Manif du 22 février à Nantes (1/3) : récit d’un après-midi d’affrontements

Récit chronologique et témoignages de la journée du 22 février, marquée par une répression rapide et violente qui, en 3 heures, a ratissé le quartier de l’île Feydeau et occasionné de nombreux blessés. Par un membre du collectif francilien de soutien à NDDL, qui publie également, à propos cette journée, une chronologie de la répression médiatique et une analyse de la stratégie policière et politique.

Si, de mémoire de préfet, Nantes n’avait jamais connu de tels affrontements, de mémoire de militant, Nantes n’avait jamais connu non plus un tel dispositif policier : le cours des 50-Otages, parcours traditionnel des manifs nantaises n’avait à ce jour jamais été interdit d’accès, et le centre-ville commerçant jamais verrouillé dans son ensemble.

Dès le démarrage de la manifestation, les abords de la préfecture ont des allures de camp retranché et le quai de Ceineray s’emplit à perte de vue de camions des compagnies départementales d’intervention (CDI). L’ambiance est néanmoins festive, bon enfant, pas de « black bloc » en vue : le cortège est chamaré, hétérogène.

À 14h le cortège s’étire déjà jusqu’au quai Roosevelt où les tracteurs se garent progressivement en file indienne tandis que des stands s’installent square Daviais. Les ruelles conduisant de la rue de Strasbourg vers le cours des 50-Otages sont lourdement gardées : un canon à eau et des barrières anti-émeute ferment la rue du Général Leclerc de Hautecloque.

À la sortie de la rue de Strasbourg, l’agence Vinci a déjà de belles couleurs et finira la journée avec sa devanture et ses bureaux en éclats.

À la sortie de la rue de Strasbourg, le cours Franklin Roosevelt se révèle en chantier, avec barrières, matériaux et engins qui s’entassent jusqu’au Cours Kennedy.

L’ambiance est électrisée : pas de slogans, beaucoup de monde, l’hélico qui tourne en rond au-dessus des têtes dans un boucan d’enfer et les unités des Compagnies départementales d’intervention (CDI) et de Compagnies républicaines de sécurité (CRS) qui s’alignent au long du cours Roosevelt sur les parallèles au cours des 50-Otages.

À l’angle des quais de Turenne et d’Olivier De Clisson, le commissariat de police arbore quelques tags sur ses grilles et son rideau métallique.

L’arrivée sur le cours des 50-Otages est détendue : des manifestants s’étalent devant le CHU de l’Hôtel-Dieu, des deux côtés du cours Roosevelt et sur le croisement avec le cours des 50-Otages. Une large barrière anti-émeute barre l’accès au cours, un canon à eau est disposé derrière et une unité casquée dans une ouverture à droite de la palissade. Une dizaine de tracteurs garés tout du long font visiblement écran et tampon. Personne ne s’y trompe : le cours des 50-Otages, interdit par le préfet est un point de conflit qui canalise la frustration et la colère des opposants ; à 14h30 l’ambiance est encore au face-à-face curieux, même si des tags commencent à recouvrir la palissade et que certaines tambourinent dessus.

Sur la droite et la gauche, les rues sont emplies d’unités anti-émeute et de camions de transport des CDI ; pas de barrières dans ces rues-là, la mobilité des unités de police est préservée.

Le parcours autorisé est ridiculement court : une fois parvenu au square Daviais où de trop rares stand échouent à créer un véritable lieu d’échange festif, la plupart des manifestants reviennent sur leurs pas sur le cours Roosevelt.

14h50, les flics derrière la palissade du cours des 50-Otages lâchent leur première salve de lacrymogènes sur la place devant eux, donnant le signal de départ des affrontements. Dix minutes plus tard une lance à eau entre en action et arrose allègrement la place, les pavés commencent à voler, des clowns pataugent dans les flaques, les salves espacées maintiennent à distance.

Une personne trop proche de la palissade est capturée par des policiers qui jaillissent de leur retraite : la colère monte.

