Pour des moyens d’accueil et contre la sélection à l’entrée à l’université - Réunion d’information & débat le 25 janvier à Tolbiac

Pour des moyens d’accueil et contre la sélection à l’entrée à l’université,
la lutte continue, à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, comme ailleurs ! Rendez vous à 18h Amphi L

Alerte !

Comité de mobilisation de Paris 1 soutenu par : CGT - Doctorant.e.s mobilisé.e.s, FSU (Snesup, Snasub), Snptes - Sud Éducation - Solidaires Étudiant.e.s - Unef

Pour des moyens d’accueil et contre la sélection à l’entrée à l’université,
la lutte continue, à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, comme ailleurs !

Le 22 janvier 2018 s’ouvre la nouvelle plateforme d’orientation post-bac, « Parcoursup ». Nous tenons à alerter les personnels de l’éducation et de l’enseignement supérieur, les étudiant-e-s, les élèves et leurs parents, sur les dangers de la réforme qui se cache derrière Parcoursup. !

Les personnels de l’université doivent lancer l’alerte, car les effets de cette réforme à très court terme et les transformations de l’université à moyen terme vont profondément bouleverser l’accès à l’université et la nature même de cette dernière.

La mise en œuvre de ce projet de loi, qui n’a pas encore été votée, est illégale et certaines dispositions, si elles étaient maintenues en l’état par le Parlement et venaient à s’appliquer, le seraient aussi.

Selon les termes de la loi (LOI n° 2016-1691 du 9 décembre 2016), "Un lanceur d’alerte est une personne physique qui révèle ou signale, de manière désintéressée et de bonne foi […] un préjudice grave pour l’intérêt général, dont elle a eu personnellement connaissance". En outre, l’article 28 de la Loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires précise : "Tout fonctionnaire, quel que soit son rang dans la hiérarchie, est responsable de l’exécution des tâches qui lui sont confiées. Il doit se conformer aux instructions de son supérieur hiérarchique, sauf dans le cas où l’ordre donné est manifestement illégal et de nature à compromettre gravement un intérêt public".

  • L’ordre donné est manifestement illégal. Rappelons les nombreuses illégalités relatives à l’application de la réforme : de manière autoritaire, le gouvernement demande à des fonctionnaires d’appliquer une loi non encore votée. En outre, le gouvernement vante les mérites de Parcoursup par rapport à APB, sous prétexte que tous les dossiers des candidat-e-s seraient examinés de façon qualitative par les établissements d’enseignement supérieur, en application de la mise en demeure de la CNIL (30/08/2017)[1] rappelée par le Conseil d’État. C’est faux ! En effet, dans le même temps le gouvernement promet aux universités la mise en place d’algorithmes locaux pour trier automatiquement les dossiers en fonction des notes, réduisant ainsi les individus à des statistiques [2]. Il est en effet impossible de classer autrement en quelques semaines les milliers de dossiers qui parviendront à chaque formation. Cette réforme s’oppose aux recommandations de la CNIL et du Conseil d’État. A l’heure où l’on forme les futurs enseignants à l’éthique de la fonction publique, quel exemple voulons-nous donner ?

Il est de nature à compromettre gravement l’intérêt public. En effet, il met fin à l’égalité entre les bacheliers dans l’accès à l’université, en mettant en œuvre un véritable tri social. Il fait obstacle à l’émancipation de la personne humaine en remplaçant l’orientation choisie par la contrainte et l’exclusion. Il menace le caractère national des diplômes (arrêté licence en préparation) et ouvre la porte à l’existence de deux universités de nature différentes. Ne nous y trompons pas : chacun aura une place dans ce système, mais celle que l’on aura choisie pour lui.

---> Se mobiliser pour défendre l’Université n’est pas la maintenir en l’état de faiblesse, ni dire que les inégalités n’existent pas, c’est réclamer que le gouvernement lui donne tous les moyens de fonctionner comme un service public digne de ce nom. Le gouvernement fait le choix de ne pas donner les moyens (chiffrés à un milliard par an, là où le Crédit Impôt Recherche représente au minimum un montant cinq fois plus important et sert essentiellement à une pratique d’optimisation fiscale) aux universités françaises de fonctionner et de faire face à une hausse du nombre d’étudiants parfaitement prévisible.
Il préfère jouer sur la variable d’ajustement de l’accès à l’enseignement supérieur, en tablant sur la fatigue légitime des personnels, épuisés par la dégradation constante de leurs conditions de travail et un sentiment de perte de sens de leur fonction.

— -> Mais, ne vous y trompez pas ! Ce sera pire après. À qui veut-on faire croire que l’on peut savoir à 18 ans, et de fait à 15 ans par le choix des options, à la fin de la classe de seconde, ce que l’on veut faire et choisir en connaissance de cause la filière adéquate ? Prendrons-nous la responsabilité de refuser à un jeune la possibilité d’évoluer après 15, voire 18 ans ?

Il est du devoir de tous de résister à cette injonction : personnels de l’éducation et de l’enseignement supérieur, dans l’unité, avec les étudiant-e-s, les élèves et leurs parents, nous ne pouvons pas cautionner une telle remise en cause des valeurs républicaines toujours réaffirmées depuis 1968 !

Nous serons particulièrement vigilants dans les prochains conseils à faire respecter la décision de ne pas faire remonter d’attendus ni de critères, destinés moins à orienter les lycéens qu’à justifier les exclusions des bacheliers par des secrétariats et équipes pédagogiques dont ce n’est pas la vocation ni la compétence !

Nous réitérons notre exigence de voir enfin attribuer à toutes les universités des budgets pérennes, à la hauteur de l’importance de l’enseignement public pour l’avenir du pays, qui permettent à tou.te.s d’étudier et de travailler dans des conditions décentes et sereines.

N’instaurons pas de barrage à l’entrée de l’université ! Ne détruisons pas l’université publique !
Défendons l’égalité des bacheliers et assimilés devant le libre accès à l’université !

Soyons tou.te.s jeudi 25 janvier - à 18H, Tolbiac amphi L (centre PMF, 90 rue de Tolbiac 13e)

Localisation : Paris 13e

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