Etudier en ZEP (zone d’éducation prioritaire), ça veut dire qu’en priorité t’es dans la merde et on va t’y laisser.
Ils étaient sceptiques, ils sont désormais en colère. Les professeurs de cinq des huit collèges classés en zone d’éducation prioritaire (ZEP) à Saint-Denis (Iqbal-Masih, Fabien, la Courtille, Henri-Barbusse et Elsa-Triolet) sont en grève ce jeudi. En cause, la future réforme de Vincent Peillon, le ministre de l’Education nationale, consacrée à l’éducation prioritaire.
Mais là on va t’enlever encore plus de moyen ! Logique tu n’es pas très rentable.
« En réalité, nous découvrons aujourd’hui ce que nous redoutions hier, c’est-à-dire qu’ils vont déshabiller Pierre pour habiller Paul, s’insurge Caroline Izambert, syndiquée Sud et professeur d’histoire-géographie au collège la Courtille. En Seine-Saint-Denis, seuls six collèges de ZEP sur 58 vont bénéficier des avantages de la réforme. Et lorsqu’on voit les nouvelles dotations d’heures d’enseignements pour la rentrée prochaine, reçues en début de semaine, on se rend compte que l’on ponctionne certains collèges pour donner plus de moyens à d’autres. »
Ce qui laisse entrevoir un avenir encore plus rayonnant !
« Or, ce n’est pas possible quand on voit la démographie de la ville. Ou alors, il faudrait multiplier le recours au redoublement, mettre une pression sur les chefs d’établissement pour que le seuil du nombre d’élèves par classe ne soit pas respecté ou encore ouvrir à la rentrée des classes dans la précipitation sans forcément avoir un nombre d’insuffisant d’enseignants... » Très remontés, les professeurs de Saint-Denis seront de nouveau en grève jeudi prochain, 13 février, alors que les syndicats appellent à un débrayage départemental sur la réforme des ZEP.