Les tracteurs sont rapidement enlevés, arrosés sans vergogne par les lances à eau, sous les huées d’une foule dense massée sur le cours Olivier de Clisson. Les attaques lancées contre la palissade, avec des canettes, pavés, bâtons et autres ustensiles ramassés, rassemblent plusieurs dizaines de personnes sans coordination particulière, et souvent pas même masquées ni coutumières de ce genre de situations. Beaucoup reviennent brûlés par la lacrymo des lances à eau, courent dans tous les sens entre engouement et panique, les yeux rougis. À ce stade, la seule coordination véritable se situe au niveau des médics (l’équipe médicale) qui prennent en charge les visages qui brûlent, les malaises asthmatiques et les crises d’angoisse depuis leur camion, garé en avant de la rue Du Guesclin.

15h12, après plusieurs vagues de harcèlement sur les CRS positionnés dans l’ouverture ou filmant et actionnant le canon à eau, vagues aussitôt repoussées par les lances à eau et les lacrymogènes, l’affrontement se déplace brièvement vers les unités de CDI postées sur la rue de la Paix. Celles-ci font des sommations à peine audibles et répliquent violemment par des tirs de flashball : une personne est fauchée, touchée à la cheville. À 15h25, un début de charge repousse au loin les opposants qui commençaient à harceler sur la droite et remonte sur le cours Roosevelt avant de refluer dans la rue de la Paix.

15h30, des avancées plus coordonnées et masquées s’attaquent à la gauche de la palissade : un feu nourri d’artifices, fusées, fumigènes, feux de bengale et pavés noie littéralement le flan gauche qui réplique aux lances à eau et lacrymogènes (les CRS manient une lance à la main à travers l’ouverture à droite). Toute la largeur du cours Roosevelt est noyée sous les gaz.

15h45, une banderole renforcée se maintient sur la gauche de la palissade, arrosée abondamment par le camion à eau tandis qu’un grappin est accroché à celle-ci : une vingtaine de personne parvient à arracher un pan de la palissade.

Un cri de victoire émane de toute la foule en retrait, plusieurs dizaines de personnes se ruent vers l’ouverture et y jettent des meubles, des pavés, des fusées. La lance à eau et les lacrymogènes repoussent à nouveau l’assaut. Dans le même temps, une barrière de flammes est allumée rue Bon Secours, dans le quartier Feydeau, dans le prolongement de la rue de la Paix. Un épais nuage noir surplombe les toitures et ameute les curieux.

Un second point d’affrontement se focalise sur la rue Bon Secours : les CDI de la Rue de la Paix accompagnées d’une unité de policiers en civils remontent en tirant au lanceur de balles de défense (LDB) et flashball (bruit caractéristique de détonations).

15h50, une barricade improvisée avec des grilles de chantier barre l’accès de la rue de Bon Secours depuis le cours de Turenne. Sur le quai de Turenne un engin de chantier est mis à feu et le commissariat à l’angle du cours Olivier de Clisson est assailli, son rideau relevé mais le feu ne prend pas. Les tirs de lacrymogènes continuent à tomber sur la rue de Bon Secours où quelques projectiles volent vers les CDI.

Anton :
Bonjour, je vous transmet un témoignage, certes sans gravité car j’ai eu de la chance. Quand les échauffourée ont commencé avec la police, j’étais au niveau du quai de Turenne en face de la rue du bon secours où une barricade avait été montée pour se protéger des assaut de la police. Pourtant à 100 150 mètres des barricades, une lacrymo en tir tendu est passée à quelques centimètres de mon visage, je l’ai distinctement entendue siffler à mes oreilles.

Plus grave, j’ai vu un manifestant porté par 4 ou 5 personnes, sonné et avec plein de sang sur un côté du visage, il avait selon ce que j’ai entendu pris une lacrymo dans la tempe. [1]

16h05, un important contingent de CRS escortant un camion à eau prend les curieux et les manifestants par surprise en remontant rapidement le cours du Commandant d’Estienne d’Orves, prenant en tenaille la rue Bon Secours.

Une retraite rapide est amorcée tandis que le camion, sirène hurlante, arrose le rond-point. Un homme équipé d’un simple parapluie vert est interpellé.

