Contre le sionisme, contre l’antisémitisme. Pour l’humanité !

« Notre camarade Claudio Albertani, auteur de nombreux articles sur la situation au Mexique dans Courant Alternatif ainsi que du livre A quel moment le Mexique a-t-il été foutu ? nous fait parvenir ce texte "contre le sionisme et l’antisémitisme » qui rappelle avec force et de manière synthétique des faits souvent méconnus ou déformés et qui montre que de l’autre côté de l’Atlantique aussi se lèvent des voix dissidentes des médias mainstream au service du sionisme contre la résistance palestinienne." Article de l’OCL

  • Ajout d’un autre texte de l’OCL

    Détruire un peuple détruire la société palestinienne tuer en toute impunité - en fin d’article

Mise à jour : Détruire un peuple, détruire la société palestinienne, tuer en toute impunité

Il y a quelques jours [à Mexico], lors d’une manifestation devant l’ambassade d’Israël, un individu a crié des slogans antisémites. Il s’agissait d’un provocateur qui a été rapidement isolé. Mais la question est sensible car l’État sioniste exploite la montée indéniable de l’antisémitisme après l’invasion de Gaza pour justifier ses crimes. Ce récit est légitimé par un fait historique : les juifs ont été victimes d’un des plus grands massacres de l’histoire, l’holocauste (Shoah en hébreu), perpétré par les nazis au cours de la Seconde Guerre mondiale. Cela justifierait que les survivants se réfugient en Palestine, une région qui leur appartiendrait pour des raisons historiques et théologiques.

C’est là que le bât blesse car le problème d’Israël est double : non seulement son gouvernement actuel n’est pas présentable, mais sa légitimité historique est également contestable. Selon Nétanyahou, les Palestiniens seraient une bande de gens sans histoire qui persécutent les juifs comme l’ont fait les nazis. Dans ces conditions, Israël n’aurait d’autre choix que de se défendre, au besoin avec une force disproportionnée. Et, bien sûr, tous ceux qui s’y opposeraient seraient antisémites ou, pour être plus précis, antijuifs.

Il s’avère cependant qu’il y a de nombreux juifs parmi les antisionistes. En Israël même, la nouvelle école d’historiens a démantelé les mythes fondateurs du sionisme. L’un d’eux est la prétendue diaspora, l’exil supposé des juifs après la destruction du second temple à Jérusalem (70 après J.-C.), lorsqu’ils auraient été dispersés dans toute la Méditerranée. Dans Comment le peuple juif fut inventé (Fayard, 2008) et Comment la terre d’Israël fut inventée (Flammarion, 2012), Shlomo Sand, de l’université de Tel-Aviv, démontre que cette dispersion n’a jamais eu lieu et que les Romains ne les ont jamais expulsés.
Documents à l’appui, l’historien israélien prouve que les communautés juives qui ont existé et existent encore dans de nombreuses régions du monde sont le produit des différentes vagues de conversion qui ont eu lieu à partir du IVe siècle de l’ère chrétienne, et non de flux migratoires en provenance de Palestine. Bien sûr, il y a eu et il y a des juifs dispersés dans le monde entier ; bien sûr, ils ont été victimes de l’antisémitisme, qui est une terrible tache dans l’histoire de l’humanité, mais prétendre que le peuple juif a des droits ancestraux sur la Palestine est aussi absurde que de prétendre que les bouddhistes ont des droits ancestraux sur la terre de Siddhartha Gautama.

D’autre part, deux archéologues, Israël Finkelstein, également de l’université de Tel-Aviv, et Neil Asher Silberman, de Belgique, remettant en question la fiabilité de la Bible, ont montré qu’il s’agit d’un récit littéraire fascinant, mais en aucun cas d’une source historique crédible. Après des décennies de fouilles en Israël, au Liban, en Syrie et en Égypte, les deux scientifiques ont découvert qu’il n’existe aucune preuve de l’existence des patriarches, ni de la fuite des juifs d’Égypte, ni de la conquête de Canaan. Il est encore moins prouvé que David et Salomon ont régné sur un vaste empire (La Bible dévoilée, réédition Gallimard, 2004).

