#JeSoutiensLaFamilleTraore
Depuis la mort d’Adama Traoré et le refus de sa famille de se taire, la justice et la police s’acharnent sur les proches d’Adama.
Une première manifestation pour réclamer justice avait été nassée le 30 juillet 2016 à Paris.
Un seconde grande marche avait réuni plusieurs milliers de personnes le 5 novembre 2016.
Le 17 novembre, la famille Traoré et les soutiens qui désirent assister au conseil municipal de Beaumont-sur-Oise sont violement repoussés par la police municipale et les gendarmes. Dans la soirée une expédition punitive de la Gendarmerie a lieu dans le quartier de Boyenval. C’est suite à cette soirée que deux des frères d’Adama Traoré ont été interpellés et mis en détention préventive.
Hier soir, jour du jugement des deux frères, un meeting de soutien était organisé au CICP à Paris où plus de 200 personnes ont attendu le verdict terrible à l’encontre de Bagui Traoré et de Youssouf Traoré.
La peine est lourde pour une affaire expéditive et de plus en plus politique. Soutien à la famille Traoré.
Bagui et Youssouf Traoré ont été condamnés pour l’ensemble des faits qui leur étaient reprochés. Youssouf, 22 ans, a écopé d’une peine de trois mois de prison ferme aménageable. Bagui est condamné à huit mois de prison ferme [1]
Me Bouzrou a fustigé, lui, une enquête « pourrie, bidon, minable ». « On ne condamne pas sur de simples suspicions, il faut des certitudes », a aussi plaidé sa consœur, Me Noémie Saidi-Cottier. A l’origine, le parquet avait souhaité faire juger les frères Traoré en comparution immédiate. Leur défense avait obtenu un délai, estimant que l’enquête avait été menée à charge. « Il aurait fallu une instruction », continue de croire Me Bouzrou.
Les débats n’ont pas permis de lever toutes les zones d’ombre apparues pendant la procédure. La défense a mis en avant les contradictions dans les déclarations des forces de l’ordre. Une policière a ainsi assuré que son collègue maître-chien avait reçu plusieurs coups de pied alors que lui-même reconnaît que ce n’est pas le cas. Il a pourtant déposé plainte contre X pour violences alors que c’est son chien qui l’a mordu.
L’exploitation des images vidéos prises le 17 novembre n’ayant pas suffi à incriminer les prévenus, ce sont les témoignages des forces de l’ordre qui ont nourri le dossier. A l’audience, un seul policier a formellement identifié Bagui Traoré comme étant l’auteur du coup à la policière municipale. Elle-même ignore qui l’a agressée. « Je n’ai pas vu Bagui Traoré porter le coup », dit aussi le commandant de la gendarmerie, qui se souvient seulement de « trois individus – dont Bagui – qui se sont précipités vers la policière ». « Je n’ai rien fait, a répété l’intéressé, c’est un complot. »
Parmi les onze témoins cités par la défense, aucun n’a vu de violences. Presque tous ont confirmé que « les insultes fusaient » de toutes parts ce soir-là.
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