16h10, les CDI reprennent progressivement la rue Bon Secours, s’engagent sur la rue Kervegan et verrouillent le quai de Turenne.

Sur le cours Roosevelt, le local des contrôleurs et conducteurs de la TAN est incendié. Des débats très vifs s’engagent entre partisans de la non-violence et émeutiers. Les pavés du tram sont soulevés au burin et à la masse pour approvisionner la ligne d’engagement du cours des 50-Otages.

Pendant ce temps, les CDI remontés des rues de la Paix et de la place du Bouffay avec plusieurs camions prennent position sur le cours Roosevelt, au niveau de la petite rue Balen qui rejoint la rue Bon Secours. Les lacrymogènes fusent vers l’allée Duguay-Trouin, le long du Cours Roosevelt, accompagnés par des tirs de lanceurs de balles de défense (LBD).

À 16h30 une blessée inconsciente est évacuée avec le camion médic vers le CHU. C’est la quatrième depuis 15h d’après une médic.

16h30 : des grenades assourdissantes se font entendre au niveau du square Fleuriot, là où s’étalaient encore une heure plus tôt les stands de camelots. Des gaz noient le square et le cours Roosevelt, des fusées éclatent, l’affrontement est violent et soudain. Le face-à-face oppose des dizaines de personnes entre le cours des 50-Otages et le Square Fleuriot : l’agence Fram située à l’angle du square est vidée pour servir aux barricades et projectiles.

Dans la rue Du Guesclin, en face, des caméras sont sabotées tandis qu’un large tag est inscrit à l’entrée de la rue. Le Cours Olivier de Clisson est envahi par les CDI.

Des CDI en civil arrosent le boulevard Jean Phillipot devant l’Hôtel-Dieu avec des tirs de flashball et LDB tandis que le camion à eau balaye devant lui clowns, familles et curieux, sirène hurlante. Une autre personne est interpellée devant le CHU.

16h50, une grenade explose entre les jambes du journaliste de Rennes TV qui doit se faire soigner au CHU. Une barricade de grilles et de poubelles enflammées est dressée en travers du boulevard Philipot, protégeant les abords du parking de la Gloriette.

17h15, les affrontements se poursuivent autour de la place du Commerce : celle-ci est soudainement noyée sous les gaz lacrymogènes, obligeant bars et restaurants à fermer leur terrasse en quatrième vitesse.

Le tribunal administratif est tagué sur son fronton et ses fenêtres brisées par des pavés. De nombreuses détonations retentissent à proximité.

L’île Feydeau est noyée sous les lacrymogènes.

17h30, des affrontements s’engagent dans la rue Du Guesclin et Kervégan : une barricade de pierres, grilles, mobiliers est dressée à l’angle des deux rues.

Cha Podpay :
J’ai vu au moins 3 tirs au visage en un quart d’heure, aux alentours de 18h, tous cours Roosevelt : un au nez (rue du Guesclin), un à la joue gauche et un dernier à la base de la tête, en haut de la nuque.

Les CDI en civil remontent depuis le cours Olivier de Clisson tandis que les CRS positionnés sur le boulevard Philipot, au niveau du camion à eau, arrosent la rue de tirs de LBD et de gaz lacrymo.

Camille :
Juste devant le CHU, (loin de ces grilles), une partie du cortège allait en direction de la place de la petite Hollande. Présent à cet endroit, je confirme qu’il n’y avait aucune agressivité de la part des manifestants. Malgré cela, les flics ont lancé des grenades lacrymogènes. Dans quel but ? Des personnes de tout âges étaient présentes. Une septuagénaire s’est trouvée en état de choc, un enfant d’environ 4 ans a été victime de gaz lacrymogène (admission aux urgences). S’en sont suivies des pluies de grenades lacrymogènes et de plus en plus de blessés. Les flics ont tiré sans ménagement sur une foule pacifique. Il ne faut pas s’étonner que la grogne ai pris de l’ampleur. Encore une fois, je répète et affirme que ce n’est pas des « on-dit ». Pour les ignorants et/ou les obtus qui s’entêtent à dire que ceucelles qui ont été blessées l’ont bien cherché, je maintiens que c’est totalement faux. J’ai passé une partie de l’après-midi à venir en aide à des victimes. J’en profite d’ailleurs pour remercier la direction du CHU qui, après 20mn de négociation, a accepté de me mettre un brancard à disposition. Par contre, je dénonce le comportement de certains CRS m’interdisant de porter secours à des manifestants blessés situés quelques mètres derrière eux ; CRS qui m’ont brutalement repoussé avec leur bouclier et menacé avec leur matraque. Si un CRS était humain, ça se saurait.

