« Valls, Marine, Dieudo tous des fachos ». Action lycéenne contre le "jour de colère".

Réactions et actions du Mouvement Inter Lycées Indépendant (MILI) face au « Jour de colère » des réacs et de l’extrême droite.

Le fameux « jour de colère » avait donc lieu aujourd’hui. Sous la pluie, des milliers de manifestants opposés à François Hollande marchent de la place de la Bastille aux Invalides. Nous, Lycéens du Mouvement Inter Lycées Indépendant, sommes bien sur déçus de la politique du gouvernement qui suit depuis bientôt deux ans la voie de ces prédécesseurs que ce soit en expulsant toujours plus, en participant au flicage de nos vies, en acceptant la domination des firmes transnationales...

Pourtant, jamais nous ne tomberons dans le populisme de l’extrême droite. « Aime ton prochain comme toi même » : les intégristes de Civitas qui défilaient l’ont bien oublié et cette manif était une fois encore l’apologie de la haine de l’autre : « la France aux Français » « La Shoah c’est bidon » « féministes, salopes »...

Face à cette violence aux relents islamophobes, antisémites, homophobes, paternalistes et autant de qualificatifs sympathiques, nous avions une volonté de faire une action unitaire pour rappeler à l’extrême droite que Paris, terre de la Commune, est Antifasciste. Mais une fois de plus nous nous sommes retrouvés face à l’immobilisme permanent des partis politiques (Front de Gauche, Parti Communiste, Jeunesses communistes etc.) et syndicats (FIDL, UNL etc.) qui n’ont montré aucune volonté pour participer à l’action, préférant l’électoralisme, les beaux discours et la bureaucratie. Néanmoins certaines organisations et individus nous ont prêté main forte.

Nous avons donc dans un premier temps effectué un collage sur le parcours de la manifestation. L’affiche avec les visages de Dieudonné, Valls et marine Lepen accompagnés du texte « les nouveaux visages de la haine : racisme d état, islamophobie, antisémitisme » « combattons-les ». Cette opération s’est déroulée sans aucun problème. Elle nous a permis de montrer à l’extrême droite qu’il existe une présence antifasciste à Paris. Mais cela n’était pas suffisant. Pour que l’antifascisme ne soit pas seulement un spectre, qui tapisse les rues de nuit, nous avons pris la décision de déployer une banderole visible pendant leur manifestation.

Au moment où ils traversaient la Seine, nous avons avons déployé la banderole « Valls, Marine, Dieudo tous des fachos » et allumé pétards et fumigènes. Les réactions des réactionnaires se sont traduites par des slogans « Clément, Clément, on ne t’entend plus chanter » ou encore des analyses très pertinentes : « Encore un coup du gouvernement ça hein ! Que des sales batards, ces gens-là ! ». Aucune interpellation ou passage à tabac par des fascistes n’a eu lieu. Ces actions ne sont pas des fins en soi, elles sont un appel à toutes et tous à prendre partie contre le fascisme.

Elles appellent donc à d’autres actions antifascistes, qu’elles soient de petite ou grande ampleur, des plus radicales aux plus pacifistes, du simple collage au blocage massif des fascistes... Car contrairement aux partis politiques et syndicats, nous n’avons pas oublié que pour gagner il faut être des milliers mais que pour tenir une banderole, il suffit d’être deux.

Mouvement Inter Lycées Indépendant, le 26 janvier 2014.

Note

Un autre récit de cette manif du point de vue des antifascistes sur le site la Horde

Localisation : Paris

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