En Grèce, 15 ans de prison pour l’autodéfense contre une agression sexuelle

Deux jeunes femmes sont accusées d’ « assassinat en situation calme » et condamnées pour « port d’arme et utilisation de celle-ci ».

Une nuit de juin 2016, deux jeunes femmes de 22 et 17 ans sont assises sur une place publique de Corinthe.
Un homme visiblement ivre les approche en disant : « Je connais ton père, c’est quoi ces habits que tu portes ? Je vais vous niquer ». Avec un mouvement violent, il attrappe les seins de la plus jeune.
Elles essayent de partir mais il les tire par les cheveux. Il fait un mouvement pour sortir quelque chose de sa poche mais la plus âgée a sorti son couteau et le lui a planté dans le torse.
Elles partent en courant, effrayées et jettent le couteau. L’homme de 46 ans a été retrouvé le lendemain, mort et avec un taux d’alcool dans son sang de 22,8%.

Le 27 septembre 2018 a eu lieu le procès. Le tribunal n’a pas reconnu cette action comme une autodéfense. Il ne reconnaît même pas la volonté de viol car les femmes ne présentent pas sur elles de signes de violence physique ou sexuelle.

Encore une fois, la justice se fait le miroir de la minimisation des violences sexistes par la société. Les violences sexuelles ne sont pas séparées des autres oppressions, elles découlent toutes de la structure du système dominant. La justice comme levier majeur de ce système et de son maintien, fait de la discrimination à chaque occasion.

Voici les propos que la procureure a tenus en parlant de l’accusée :

Elle ne peut pas appréhender la valeur de la vie humaine comme nous qui sommes d’un autre niveau d’éducation, elle ne respecte pas la vie devant l’instinct de survie

en concluant que

« la victime (l’homme) repose en paix blanchie de ces accusations »

La femme de 22 ans a pris 15 ans et 4 mois. La plus jeune n’a pas encore eu de procès, du fait de sa minorité.

Plus d’autres mortes, plus d’autres blessées, plus d’autres en prison. Quand tous les jours on a à faire avec la violence sexuelle, notre droit à l’autodéfense par tous les moyens doit être évident. Solidarité avec la femme de 22 ans. Aucune poursuites pour celles qui se défendent.

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