Quant à l’histoire du sionisme, un historien américain d’origine juive, Lenni Brenner (Zionism in the Age of the Dictators, 1983), a montré que, dans les années 1920 et 1930, les principaux dirigeants de l’Agence juive ont même négocié avec Hitler et Mussolini pour atteindre leurs objectifs. Et il est toujours utile de rappeler que les premiers adeptes du terrorisme en Palestine étaient des membres de groupes paramilitaires juifs, les précurseurs des actuelles Forces de défense israéliennes. Il faut cependant reconnaître que seule une minorité de juifs dispersés dans le monde étaient sionistes. Brenner évoque l’expérience de l’Union générale des travailleurs juifs de Lituanie, de Pologne et de Russie, connue sous le nom de Bund [1], qui, au début du siècle dernier, s’opposait à l’émigration vers la Palestine et appelait à la lutte contre l’antisémitisme et pour le socialisme dans les pays d’origine. Plus récemment, le Matzpen, petit parti communiste antisioniste et antistalinien composé de travailleurs palestiniens et juifs, a lutté contre l’occupation des territoires palestiniens par Israël.

Y a-t-il jamais eu un sionisme de gauche ? L’esprit humaniste et utopique de Martin Buber, par exemple, et d’autres qui aspiraient à créer un socialisme libertaire en Palestine est indéniable. Contre le slogan sioniste « Une terre sans peuple pour un peuple sans terre », Buber pensait à une terre pour deux peuples et il critiquait la politique coloniale des dirigeants sionistes. En 1947, à la veille de la partition, il a souligné que la solution n’était pas de construire deux États, mais une entité sociopolitique binationale commune. Il avait raison.

Cependant, la position de Buber a toujours été minoritaire, même au sein de la prétendue gauche sioniste. C’est sous la direction du Mapai, le parti travailliste, que l’État juif a été proclamé en 1948. Des dizaines de milliers de Palestiniens ont alors été massacrés, tandis qu’entre 700 000 et 800 000 d’entre eux étaient contraints de fuir leurs maisons. C’est ce qu’on appelle dans le monde arabe la Nabka [2], ou « catastrophe », qui est très bien expliquée par le Palestinien Edward Saïd dans La Question de Palestine (Actes-Sud, 2010), mais aussi par le juif Ilan Pappé dans Le Nettoyage ethnique de la Palestine (Fayard, 2008). Un nettoyage ethnique, précise Pappé, qui se poursuit encore aujourd’hui. Il y a quelques jours, Avi Dichter, membre du cabinet de sécurité du gouvernement israélien, a déclaré sans ambages que l’État juif – celui-là même qui a nié la Nabka durant soixante-quinze ans – avait maintenant lancé la Nabka 2023. En effet, 80 % de la population de Gaza (2,26 millions d’habitants) ont déjà été contraints de fuir leurs maisons dans la pire catastrophe humanitaire depuis 1948.

Pourtant, comme l’a écrit le journaliste Gideon Levy, il est impossible de maintenir 2 millions de personnes en prison sans en payer le prix cruel. Cette prison doit être démantelée dès maintenant et, aussi invraisemblable que cela puisse paraître, à long terme, seule la réconciliation entre Juifs et Palestiniens que préconisait l’« utopiste » Buber peut changer le destin des deux peuples. En 2009, la CIA américaine prédisait l’effondrement d’Israël dans une vingtaine d’années et, aujourd’hui, le Pentagone affirme que l’État juif pourrait subir une défaite stratégique dans sa guerre contre Gaza. Le compte à rebours a commencé.

par Claudio Albertani
décembre 2023

https://oclibertaire.lautre.net/spip.php?article4012

Détruire un peuple Détruire la société palestinienne Tuer en toute impunité

Ces lignes sont écrites le 23 décembre, alors que la barre des 30 000 Palestiniens tués à Gaza a été franchie.On assiste à une guerre d’anéantissement contre le peuple palestinien. Bénéficiant d’une impunité totale accordée par les dirigeants occidentaux et protégés par le veto de Joe Biden, l’occupant ne fait même plus semblant de vouloir anéantir le Hamas.

