Marche à l’appel des familles des différents bidonvilles de l’Essonne

Face aux violence racistes à l’encontre des familles des bidonvilles, à la politique du « bouc émissaire », au climat de haine et de violences racistes décomplexés qui favorisent le recul généralisé des droits à la source des progrès de l’extrême droite.
Des familles des bidonvilles du département et l’ASEFRR, l’association de solidarité en Essonne avec les familles roumaines & roms, appellent à une marche le 28 juin au départ de Grigny et Corbeil. Pour toutes et tous, respect et réalisation effective des droits humains les plus fondamentaux !

2 points de départ à 14h00 le samedi 28 juin : Grigny et Corbeil

  • Rendez-vous à Grigny : parking du Gymnase du Haricot Avenue des Tuileries.
  • Rendez-vous à Corbeil : parking du Lycée R. Doisneau.
    1 point d’arrivée à 16h30 : la préfecture de l’Essonne (une demande qu’une délégation soit reçue est faite au Préfet).

Est-ce que la situation générale du pays, les conditions de vie et l’accès aux droits fondamentaux des citoyens français s’améliorent chaque fois qu’un bidonville est détruit sans que leurs habitants se voient proposer la moindre solution ? C’est tout le contraire qui se passe. Trois exemples pour y réfléchir :

L’Education nationale

  • L’A.S.E.F.R.R. : Pour les familles françaises, les principes de gratuité et d’égalité de l’école reculent. Les études sont de plus en coûteuses. L’égalité dont le service public d’éducation nationale doit être le garant sur tout le territoire de la République est clairement compromise.
  • Des familles des Bidonvilles : Nous, nous sommes confrontés à des maires qui refusent, en toute illégalité, d’inscrire nos enfants à l’école. Et pour ceux qui ont la chance d’y aller, à des ruptures. Chaque fois que notre habitat est détruit, ils ne peuvent plus aller à l’école.

Le travail

  • L’A.S.E.F.R.R. : Pour les familles françaises, le chômage et la précarité progressent sans arrêt. La pauvreté aussi par conséquent.
  • Des familles des Bidonvilles : Nous, c’est ce qui nous a poussés à quitter la Roumanie ou la Bulgarie, sans parler des discriminations racistes dont nous sommes victimes quand nous sommes Roms. Plus personne ou si peu ne se souvient que, comme nos amis juifs d’Europe, les nazis ont tenté de nous exterminer.

Le logement

  • L’A.S.E.F.R.R. : Pour les familles françaises, son coût est de plus en plus lourd. L’attente de plus en plus longue. Malheur si vous êtes précaires ou sans emploi. Or ce n’est pas parce que la France n’aurait pas les moyens de répondre à ce besoin pour les millions de citoyens concernés.
  • Des familles des Bidonvilles : Dans ces conditions, pour nous quelle autre solution que former des bidonvilles comme les plus démunis font partout (voir au Brésil par exemple ou comme il y a quelques décennies en France même) ?

On le comprend bien à travers ces trois exemples : ce n’est pas sur les misères, les violences, infligées aux familles Roms, ce n’est pas en les faisant passer pour des « voleurs de poules ou d’enfants », que les choses iront mieux. Pour personne. C’est en étant solidaires que nous nous en sortirons tous. La solidarité pour le respect des droits et de la dignité humaine, de tous les êtres humains sans distinction, voilà pourquoi nous vous appelons à marcher.

SOLIDAIREMENT - HUMAINEMENT


Non aux violences envers les familles des bidonvilles !

Nous avons la responsabilité de choisir et le pouvoir de décider de ce que sera l’avenir !

Du 27 mai au 2 Juin 2014, plus d’une dizaine de bidonvilles a été évacuée, à Corbeil-Essonnes et Villebon-sur-Yvette dans l’Essonne. D’autres expulsions sont en cours de préparation dans le département. A chaque fois, les solutions ne sont qu’habillages : préparées par un diagnostic social bâclé, elles sont proposées dans la précipitation au moment des expulsions, elles ne sont jamais adaptées à la réalité des besoins des familles.

La violence déployée par le gouvernement, comme le harcèlement policier prolongé par adhésion ou défaillance par la plupart des élus locaux, amènent les familles à partir avant le jour J. Contraignant des centaines de personnes, dont beaucoup de familles accompagnées d’enfants en bas âge terrorisés et de vieillards malades jetés à la rue, à chercher un nouveau refuge encore plus précaire. Ces évacuations réduisent à néant les efforts courageux des familles, et l’accompagnement social, médical, scolaire mené par les bénévoles des associations et les collectifs locaux.

Les responsables politiques se doivent de mettre fin à ce cercle vicieux qui détruit et décourage tous les efforts d’insertion. Ces évacuations ne font que déplacer un peu plus loin ces familles, qui reconstruisent leurs abris dans des villes limitrophes après avoir perdu la plupart de leurs maigres biens.

Nous disons non à cette politique de rejet et de discriminations envers les familles pauvres d’origine "rom"... Et nous nous indignons contre l’affirmation selon laquelle "les Roms ont vocation à rester en Roumanie ou à y retourner". Il s’agit là véritablement de racisme. L’histoire a montré à quels drames cela peut conduire. Elle a également montré à quoi servait la fabrication de boucs-émissaires, et comment cela finit. Ce climat autorise et banalise la propagation d’actes racistes au quotidien envers les "Etrangers", généralement pauvres. La montée du racisme durant les campagnes électorales, et particulièrement la dernière, doit nous dicter notre devoir ! A chacune des époques, face à la barbarie, à l’esclavagisme, au colonialisme, au nazisme, à l’apartheid, des femmes et des hommes se sont levés pour dire non !

Assez du mépris des droits humains, assez des déclarations et des actes à caractère raciste, comme le sont les destructions de bidonvilles sans solution préalable. Le déni des droits sociaux, pour les Roms et des millions d’autres citoyen-ne-s, c’est ce qui alimente la montée des idées de l’extrême-droite en France et en Europe.

Les familles roms que nous connaissons, en Essonne et ailleurs, veulent sortir de cette misère, en finir avec cette « vie » en bidonvilles, ou dans la rue. Leurs luttes sont les nôtres : celles de la dignité, du droit au travail, au logement, à l’éducation, à la santé, celles pour une autre Europe. Il s’agit là d’un combat et d’un enjeu démocratique essentiel : l’égalité réelle des droits pour toutes et pour tous.

L’ASEFRR appelle depuis plusieurs années à la mise en place d’une table ronde départementale ou régionale avec l’ensemble des acteurs, afin de co-construire des solutions pour la prise en charge immédiate de ces familles et pour rendre possible leur accès aux dispositifs de droit commun.

Nous appelons toutes les citoyennes et tous les citoyens de l’Essonne, qui comprennent que ce qu’on fait contre une minorité est aussi fait contre tous, à se mobiliser dans les jours à venir pour soutenir les familles "roms" vivant dans notre département à dire ensemble : egalité des droits et justices pour toutes et tous ! Stop aux expulsions sans relogement, aux discriminations qui bafouent les droits humains !

Contact presse : asefrr91@gmail.com - Colette OLCZYK : 0625132920 - Farid BENNAÏ : 0663860317 - 06 juin 2014

Mots-clefs : expulsions | Rroms
Localisation : Essonne (91)

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