Sabotons les saboteur·euse·s !

Ce 5 décembre commence une grève interprofessionnelle qui promet d’être remarquable par son ampleur et sa durée. À Paris, le trafic des RER, des métros et des bus devrait être fortement perturbé à partir de cette date. Si les entreprises ne mobilisent plus que rarement de syndicats jaunes pour casser la grève, la RATP externalise et sous-traite cette casse à des partenaires douteux… Les charognards du mouvement social se préparent, les casseurs de grèves sont à l’affût. Comme lors de la grève du 13 septembre dernier, la RATP va ainsi proposer des offres commerciales avantageuses aux usager·ère·s pour des services de « mobilité complémentaire » : VTC, trottinettes, scooters et vélos électriques. Le sabotage est en marche.

Sabotage du service public : quand le service public participe à sa destruction par la promotion des entreprises privées

La RATP est pour l’instant un service public régional. En recourant à des entreprises privées dont elle fera promotion à partir du 5 décembre afin « de pallier au mieux les désagréments causés par la grève », le service public se met au service d’intérêts privés. L’argent public est détourné au profit des entreprises privées. La RATP force ainsi les usager·ère·s à participer, y compris financièrement, à la casse de la grève. Le service public se tire une balle dans le pied et nous demande d’appuyer sur la gâchette.

Sabotage de la politique publique des transports : quand les acteurs publics permettent aux entreprises privées de faire main basse sur la politique des transports

Un pas de plus est fait vers une privatisation des transports franciliens, sapant la possibilité d’une véritable politique publique des déplacements dans la ville. Alors qu’une réflexion collective et démocratique sur l’accès pour tou·te·s à la ville (quartiers populaires enclavés, transports saturés, absence d’alternative à la voiture en banlieue, etc.) est plus que jamais nécessaire, les acteurs publics déroulent le tapis rouge aux entreprises privées. Or celles-ci, par des stratégies d’occupation de l’espace public agressives, créent des offres de « mobilité complémentaire » qui ne répondent à aucun besoin. Moins de 8 % des trajets réalisés en trottinettes électriques remplacent des trajets effectués auparavant en voiture !

Sabotage de la lutte : quand les entreprises privées mobilisent les plus précaires pour diviser la lutte

Service supposé public et entreprises privées collaborent à la mise en concurrence des travailleur·euse·s. Derrière l’image innovante des startups de la mobilité se cache la précarité des autoentrepreneur·euse·s et intérimaires qui rechargent les trottinettes la nuit. Ce sont ces travailleur·euse·s hyper précarisé·e·s qui sont mobilisé·e·s pour participer à la casse d’un mouvement social qui refuse la précarisation de tou·te·s.

Sabotons les saboteur·euse·s !

Contre le monopole du sabotage, sabotons les saboteurs ! Empêchons les entreprises privées de tirer profit de la lutte sociale. Profitons du temps libéré par la grève pour contribuer à la lutte et neutralisons les trottinettes électriques à partir du 5 décembre.

Conseil pratique :
Si les barricades de trottinettes restent efficaces et plaisantes il peut être plus aisé de barrer les QR codes d’un trait de peinture. Bombes, marqueurs, peinture, stickers seront vos meilleurs alliés pour cette activité manuelle de jour de grève !

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