J’imagine que je ne peux pas trop commencer sans fournir quelques éléments de compréhension, du style « qui est la personne qui parle ».
Je suis une femme trans, ce qui veut dire que j’ai été assignée M à la naissance, mais j’ai rectifié le tir en effectuant une transition à la fin de mon adolescence. J’ai maintenant une petite vingtaine, donc je vais mieux, merci.
Je suis hétérosexuelle, dans le sens où mes attirances amoureuses et sexuelles ont toujours été dirigées vers des garçons. Contrairement aux femmes cis, l’hétérosexualité ne m’est pas tombée dessus toute cuite, c’est un statut dans lequel je me suis retrouvée de fait après ma transition. Sans aller jusqu’à me jeter des fleurs et prétendre que du coup ça m’a vaccinée contre toute forme d’hétérosexisme, je pense que je ne n’aurais pas eu d’emblée la même distance critique par rapport à ma propre hétérosexualité si j’avais été une meuf cisgenre.
Du point de vue de mon expression de genre, j’adopte dans ma vie quotidienne des codes associés à l’hyper féminité. Ca a l’air anodin comme ça, mais en réalité ça me fait beaucoup cogiter, et il faudra que j’en parle une autre fois. En attendant je le dis là parce que ça peut être un peu éclairant sur tout ce dont j’ai l’intention de parler dans la suite de ce texte, même si je ne suis pas sûre d’arriver à intégrer ce paramètre dans ma réflexion aussi clairement que je le voudrais…
Je suis blanche et j’évolue dans des milieux qui sont fréquentés par une grande majorité de personnes blanches. Concrètement, une des conséquences directes de ça est qu’il est possible que certains passage de ce texte développent des analyses totalement ahurissantes du point de vue d’une personne non blanche, et à plus forte raison d’une personne féministe et/ou n’étant pas un mec hétéro cis.
Dernière chose, je suis féministe. Ca peut vous paraître saugrenu, rapport au fait que je suis trans, mais si c’est le cas vous êtes probablement Christine le Doaré, ce qui signifie que je me tape de votre avis. Toujours est il que je me retrouve politiquement dans les analyses féministes matérialistes et anarcha-féministes.