Manifestation féministe étudiante

Appel pour une riposte féministe dans l’enseignement supérieur !

Comme chaque année, la journée internationale de la lutte pour les droits des personnes sexisées approche sans qu’on puisse se réjouir d’une réelle amélioration de la situation de ces droits en France.

Dans l’enseignement supérieur, les violences sexistes et sexuelles (VSS) se poursuivent dans la plus grande impunité, alors que les manifestations les plus violentes du sexisme s’aggravent à l’échelle nationale selon le rapport du HCE [1] publié en 2023. L’Observatoire des VSS dans l’enseignement supérieur, quant à lui, rappelle dans son rapport de 2020 qu’un.e étudiant.e sur dix est victime d’agression et un.e sur vingt victime de viol.
Les dispositifs de prévention des VSS mais aussi d’écoute et d’accompagnement des victimes manquent cruellement.

Les étudiant.e.s victimes de violences peinent à se faire entendre et font face à des administrations qui ne sont pas formées à les prendre en charge. Dans le pire des cas, le vécu des victimes est minimisé, leur parole est étouffée au nom de la réputation de l’établissement ; en témoignent les nombreux professeurs accusés d’agressions sexuelles et maintenus à leurs postes malgré les dénonciations et les mobilisations étudiantes.

Des hashtags tels que #sciencesporcs, #metoofac ont souligné la nécessité d’un changement radical dans la prise en charge des VSS. Les VSS ne sont pas limitées à quelques établissements, elles ne sont pas le fait d’individus isolés : elles sont systémiques. Étudiant.e.s, doctorant.e.s et enseignant.e.s sont concerné.e.s.

Ce constat s’accompagne de la montée des discours d’extrême droite dans nos lieux d’étude, comme partout dans le débat public. La diffusion de ces idées est flagrante. Certains établissements autorisent la visite d’intervenants soutenant l’extrême droite ou accusés d’agressions sexuelles. La violence des organisations étudiantes d’extrême droite se fait quant à elle de plus en plus ressentir, alors que les mobilisations étudiantes visant à améliorer nos conditions d’étude et nos droits sont violemment réprimées par l’État et les directions d’établissement.

Face aux discours réactionnaires, racistes, LGBT-phobes, transphobes, putophobes, antisémites, islamophobes, validistes de plus en plus visibles, nous nous réclamons d’un féminisme intersectionnel.

Il nous paraît d’autant plus important de revendiquer que ces savoirs sont trop peu représentés dans les programmes nationaux de l’école au supérieur. Les thèmes du genre, de la sexualité, de la lutte contre toutes les formes de discrimination sont passés sous silence, invisibilisés dans les apprentissages.

Enfin, créer un moment de solidarité étudiante et féministe paraît plus qu’urgent dans un contexte où la précarité étudiante perdure et où la menace de la privatisation pèse sur l’enseignement supérieur. Le gouvernement a déjà acté l’introduction de frais d’inscription différenciés et particulièrement élevés pour les étudiant.e.s étranger.ère.s. Nous nous inquiétons désormais de la volonté politique de renforcer la sélection à l’entrée en licence et master et de la remise en question de la quasi-gratuité de l’enseignement, accompagnées de réformes telles que « Trouve ton master ».

Dans le contexte social général, avec la réforme des retraites, ce sont les conditions d’existence des personnes sexisées, LGBTQI+, qui seront aggravées. En tant qu’étudiant.e.s, nous sommes parmi les premier.ère.s concernée.e.s par cette réforme libérale, nous faisons partie des populations les plus précaires, les plus exploitées et si la réforme passe, nous serons prochainement les plus vulnérables face à la vieillesse et au marché du travail.

C’est pourquoi l’Organisation Féministe Étudiante Paris-Banlieue appelle à manifester dimanche 5 mars 2023 à 14h, place d’Italie (13e arrondissement). Reprenons la rue et faisons entendre la riposte féministe !

Notes

[1Haut Conseil à l’Égalité

Localisation : Paris 13e

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