Appel à la dispersion générale

Plutôt que de nous faire nasser et tyranniser à chaque manifestation, faisons exactement ce que nous demandent les forces de l’ordre établi (FDOE) avant de nous attaquer : dispersons-nous.

Dispersons-nous dans les villes et épuisons-les.

Retrouvons-nous après, ou mieux, pendant les manifs, en groupes suffisamment constitués, mais dispersés dans différents endroits de la ville. Fixons non pas un, mais assez de points de rendez-vous pour être capables de nous retrouver sans que les FDOE soient capables de s’organiser en conséquence. Déstabilisons-les.

Imaginons que nous soyons 20 000 à vouloir agir de la sorte dans une ville quelconque. Cela peut faire par exemple 20 groupes de 1 000 personnes à travers la ville (dans Paris, cela ferait 1 000 personnes manifestant dans chaque arrondissement, en même temps que la manif déclarée), ou bien 40 groupes de 500, etc. (les différents groupes pouvant être de tailles diverses et variées).

L’essentiel est qu’il y ait suffisamment de groupes à travers la ville pour que les FDOE ne sachent plus où donner de la tête et que, dans le même temps, chacun des ces groupes soit d’une taille suffisante pour pouvoir lancer une véritable manifestation (c’est-à-dire avant toute chose se rendre visible en tant que groupe) et échapper aux tentatives d’arrestations collectives.

Il s’agit de trouver un bon équilibre entre la dispersion et le regroupement.

D’un point de vue pratique, on pourrait par exemple proposer pour chaque ville, sur les réseaux ou les groupes de conversation, un certain nombre de lieux de rendez-vous possibles.
Il faudrait que ces lieux soient suffisamment nombreux et que chacun d’eux couvre une zone assez large pour que les FDOE puissent le moins possible s’organiser en amont ni prévoir précisément où ni comment les gens se regrouperont.
« Dans le même temps », il ne faut pas que la zone soit trop large, afin que les gens qui s’y rendent puissent se reconnaître entre eux et se constituer en groupes (ou d’abord en petits groupes qui se rejoignent pour en former de plus grands).

Faisons preuve d’adresse lorsque nous désignons les lieux de rendez-vous. De toute façon, ce n’est qu’en essayant de nous retrouver de cette manière (et en faisant des erreurs) que nous pourrons mettre au point cette stratégie de dispersion.

Une fois que les lieux sont proposés, chacun·e se dirige vers celui qui l’inspire, de préférence pendant que la manif déclarée se déroule (et donc que de nombreuses FDOE sont occupées là-bas).

Une fois sur place, déjouons les tentatives d’intimidation et les arrestations arbitraires. Ne portons aucun signe distinctif. Soyons d’aussi mauvaise foi qu’eux. Si un agent nous demande où nous allons ou ce que nous faisons, répondons que nous rejoignons des amis, ou bien que nous nous rendons au magasin en face.

Une fois que nous nous sommes reconnus en nombre suffisant (ou bien pour nous reconnaître), lançons quelque chose : un cri, un slogan, un mouvement, etc.

Encore une fois, ce n’est qu’en essayant que l’on verra comment nous pourrions mettre en œuvre tout ça.

Rendons-nous dans les endroits et les quartiers où l’on ne nous attend pas, afin de nous faire voir d’un maximum de personnes. Nous trouver au milieu des passants, mêlés à eux, plutôt qu’encerclés de toute part par les FDOE comme en manif, nous protègera peut-être des violences policières, ou du moins les contraindra à s’exposer à la vue de tous, sous une lumière crue, au lieu de s’exercer uniquement dans la nasse et les cordons.

Désertons les manifs où nous sommes parqués pour être réprimés et tâchons d’être imprévisibles.

Dispersons-nous, l’ordre établi est fébrile devant tout ce qui n’est pas bien établi par avance (comme le trajet d’une manif).

Be water & blossom everywhere
Ils n’ont pas les moyens d’arrêter tout le monde

Note

Pour Paris, la carte des lieux de pouvoir du Monde diplomatique donne des idées de nombreux lieux où il pourrait être intéressant de se retrouver.
Si des cartes de ce genre existent pour d’autres villes, faites tourner.

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