Un blessé grave, le nez en miette et le visage en sang est transporté hors de la foule dense qui se masse dans le rue Du Guesclin à 17h40. Un autre est assis non loin, avec un trou derrière la tête.

17h50, la charge est lancée dans la rue Du Guesclin, des flics armurés jaillissent en courant du bout de la rue tandis que des dizaines de personnes refluent en désordre, surprises par la soudaineté de l’assaut.

Parallèlement, les forces de police situées sur le boulevard Philipot sont renforcées par un très grand nombre de camions qui s’acheminent là depuis le cours des 50-Otages. et celui d’Estienne d’Orves.

Les prises de parole au niveau du parking de la Gloriette sont interrompues par les sirènes, lances à eau de 3 camions et lacrymogènes. Un enfant choqué est transporté à l’hôpital. Une personne présente, Quentin, prend un tir de LDB dans l’oeil dans la débâcle. Il perd l’oeil et la paupière et est évacué sous des tirs de lacrymogènes, poursuivi par une charge de CRS.

Julien :
Je suis une des personnes qui ont secouru et emmené Quentin dans un garage souterrain après l’avoir porté, pendant que les CRS continuaient à nous tirer dessus avec des flashballs, des grenades assourdissantes, des fumigènes. Ils étaient à trente mètres de nous, alors que nous étions seulement 5 ou 6 personnes dans cette rue, à essayer tant bien que mal de mettre Quentin à l’abri des tirs. Ils nous ont poursuivi malgré le fait que nous portions un blessé et ils nous tiraient dessus, dans le dos, alors que nous leur faisions tous des signes [les bras en croix, précision apportée lors de notre conversation téléphonique] pour qu’ils arrêtent. Nous n’avons lancé absolument AUCUN projectile, une des personnes qui nous a aidées à porter Quentin a reçu un tir de flashball dans les côtes, il a eu très mal et du mal à respirer, ils ont sûrement dû lui casser des côtes. Nous avons été obligés de descendre les deux personnes blessées dans un parking souterrain pour être sûrs de ne plus nous faire tirer dessus et attendre que les pompiers arrivent jusqu’à nous. Cette scène était insoutenable, ils ont très bien vu que nous venions en aide à une personne et n’ont pas hésité une seconde à nous tirer dans le dos. Ils ne se sont même pas souciés de la personne que nous essayions de mettre à l’abri (Quentin) ni de la personne sur qui ils ont tiré quand celui-ci aidait Quentin, alors que Quentin avait perdu connaissance et était en sang ! Nous avons vu sa mère aujourd’hui, elle est dépitée, révoltée et choquée de cette violence ! Quentin a eu horriblement mal, il va devoir se faire opérer pour qu’on lui mette des plaques de fer pour lui reconstruire les os autour de l’œil, car en plus d’avoir perdu son œil et sa paupière, il a 4 fractures autour.

De nombreuses personnes sont gazées et ne comprennent pas la violence qui leur arrive dessus alors qu’aucune confrontation n’avait lieu de ce côté-ci. Un manifestant s’est pris un coup de matraque sur le crâne, occasionnant la pose d’une agrafe, son visage est maculé de sang.

18 h, des affrontements se poursuivent à l’entrée du square Daviais où les lacrymogènes pleuvent, obligeant les gens à se réfugier dans le bar à proximité.

Un impressionnant dispositif de CRS renforce celui du CHU, pour nettoyer littéralement la Gloriette.

