur, sur la peur de l’exclusion, la peur de la justice, la peur de la police, la peur de l’autorité…

Et celui qui transgresse les normes sera sanctionné de manière exemplaire pour maintenir l’état de choc, tentant de terroriser les individus dans le seul but de maintenir leur domination en même temps que l’exploitation économique.

Mais nous devons nous demander…est-ce-que la justice existe ? Qu’est-ce que la faute ?

Du point de vue religieux, la culpabilité est nécessaire pour maintenir la soumission de l’individu face au régime autoritaire qui réprime depuis un absolu (dans ce cas, Dieu), qui soumet l’individu au joug de l’oppression, de la rigueur morale, du mensonge existentiel.

Une caractéristique particulière de l’homme moderne comme être historique dans un espace temporel est sans aucun doute le désintéressement envers tout, qui le pousse à chercher les manières d’éviter de faire face à sa réalité.

L’angoisse générée par le fait de comprendre et d’assimiler la liberté provoque la peur, peur de la finitude de son existence, peur de choisir, peur de la responsabilité qu’implique être libre.

La hiérarchie qui le modèle, le réduit à l’esclavage et le condamne à une vie banale et sans aucun sens, car en signant le contrat social, par le seul fait d’acquérir un état civil ou une nationalité, l’individu accepte sa sentence qui l’oblige à vivre attaché aux chaînes de l’autorité en échange de quelques « garanties », « droits » et lois qui entravent et mutilent sa liberté, la restreignent, la conditionnent …

C’est pour cela que des institutions diverses et variées existent. Le travail réel d’une institution est d’annihiler toute trace de conscience et de liberté qui pourrait avoir existé dans l’esprit de l’individu.

Avec l’institutionnalisation commence le projet de domestication : la famille, l’école, les tribunaux, la prison … toutes ces institutions fidèles et impliquées dans la reproduction et le soutien au système social administré par une élite privilégiée, qui se présente de manière hypocrite avec la promesse d’une « vie digne », d’un travail salarié, avec l’utopie de la démocratie et un mensonge appelé « paix sociale » qui implique un endormissement, une vie enchaînée mais avec la possibilité de choisir la couleur de ses chaînes.


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