Un feu de joie !

Le 18 mai 2016, la Police de France se rassemble place de la République et produit le spectacle de ses gémissements sur fond d’écran, où sont diffusées en boucle des actions anti-flics filmées pendant les manifestations contre la loi El Khomri. Actions anti-flics supportées par des milliers de personnes durant le printemps.

Tout à sa complainte du bourreau mal-aimé, la police de France réclamait donc de l’amour, tout l’amour de France, et geignait contre la « Haine anti-flics » qui, la pauvre, l’accable. Mais pourquoi « Haine » ? Il y a bien une guerre menée contre ce monde en effet, parfois silencieuse, souvent diffuse, en tous cas incessante. Sans haine, ni ressentiment. Au contraire, avec Joie. Or, non loin de la place de la Police (on se souvient que les flics avaient fermé la place et qu’ils l’avait réservée à leur usage exclusif), sur le quai de Valmy, les Assassins perdent ce jour-là un de leurs instruments de travail, qui part en fumée*. Cependant, pas de poulet braisé au menu. On dira que, rapporté au nombre total de véhicules de leur flotte, un feu de joie compte pour peu. C’est vrai. Et pourtant, il aura réchauffé bien des coeurs. Aujourd’hui, comme hier, la Justice de France, avec la Police, voudrait qu’on n’y prenne pas trop goût et entreprend donc de rabattre notre joie : elle présume coupables des individus (9 au total) et en emprisonne plusieurs. Quand même, deux personnes sont toujours incarcérées, préventivement, quelques 14 mois après ce jour où les flics auraient voulu faire pleurer la France sur leur triste sort. Alors, du 19 au 22 septembre 2017, la Justice prétendra soumettre les vérités de quelques individus à son langage : elle fera son travail, logiquement aussi sale que celui des flics. Mais il revient à chacun d’adresser le salut de son choix, et qui réchauffera les coeurs !

* Autour de l’incendie de la voiture de police, on peut lire ici un recueil de textes.

Localisation : Paris 10e

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