Manifestation du 1er mai 2018, le Black bloc est la star de tous les JT. Les médias mainstream, relayant le discours du pouvoir, parlent de casseurs, d’extrémistes voir de terroristes. D’après eux, rien de politique la dedans. De leur part, aucune analyse, seulement de l’inquiétude et de l’indignation.
La formule est vieille comme le monde. Il s’agit de discréditer ce qui se fait de plus en plus menaçant.
Au milieu de toute cette logorrhée indigeste, les journalistes et autres analystes ne savent pas vraiment quoi faire des 14 500 personnes positionnées en tête du cortège, indépendamment des centrales syndicales et des partis politiques. Et dont finalement, le black bloc fait partie intégrante.
Le cortège de tête est embarrassant. 14 500 personnes c’est difficile à discréditer. Alors, les médias, à de rares exceptions près, préfèrent ne pas en parler et continuer à verser dans le sensationnel.
De l’aveu même du ministre de l’intérieur, et pour qui observe les luttes en cours avec le regard du dominant, c’est incompréhensible. Il y a quelques jours Gérard Colomb nous faisait part de son incrédulité : « Ce qui est étonnant, c’est que les black blocs puissent intervenir au milieu d’une foule qui finalement ne réagit pas ».
Ce cortège de tête, nous, il nous interpelle. Il nous séduit même.
Il rompt avec la politique traditionnelle, il renoue avec le désir d’autonomie, il vient bouleverser l’ordre des choses.
Surtout, il ne cesse de grandir.
Alors aujourd’hui, on essaie de comprendre ce qu’est le cortège de tête, à partir de celles et ceux qui l’habitent.
