Donald Trump, la gauche et le vote ouvrier
« Les discours de la gauche et de la gauche radicale à ce propos se résument à deux positions symétriquement opposées, et qui ne font qu’essentialiser la classe ouvrière. D’une part le mode du mépris de classe pur et simple, le même qu’on a pu observer pour le Brexit, qui consiste à dire que ces gens-là sont totalement incultes, désorientés, fondamentalement racistes, misogynes, etc., et que la gauche a pour mission de les civiliser et de leur donner le goût du progrès ; position qui prend des nuances plus paternalistes dans la gauche électorale type Mélenchon. D’autre part la gauche radicale, des trotskistes aux anarcho-communistes, qui optent pour le déni pur et simple : la classe ouvrière n’est pas comme ça, le vote réactionnaire ouvrier est un mythe lui-même réactionnaire : c’est bel et bien la classe moyenne et la petite bourgeoisie qui incarnent le fascisme trumpien, la classe ouvrière n’a rien à voir avec ça, elle est pure en son essence. »