Transformer Gaza en un monceau de ruines

Un à un, les hôpitaux de Gaza ne peuvent plus fonctionner. Mohammad Abou Salmiya, directeur de l’hôpital Al Shifa a été arrêté. Les fameux « tunnels » du Hamas sous l’hôpital se sont révélés aussi crédibles que les « armes de destruction massive » de Saddam Hussein qui avaient servi de « prétexte » à la destruction de l’Irak. Le Croissant Rouge Palestinien dont certaines équipes sont restées dans le nord au milieu des gravats a aussi été attaqué.

L’occupant choisit ses victimes en utilisant l’intelligence artificielle. Le poète Refaat Alareer a été tué le 6 décembre avec une partie de sa famille. Ses derniers vers étaient prémonitoires : « Si je devais mourir, que cela apporte de l’espoir, que cela soit un conte ». À Gaza, on tue les poètes, à Jénine, on arrête la direction du Théâtre de la liberté. Puisque les Palestiniens sont des « animaux humains » comme l’expliquait le ministre israélien Yoav Galant, leurs intellectuels sont forcément des terroristes.

Les témoins du génocide en cours sont gênants. Le 15 décembre, l’occupant a tué Samir Abu Daqqa (de la famille de Mariam), qui travaillait pour Al Jazeera. 66 journalistes ont été tués à Gaza depuis le 7 octobre. Curieusement, Reporters sans frontières n’en a recensé que 13. Une des églises de Gaza a aussi été bombardée. Parmi les victimes, des fidèles et des réfugiés. Le pape s’est « ému ».

Dès le début de l’attaque israélienne, l’Institut culturel français de Gaza a été bombardé. 112 français ou binationaux ont pu quitter Gaza avant le 14 novembre. Mais les employés palestiniens du Consulat de France n’ont pas eu l’autorisation de sortir. L’un d’eux a été tué à Rafah. La France a (mollement) protesté.90% de la population a quitté son logement et 70% des infrastructures sont détruites. Israël bombarde systématiquement les lieux où son armée avait donné l’ordre à la population de Gaza de se réfugier. C’est le cas des deux grandes villes du Sud : Khan Younis et Rafah.Les terres agricoles ont été ravagées, les équipements détruits. Dans le port de Gaza, il ne reste que 7 bateaux. Il y en avait 96 avant la guerre.

Voici le témoignage d’un habitant de Nuseirat

« L’armée d’occupation est dans Khan Younis. Les soldats demandent à la population de se déplacer vers Rafah.Mais les gens ne le veulent pas : ils savent qu’il n’y a plus de possibilité d’abris, ils seront en plein air, et complètement à la merci des mini-hélicoptère dont je vais parler ci-dessous.

Alors ils s’efforcent de remonter vers Deir-al-Balah et Nuseirat, et donc là, le nombre de déplacés, déjà aberrant, grossit sans cesse.La surveillance de l’armée israélienne s’effectue par un grand nombre de tout-petits hélicoptères, des quadcopters. De diverses tailles, très maniables, espionnant avec caméras et photos, repérant les visages, pouvant transporter des charges explosives ou être munie d’armes automatiques. Commandés comme l’étaient les tours tueuses depuis des centres de contrôle bien à l’abri. Ces engins se faufilent jusque devant les fenêtres. Le soldat s’adresse aux personnes, donne des ordres, exige l’ouverture des fenêtres. Et documente avec caméra en direct tous les mouvements.

Les familles encore à Khan Younis ne veulent pas aller s’installer dans le rectangle, entièrement nu et sans la moindre infrastructure, déclaré « zone sure » par l’armée israélienne (cette zone, Al-Mawasi, s’étend du bord du gouvernorat de Khan Younis jusqu’à Rafah, le long de la côte, sur une largeur d’à peu près 2 km). Ils craignent trop le fait que, là-bas, ils seront entièrement visibles, y compris leurs visages. Ils savent les quadcoptères extrêmement dangereux. On a pu les voir agir sur l’hôpital Kamal Adwan.Ces quadcopters sont des centaines au dessus de la bande de Gaza. J’en ai vu voler une vingtaine autour de ma maison. »

Gaza avant le 7 octobre

Les médias, fidèles au discours de l’occupant, ont relayé une image aussi terrible que fausse de Gaza. Non, ce n’est ni une population de fanatiques prêts à mourir pour la cause, ni des gens soumis et terrorisés par la dictature des barbus. On entend librement toutes les opinions à Gaza. On rentre dans un taxi collectif et tout de suite la discussion commence : « Vive le Hamas ». « À bas le Hamas, ce sont des corrompus ». Il y a une dizaine de partis politiques qui s’expriment légalement, y compris le Fatah. Il est fréquent dans les familles d’avoir des gens dans des partis politiques différents. Par contre, les Salafistes qui avaient essayé d’apparaître au moment de l’affaire des caricatures, ont été réprimés avec une grande violence par le gouvernement du Hamas.

