Solidarité ! Tract de l’OCL Paris pour la manifestation du 17 mars

Tract de l’organisation Communiste Libertaire à l’occasion de la manifestation antiraciste et contre les violences policières du 17 mars.

Solidarité avec les victimes des violences policières

Depuis des années, la police tue en France. L’immense majorité des victimes sont des jeunes d’origine immigrée dans les quartiers populaires, des rroms, des détenus, enfin il y a un mort pour avoir manifesté. Et nous ne parlons pas des blessés graves, beaucoup plus nombreux, notamment lors des manifestations. La police a toujours bénéficié de l’impunité depuis qu’elle existe. Mais son équipement est de plus en plus lourd, son armement de plus en plus sophistiqué. C’est maintenant avec des armes de guerre (flash ball notamment) qu’elle tire sur des enfants. De l’humiliation ordinaire des contrôles d’identité quotidiens à la violence des courses-poursuites, des fouilles systématiques à l’usage massif de gaz lacrymogène, c’est un climat de peur qu’on fait peser sur une partie de la population, la population désignée à la vindicte raciste, et sur tous ceux qui osent protester. Des techniques et des armes sont testées sur les uns puis utilisées sur les autres. C’est maintenant la BAC, forte de son expérience dans les banlieues, qui intervient dans les manifestations depuis la loi travail. C’est pourquoi la solidarité entre toutes les victimes des violences policières est importante, c’est pourquoi chacun de nous est concerné par cette violence qui vise à faire courber la tête à tous.

Solidarité avec les sans-papiers

Comment penser que nous pourrons conserver des droits notamment sociaux si une partie de la population se trouve sans droits et donc contrainte d’accepter les pires conditions de travail et de salaire. De la chasse aux migrants aux lois travail, il y a une continuité. Ce qui se passe avec les migrants atteint un degré d’inhumanité inouï et l’accepter, c’est accepter que des êtres humains soient traités pire que des animaux au motif que l’intérêt national serait menacé. C’est donc accepter potentiellement que nous soyons traités comme tels. C’est aussi une intimidation de l’ensemble des sans-papiers, une façon de leur montrer ce qui peut leur arriver s’ils sortent de l’ombre. Et c’est une intimidation de l’ensemble de l’immigration sur qui chaque nouvelle loi fait peser une plus grande menace de perte de ses papiers. Ne pas réagir, c’est accepter qu’une partie importante de la classe des exploité-e-s soit potentiellement hors-la-loi, soit traitée comme des parias. Rester passif se payera cher pour tous, immigrés ou non, quelle que soit l’origine. Il y a aussi une continuité entre la chasse aux sans-papiers et le racisme d’état. Tant que ceux-ci seront pourchassés, les contrôles au faciès seront justifiés.

L’anti-racisme, une dimension importante des luttes sociales

Diviser pour mieux régner est un grand classique connu de tous, et le racisme a toujours été un moyen de division très efficace. Oui, une partie d’entre nous est victime de discriminations, une partie d’entre nous subit des humiliations, policières notamment, quotidiennes. Ce n’est pas parce que nous nous sentons égaux que la société nous met dans une position égale. Oui, une partie des exploité-e-s est privée de droits, subit des conditions de travail plus dures, a des salaires plus faibles, oui, une partie de la population est reléguée sur certaines portions de territoire. En ce moment, l’offensive patronale est à son comble, du point de vue des lois et mesures qui nous tombent dessus, du point de vue de la destruction de l’ensemble des services publics et des acquis sociaux, comme du point de vue de l’idéologie. Nous avons besoin de toutes nos forces pour résister. Nier l’oppression spécifique dont est victime une partie d’entre nous ne peut que nous affaiblir. Lutter contre cette oppression sous tous ses aspects et dans tous les domaines est une dimension indispensable de notre résistance.

OCL Paris, le 17 mars 2018
oclidf@riseup.net

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