Carole :
Son fils de 10 ans a eu le pied cassé par un tir de flashball. 3 semaines de plâtre, et traumatisé psychologiquement. Aucun mot n’est assez fort pour exprimer ce que je ressens.

Stef :
À 100 m. des premiers assauts de la police, avant de voir les premiers gaz et d’entendre les premières bombes, c’est un enfant de 10 ans qui hurlait avec sa mère que j’ai vue courir, le visage gazé... Il était 13h... au même moment plus près de la ligne de CRS, Georges, un Nantais de 60 ans venu avec son tambour et un couple d’amis, se faisait agresser par un flic en civil qui lui a explosé son tambour à la figure pendant que d’autres lui ont savaté les jambes par derrière... arcade sourcilière brisée !

Plusieurs centaines de policiers remontent la place appuyés par cinq véhicules à eau, transportés par une file ininterrompue de camions qui emplit entièrement le Boulevard Philipot, le Cours Olivier de Clisson et le Quai Estienne d’Orves.

La preuve en photo de l’agression violente par gaz de deux femmes qui passaient sur le trottoir à côté d’un policier dans sa voiture, il a baissé sa vitre et nous a aspergées à bout portant en disant « on va moins vous entendre maintenant » sourire narquois et geste de "ferme la" avec la main !

18h50, les affrontements se sont déplacés vers la Place Grasslin et s’éteignent doucement.

Caroline :
Un peu avant 20h, la manif était sur le point de se terminer, ma fille, accompagnée de quelques amis a ramassé par terre, en toute innocence un marteau abandonné. Cinq flics lui sont tombés dessus, dont un particulièrement violent. Ils l’ont embarquée sous les yeux abasourdis de ses copains. L’un d’eux a essayé de parlementer : Il s’est fait tabasser avant d’être laissé au sol, ainsi qu’un passant qui a essayé de la défendre ! Ma fille a passé près de 24 heures en cellule (à peine mangé !), a subi deux auditions, durant lesquelles on lui montrait des photos de panneaux publicitaires défoncés, en lui demandait d’avouer qu’elle en était responsable. Elle va être convoquée au tribunal au mois de juin. J’étais moi-même à la manifestation, mais repartie au moment où l’évènement est intervenu. Je n’ai pas assez de mots pour exprimer mon écœurement et ma révolte !

Io Anna :
Il devait être au alentour de 20h, les policiers, CRS, flicaille s’étaient groupés autour du poste de police de commerce. Un homme part du rond point du CHU, seul, torse nu, les bras levés, il se dirige vers le groupement casqué, protégé, à deux pas d’eux.
Le canon à eau se met en marche, réflexe de protection, il se dirige vers ceux protégés qui tentent de le faire reculer, en l’assommant d’eau.
Le canon à eau ne s’arrête que lors qu’un flic le tire à bout portant au flashball.
Je le voit s’écrouler, rejoint, submergé par une nuée de flic boostés à l’adrénaline sauvage
Le canon à eau plutôt que de continuer à l’arroser aurait pu quand il à cherché « refuge » chez les flics arrêter de tirer, et les flics à bout n’auraient pas tiré.
Plutôt que tirer sur un homme à bout portant, il aurait pu demander à son collègue d’arrêter le canon à eau, qui les poussait aussi.

La préfecture annonce 14 interpellations et 20 opposants hospitalisés. Valls communique déjà à Athis-Mons, alors que les braises sont encore chaude . L’équipe médicale dénombre, elle, 50 blessés dont 13 au visage par LBD ou flashball.

Romain :
Nous sommes quatre jours après la manifestation et je me réveille en sueur et en panique, je viens de passer la nuit dans la lacrymo et les assourdissements incessants. Certes, ce n’était qu’un cauchemar mais maintenant je m’interroge sur l’impact psy que cette journée a pu avoir sur des enfants, des familles ou encore sur n’importe quelle personne présente ce jour là....?

Lunerai (du Collectif de soutien francilien à la lutte de NDDL)

Notes

[1Témoignages manifestation contre l’ aéroport de NDDL le 22/02/14 à nantes, source de tous les témoignages cités dans cet article

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