La société civile est très « dégagiste ». Elle reproche aux partis de défendre leurs propres intérêts et de se complaire dans la division.Gaza est une société très éduquée. Il y a 1% d’illettrés contre 35% en Égypte voisine. Il y a 100.000 étudiants dans 6 universités et 21.000 diplômés chaque année alors que l’université est payante et parfois fort chère. Comme il y a très peu de travail salarié, les diplômés acceptent souvent de travailler gratuitement : « on ne peut pas laisser notre société s’écrouler. Un jour le blocus cessera et comme on aura de l’expérience, on aura un travail ».

La grande force de la société palestinienne, ce sont les centaines d’associations petites et grandes qui permettent à la société de ne pas s’écrouler. Il y a les associations locales qui assurent le pré-scolaire et le périscolaire, les associations de quartiers, les comités populaires des camps de réfugiés, les associations de soutien psychologique (tant les bombardements traumatisent la population). Il y a des traditions d’entraide, de secours aux orphelins, aux veufs, aux veuves, aux blessés. Il y a les familles de prisonniers. Il y a les associations qui viennent en aide aux estropiés et aux handicapés (350 morts et 10.000 « jambisés » souvent amputés lors des marches du retour pacifiques de 2018-19).

Il y a de très nombreuses associations de femmes qui dénoncent le patriarcat et les violences conjugales. Il y a plusieurs associations sportives, y compris féminines.75% de la population sont des réfugiés (72% ont la carte de l’UNRWA). Dans les zones rurales, les Mokhtars (chefs traditionnels) assurent la cohésion sociale. Il y a des grosses associations, par exemple le PCHR (Centre Palestinien des Droits de l’Homme) qui recense toutes les violations des droits humains de l’occupant mais aussi des deux gouvernements rivaux. Il y a l’UAWC (syndicat des travailleurs de l’agriculture et de la pêche) ou le PARC qui assure la transition entre les paysans pauvres et la population.

La société de Gaza peut-elle se désagréger ?

Jusque-là, après chaque vague de bombardements, les paysans remettaient en production leurs champs, reconstruisaient leurs serres et les fermes à poulets. Les bateaux de pêche non confisqués reprenaient la mer. Et la population se remettait à faire de l’artisanat, à commercer, à éduquer les enfants. Mais cette fois, les destructions sont irréparables. La famine s’installe. La population du nord est partie sans vêtements chauds, sans équipement.Les témoignages que nous recevons sont très inquiétants : « Quand des camions d’aide sont en déplacement, il peut arriver qu’ils soient attaqués et leur cargaison volée. À Deir-el-Balah, la police ayant pris place dans un camion a ouvert le feu et tué les voleurs. Il faut comprendre qu’il y a des milliers et des milliers de familles affamées. Les coupeurs de route revendent le butin à 200 % du prix … Comprenez qu’on est en situation de famine. Les familles puissantes, appuyées sur 2000, 3000 personnes, s’organisent en mafias. La police ne peut pas contrôler l’ensemble. À Deir-al-Balah, la police est entrée dans une école-abri et en est ressortie avec de nombreuses personnes arrêtées. Netanyahou l’a dit : nous amènerons les Gazaouis à se manger les uns les autres. »

Comment résister ?

À Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, la maison du correspondant de l’UJFP à Gaza est devenue le refuge de centaines de personnes, chassées par la destruction de leurs maisons ou de leurs immeubles. L’argent envoyé a permis d’acheter des tentes, des vêtements chauds, des chaussures pour enfants, des couvertures. Une cantine collective a pu être organisée. Une boulangerie était prévue. Il a fallu trouver du nylon pour se protéger de l’humidité, des jerricans d’eau et un camion de riz. Toute cette entreprise s’est interrompue le 22 décembre. L’armée israélienne a donné l’ordre à tous ces réfugiés de partir. Pour où ? Pour l’instant, notre correspondant a pu aller chez sa fille. Pour combien de temps ? Il pleut et il fait froid à Gaza.Une autre équipe, celle de l’association Ibn Sina, a dû quitter le camp de Jabalia (au nord de la bande de Gaza, tout a été détruit là-bas) pour Rafah. Elle a pu organiser des séances d’aide psychologique aux enfants, des repas collectifs, l’aménagement d’abris. Elle s’occupe à présent de construire des latrines car les réfugiés n’en ont pas.

Et maintenant ?

L’histoire a montré (les Amérindiens, les Aborigènes, …) que des peuples peuvent être vaincus et réduits à des situations telles qu’ils ne sont plus en situation de réclamer leurs droits.Jusqu’à présent les Palestiniens bénéficiaient du fait que leur société ne s’était pas écroulée, qu’ils étaient aussi nombreux que les Israéliens entre mer et Jourdain. Et ils espéraient que le mouvement de solidarité serait assez fort pour obliger les gouvernements complices à sanctionner l’occupant.

Les fascistes au pouvoir en Israël sont décidés à provoquer une nouvelle Nakba, un nouveau nettoyage ethnique. La destruction de Gaza s’accompagne d’une attaque généralisée de la part des colons et de l’armée contre la Cisjordanie.Peu leur importe les milliers de morts. Peu leur importe que les Palestiniens se soient jurés qu’ils ne partiraient pas, comme cela s’est fait en 1948. Peu leur importe qu’aucun pays ne soit disposé à accueillir de nouveaux réfugiés.

En détruisant totalement Gaza, en faisant régner la terreur en Cisjordanie, ils « renversent la table ». Les sionistes ont toujours eu deux priorités : le maximum de territoires et l’État ethniquement pur. Gaza est revenu 75 ans en arrière avec des centaines de milliers de personne dehors ou sous la tente et le lien social détruit.Une partie majoritaire de la planète désapprouve. Mais ceux qui ont la puissance militaire ou financière laissent faire.Les pays arabes n’utilisent ni l’arme diplomatique, ni l’arme pétrolière.En Israël, aucune rupture du front intérieur n’est en vue. Il y a bien les familles des Israéliens retenus à Gaza qui protestent. Mais ils n’ont aucun moyen d’imposer un arrêt de la tuerie. La télévision donne régulièrement la parole à des gens qui éclatent de rire sur les morts à Gaza et qui ont « intégré » le fait que les bébés sont aussi des cibles à détruire. Après Yoav Galant (« les Palestiniens sont des animaux humains »), le maire adjoint de Jérusalem a surenchéri en proposant « d’enterrer vivants » les Palestiniens. Sans sanctions, il n’y a rien à espérer de la société israélienne.

Dans le monde, l’extrême droite, en pleine ascension, a trouvé en Israël un modèle. Biden et l’Europe libérale, malgré leur opinion publique, soutiennent et protègent les fascistes au pouvoir à Jérusalem. Entre 4000 et 5000 Français combattent en toute impunité dans l’armée israélienne. Le mouvement de soutien à la Palestine continue à être réprimé. Ce soutien au génocide implique la destruction définitive des « droits humains » tels qu’ils avaient été définis après 1945. Certes, ils ont été régulièrement violés mais l’Occident continuait à les invoquer pour dénoncer la Russie, l’Iran, la Chine. La destruction de Gaza annonce une loi de la jungle généralisée. Les sociétés des pays occidentaux et du monde arabe ont désormais une responsabilité majeure. La défaite de la Palestine sera notre défaite à tous.

Pierre Stambul, le 23 décembre 2023

https://oclibertaire.lautre.net/spip.php?article4043

Notes

[1Lire « Non nous ne sommes pas un peuple élu - La doctrine du Bund polonais dans les textes », éditions Acratie, 2016.

[2Lire « La Nakba ne sera jamais légitime », Pierre Stambul, Sarah Katz, éditions Acratie, 2018.

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