Deux juges et un proc’ croqués

Lundi 17 décembre 2018, on était plusieurs au tribunal de grande instance de Bobigny pour soutenir un pote sans-papiers qui passait pour une histoire de falsification d’identité.

Il ne sera pas question ici de son procès, ni des autres qui ont eu lieu ce jour là dans la 18e chambre correctionnelle (inculpations pour vol et escroquerie, outrage à agents des forces de l’ordre, etc.), même s’il y aurait beaucoup à dire sur la Justice de classe qui est rendue systématiquement dans ce genre d’affaires.

Ici, il n’est question que de quelques dessins pour documenter la personnalité de celles et ceux qui n’ont de cesse de vouloir décrypter les nôtres, de personnalités, avec leurs enquêtes bidons et leurs experts psychiatres, psychologues et autres spécialistes qui finissent par juger nos vies plutôt que des faits précis. Bon, c’est pas comme si la bonne vieille Justice à l’ancienne c’était « mieux », mais force est de constater que c’est de pire en pire dans la manière « subjective » dont la Justice est rendue.

Et là, on a un panel édifiant :

  • une juge principale hyper autoritaire, qui s’écoute parler et n’accorde jamais la possibilité aux prévenus de finir leurs phrases, tout le temps à s’énerver et à crier sur les prévenus, déjà convaincue de leur culpabilité et de la nécessité de les punir.
  • une assesseure qui tente en vain de s’empêcher de dormir et qui serait vraiment mieux dans son lit plutôt que dans cet affreux contexte. Ça fait bizarre d’avoir de l’empathie pour une juge, mais il est clair que personne ne devrait jamais mettre les pieds dans un tribunal, c’est une expérience dégoûtante et traumatisante.
  • un procureur qui se croit tout seul dans la salle au point de chuchoter tout seul en attendant son tour comme pour répéter ses plaidoieries à venir, le sourire aux lèvres et les yeux brillants comme s’il s’agissait d’un simple jeu de rôles.

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