Gennevilliers : rassemblement contre la réforme des rythmes scolaires

Un rassemblement contre la réforme des rythmes scolaires est organisé ce vendredi 10 octobre pour faire pression sur la mairie de Gennevilliers.

Un rassemblement contre la réforme des rythmes scolaires est organisé ce vendredi 10 octobre pour faire pression sur la mairie de Gennevilliers.

A part l’obligation d’un cinquième jour travaillé (...) seul point obligatoire de la réforme, personne ne savait jusqu’à la dernière minute ce qu’il en serait des horaires, encore moins des moyens mis en oeuvre pour les « activités périscolaires ». Quelles heureuses surprises pourrait-on avoir dans ce domaine où faire des économies est la principale préoccupation, et où l’école, de l’avis-même de ses gestionnaires, n’a pas les moyens de fonctionner normalement (problèmes de locaux, manque de remplaçants, absence de dispositifs d’aide efficaces aux élèves en difficulté, etc.) ? Cette municipalisation de l’école qui accroit les disparités en fonction de la richesse et des exigences des communes opère de fait une sorte de privatisation de l’école, et fait co-gérer l’éducation par les centres de loisir, dont les personnels souffrent encore plus d’un déficit de formation et de mauvaises conditions de travail. [1]

De fait, la mise en oeuvre de cette réforme qui augmente le temps de travail des enfants et des enseignant-e-s sans augmentation de moyens correspondante pose problème très concrètement dans les écoles maternelles de Gennevilliers :

  • où les enfants sont sortis de leur lit avant d’avoir fini leur sieste car, les agents sont dans les classes plus longtemps, et ont donc moins de temps pour les missions d’entretien (ils doivent remettre les dortoirs en ordre avant 15h) et il n’y a eu aucune embauche.
  • où les élèves de deux et trois ans pleurent parce que certains doivent partir à la cantine avec les animateurs au moment où le copain d’à côté part avec son parent.
  • où les élèves, dans certaines écoles maternelles, passent le cahier des effectifs de cantine parce que la directrice de l’école aussi bien que les agents sont en classe. [2]

Mais aussi en élémentaire :

  • où les élèves doivent mettre les chaises sur leur table en partant car les agents n’ont plus assez de temps pour accomplir toutes leurs tâches d’entretien (les tables ne sont donc plus essuyées).
  • où l’accès aux structures municipales (gymnase, piscine, etc.) est drastiquement retsreint, tandis que le partenariat avec d’autres structures (bibliothèque, conservatoire, Ecole Manet) fond comme neige au soleil pour les écoles. [3]
  • Ce rythme accéléré fatigue enfants et adultes qui doivent manger plus vite et finir plus tard. L’éducation paye ainsi le prix fort des mesures d’affichage et des petites guerres politiciennes droite-gauche. Derrière les façades bleues ou roses, on comprend surtout que l’école rentable, capitaliste et autoritaire n’est jamais réellement remise en question, et que les directives adaptent plus l’école au marché qu’aux besoins humains.

    Depuis la rentrée les agents municipaux ont engagé une mobilisation contre leurs conditions de travail et de rémunération : à Colombes (grève à la rentrée), Clichy (4 jours de grève), Rueil. [4]

    Il y a aussi eu des mobilisation de parents qui refusent de mettre leurs enfants à l’école le mercredi matin, en particulier à Montreuil. Un peu partout, le beau dispositif pensé dans les bureaux du ministere craque aux jointures dans sa mise en pratique. Enfants et adultes sortent épuisés de cette augmentation des cadences, mais ne nous laissons pas écraser ! A nous de profiter des failles pour impulser des luttes et remettre en question l’école rentable et autoritaire...

    Notes

    [1Tract des parents en lutte de Montreuil

    [2Appel syndical paru sur Démosphère

    [3Idem.

    [4Idem.

    Localisation : Gennevilliers

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