Présentation du livre » Cimetière fantôme : Thessalonique » / de Martin Barzilai | Rencontre animée par Christiane Passevant

Le photographe Martin Barzilai s’est rendu à Thessalonique à la recherche des fragments de tombes de ce qui était un des plus grand cimetière juif d’Europe avant sa destruction par les nazis en 1942.

Samedi 13 Janvier, 16H - Présentation du livre « Cimetière fantôme : Thessalonique » de Martin Barzilai — Rencontre animée par Christiane Passevant de l’émission « Chroniques Rebelles » sur Radio Libertaire

http://www.librairie-publico.info/?p=9105

À la suite de la Reconquista, Isabelle la Catholique expulse les juifs d’Espagne en 1492. Ils sont accueillis dans l’Empire ottoman, en particulier dans les Balkans et à Salonique.
Ils représentent au XVIIIe siècle la moitié de la population de la ville et, jusque dans les années 1920, sont majoritaires par rapport aux communautés grecque et turque. Dans ce contexte, les juifs de Salonique ont pu conserver leur langue : le judéo-espagnol ou ladino.
Le cimetière juif de Thessalonique est alors le plus important d’Europe. On estime qu’il contenait environ 300 000 tombes. Une grande partie des inscriptions en caractères hébraïques sur ces stèles, en ladino et en hébreu, sont difficilement déchiffrables de nos jours.

En 1942, alors qu’ils contrôlent la ville depuis un an, les Nazis exproprient le cimetière en échange de la libération de 6 000 travailleurs prisonniers juifs, contraints aux travaux forcés. Les pierres tombales seront utilisées comme matériel de construction, par les Allemands puis par les Grecs, notamment pour l’enceinte de la nouvelle gare ferroviaire et dans un grand nombre d’autres chantiers. Aujourd’hui, on les retrouve à travers toute la ville et au-delà.
Environ 54 000 juifs de Thessalonique furent déportés et exterminés, soit 96 % de la population juive de la ville.

Le photographe Martin Barzilai, lui-même petit-fils d’un juif salonicien qui a fui Thessalonique en 1940, s’est rendu à plusieurs reprises à Thessalonique depuis 2018, à la recherche ces fragments de tombes disséminés dans la ville, de ce qui a été rendu invisible, ces traces qui ont résisté au temps. De cette enquête il est revenu avec de nombreuses photographies.

Le livre en présente 64 en quadri – , un journal de bord et des entretiens avec des personnes concernées par cette mémoire fantôme. Deux historiennes interviennent en contrepoint pour éclairer cette histoire : Kateřina Králová et Annette Becker.

Ce livre, publié chez Créaphis édition, a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Martin Barzilai est né à Montevideo (Uruguay) en 1971. Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière à Paris, il s’intéresse d’abord aux problématiques politiques et sociales de son continent d’origine. Il a également travaillé sur ces thèmes en Grèce, en France, en Tunisie et en Israël/Palestine. Entre 2010 et 2015, il collabore avec la coopérative Sub.coop (Argentine) avec laquelle il réalise le projet Huis Clos (exposé entre autre au Getty Center de Los Angeles). En 2017, il publie l’ouvrage Refuzniks aux éditions Libertalia, soutenu par Amnesty International, résultat d’un travail de longue haleine. Après, avoir enseigné la photographie à Barcelone et Buenos Aires, il est aujourd’hui basé à Paris.

Martin Barzilai sera reçu pour présenter ce livre dans l’émission » Chroniques Rebelles » ce même Samedi 13 Janvier à partir de 13H30. https://chroniques-rebelles.info/

Mots-clefs : Grèce | antisémitisme
Localisation : Paris 11e

À lire également...