Manuel Valls veut abroger le 49-3

Vous avez bien lu le titre et ceci n’est pas une blague. Nous sommes d’ailleurs loin du 1er avril.

On pourrait en rire si la manœuvre, la mauvaise foi et le mépris n’était pas si évident. On pourrait en rire si tant de nos camarades n’avaient pas été blessé-e-s ou n’étaient pas en train de croupir en prison suite au dernier mouvement social.

Après avoir dégainé le 49-3 [1] à six reprises lorsqu’il était premier ministre et il y a encore moins de 6 mois pour passer en force la « loi travail » (et avant cela la « loi Macron »), voilà que Valls interviewé sur France Inter se déclare, si il est élu, pour l’abrogation du 49-3 [2] hors textes budgétaires » cela va s’en dire).

Il ose donc sans s’étouffer de honte déclarer :

« Je connais parfaitement les effets pervers du 49-3. Dans la société de la participation dans laquelle nous vivons, son utilisation est devenue dépassée et apparaît comme brutale. Je proposerai, hors texte budgétaire (...) de supprimer purement et simplement le 49-3 »

Le cynisme de nos dirigeants n’a jamais connu aucune retenue.

Source : France Inter

Notes

[1L’article 49-3 de la Constitution permet au Premier ministre d’engager sa responsabilité devant l’Assemblée nationale sur un texte de loi. C’est à dire à « forcer » la main au parlement puisqu’il n’y a pas de vote sur la loi en question. Le parlement peut engager une « motion de censure » c’est à dire virer le gouvernement si il réussi à obtenir une majorité. Dans les faits cela n’est jamais arrivé.

[2Au passage, la gauche a durant la Ve République utilisée plus de fois que la droite l’article 49-3. On compte 88 usages de cet article depuis 1958, 32 par un chef de gouvernement de droite et 56 de gauche.

À lire également...