Nouvelle arme anti-lutte : l’interdiction de manifester !

Depuis samedi matin, plusieurs militant-es antifascistes et anticapitalistes parisiens/nnes ont vu la police sonner à leur porte pour leur remettre une feuille signifiant leur interdiction administrative de manifester le mardi 17 mai prochain (date d’une nouvelle manifestation unitaire au départ d’Ecole Militaire et devant se diriger vers Matignon) et de se rendre à Nuit Debout le soir…

Depuis le début du mouvement initié contre la « loi travail » (et son monde), la répression étatique se fait de plus en plus féroce. Après les nombreux cas de violences policières recensés, les contrôles préventifs en bas de chez soi les jours de manifestation (avec une possible garde-à-vue à la clé si vous avez le malheur de posséder de simples protections comme casques, masques ou lunettes de piscine…) et les multiples condamnations abusives prononcées à l’encontre de manifestant-es, la préfecture de police de Paris et le ministère de l’Intérieur semblent avoir passé un nouveau cap.

Depuis samedi matin, plusieurs militant-es antifascistes et anticapitalistes parisiens/nnes ont vu la police sonner à leur porte pour leur remettre une feuille signifiant leur interdiction administrative de manifester le mardi 17 mai prochain (date d’une nouvelle manifestation unitaire au départ d’Ecole Militaire et devant se diriger vers Matignon) et de se rendre à Nuit Debout le soir…

En voici un extrait :

Considérant que M. X a été remarqué, à de nombreuses reprises, lors de manifestations contre, notamment, les violences policières et le projet de réforme du code du travail ; que ces manifestations ont dégénéré en troubles graves à l’ordre public et notamment des affrontements violents avec les forces de l’ordre ; que des groupes d’individus masqués et portant des casques sont systématiquement à l’origine des ces désordres ; qu’il y a, dès lors, tout lieu de penser que la présence de M. X aux rassemblements organisés contre le projet de loi visant à instituer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actifs vise à participer à des actions violentes ; que, compte tenu de ces éléments, il y a lieu d’interdire sa présence à la manifestation organisée le mardi 17 mai 2016 conjointement par l’Union Régionale Île-de-France CGT, FO, SOLIDAIRES, l’UNEF, l’UNL et la FIDL ainsi que place de la République.

Mardi prochain, plusieurs de nos camarades seront donc « interdits de séjour entre 11h00 et 20h00 dans les 6e, 7e, 14e et 15e arrondissements de Paris et, de 18h00 et jusqu’à 7h00 le lendemain, dans le périmètre autour de la place de la République », comme l’explique cet arrêté préfectoral.

Sans trop revenir sur les conditions dans lesquelles ces lettres ont été données (visites directes et sportives au domicile de chacun-e par des policiers avec gazeuse dans la main prête à l’emploi, menaces en cas de refus de signature de l’interdiction et menaces de garde-à-vue en cas d’absence à son domicile, coups de pression téléphoniques aux parents pour celles et ceux qui y habitent), ces arrêtés, semblent être, à notre connaissance, les premiers à tomber sur Paris dans le cadre du mouvement contre la « loi travail ».

Si le préfet Cadot pense nous porter un coup au moral, il vient de faire exactement le contraire. Car ces arrêtés sont la preuve que le gouvernement et ses forces de l’ordre n’arrivent plus à retenir la colère d’une jeunesse (et pas seulement) déter et motivée contre la « loi travail » et son monde et que, dépassés, ils sont prêts à tenter n’importe quelle parade (comme l’accusation de "tentative d’homicide" sur un policier à Nantes par un lycéen de 18 ans à qui nous apportons tout notre soutien) pour tenter de la stopper.

Vous voulez nous faire sortir par la porte ? On rentrera par la fenêtre…

À bientôt dans les rues...

Action antifasciste Paris-Banlieue

Mots-clefs : police | nuit debout
Localisation : région parisienne

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