Mise à jour 19 h : énorme nasse de 400 personnes à Ménilmontant. Les flics fouillent à l’entrée et à la sortie ; des baqueux attendent tout autour, bien vénères. Pour le moment la manif ne peut pas partir.
Jeudi dernier à Aulnay-sous-Bois Théo était violé avec une matraque par quatre policiers lors d’un contrôle d’identité. Les violences et les insultes racistes se poursuivront ensuite jusqu’au commissariat et le jeune homme, souffrant entre autre de graves lésions à l’anus, doit être hospitalisé. Pour autant lors de l’instruction, la qualification de viol en réunion est bien vite écartée par le parquet de Bobigny qui préfère retenir le terme de « violences » pour 3 des 4 policiers, qui sont remis en liberté. Encore une fois justice et police marchent main dans la main.
Le cas de Théo n’est pas isolé, plusieurs dizaines de témoignages ces dernières années rapportent des humiliations à caractère sexuel de la part de la police à l’occasion de simples contrôles, sans que bien sûr aucune condamnation ne soit prononcée. Sans étonnement c’est dans les cités de banlieues que ces faits sont répertoriés, là où la police, qui ne prend plus la peine de cacher son racisme, se plaît à perpétuer un climat de peur en faisant régulièrement subir des humiliations à la population.
Depuis jeudi les habitant-e-s d’Aulnay-sous-Bois laissent éclater leur révolte et réclament la justice pour Théo, ils et elles sont violemment réprimé-e-s par la police qui déploie des centaines d’effectifs et un hélicoptère, alors que les transports en commun et le courant sont coupés dans la cité des 3000. Peu d’images : on apprend sans grande surprise que la police menace au LBD celles et ceux qui tentent de filmer l’horreur de la répression. Dans la nuit du 6 au 7 février, la police tire à balles réelles sur les manifestant-e-s, des soi-disant « tirs de sommations », dix-sept tout de même revendiqués, alors qu’elle a à sa disposition des armes de maintien de l’ordre toujours plus développées.
La violence et l’impunité de la police ne peuvent plus durer, nous ne pouvons pas laisser une milice raciste faire la loi dans les quartiers. Ce viol institutionnalisé, couvert par la justice, n’est pas le premier, faisons en sorte qu’il soit le dernier. En soutien à Théo et aux habitant-e-s d’Aulnay-sous-Bois, retrouvons-nous mercredi 8 février à 18h dans la rue.
Aujourd’hui, rassemblons-nous une nouvelle fois au métro Ménilmontant à 18h pour Théo, toutes les victimes de la police et les habitants d’Aulnay qui voient la police occupée leur ville.
La révolte commence à se propager d’Aulnay à Montfermeil, Villepinte, Blanc-Mesnil, Drancy, Sevran et Tremblay.
Il ne faut pas lâcher la pression, si Hollande a été au chevet de Théo ce n’est pas pour rien : il flippe et ne doit pas être le seul.
Des rassemblements sont également prévus dans de nombreuses villes ce soir.