22h. Porte de La Chapelle. Voilà plus d’une semaine que la mairie de Paris a cessé toute collecte de déchets sur un camp de fortune où plusieurs centaines de migrant.e.s tâchent de survivre. Une action est initiée par des migrant.e.s et des soutiens pour forcer cette collecte. Des poubelles sont vidées et renversées sur les boulevards des Maréchaux dans le but de faire venir les unités d’éboueurs stationnées à quelques portes de là. Le résultat est immédiat. Des unités sanitaires arrivent. Mais accompagnées de la BAC, des [CSI|Compagnie de sécurisation et d’intervention] et de quelques CI. Leur comportement suggère qu’aucune de ces unités n’a reçu d’ordres précis.

23h. Assez vite, la tension monte. La police charge. Faisant des blessés légers. La circulation est coupée, et quelques migrant.e.s sont encerclé.e.s par la police. Les CSI sont armés jusqu’aux dents, LBD 40 et gazeuse en main, casqués et visages cagoulés. On dénombre pas moins de 10 camions de la Propreté de Paris, autant que de véhicules de police.

00h30. Des soutiens et des migrant.e.s sont en prise avec des policiers. La tension qui était baissée remonte. Les migrant.e.s se jouent des policiers en les applaudissant. « Fuck the police ! » La police charge à nouveau, matraque télescopique en main. Elle gaze. Me voyant, un policer, le sourire jusqu’aux oreilles, me menace avec sa gazeuse. Un autre me frappe avec sa matraque, alors que les migrant.e.s me tirent vers elleux pour l’empêcher. « Va là-bas, avec eux, toi t’as pas de problèmes avec la population du coin, ça se voit ».

Un migrant s’est fait embarquer avant que je parte.

LaMeute - Graine