Éditiorial de la revue SIC vol.2

La revue SIC est une revue internationale autour de la problématique de la communisation (dont le premier numéro était paru en novembre 2011). Le site DNDF a traduit l’éditorial du second numéro mais qui ne paraîtra qu’en anglais (sans doute depuis que Théorie Communiste en France se sont retirés du collectif de la revue comme précisé dans l’éditorial, Théorie communiste explique ici son départ)

« Cette revue se propose d’être le lieu où se déploie la problématique de la communisation. Elle est la rencontre de quatre groupes-revues existants qui, conjointement à la publication de SIC, continuent leur vie propre : Endnotes au Royaume-Uni ; Blaumachen en Grèce ; Théorie communiste en France ; Riff-Raff en Suède. S’y retrouvent également des groupes théoriques plus ou moins informels aux États-Unis (New York et San Francisco), ainsi que de nombreux individus en France, en Allemagne, ou ailleurs, engagés dans d’autres activités et se retrouvant dans la démarche théorique entreprise ici. »(Sic 1, ‘Éditorial’)

Editorial de la revue SIC, deuxième numéro, à paraître

(…)

« L’évidence logique n’est pas ce dont la réalité des choses est faite. La segmentation extrême du prolétariat dans le capitalisme restructuré peut facilement brouiller la distinction de « qui se bat pour quoi », et ce n’est qu’une maigre consolation que le résultat final ne puisse être que la victoire ou la destruction du Capital. D’un autre coté, nous ne sommes plus en présence d’un affrontement central entre capital et travail au milieu des couches sociales précapitalistes ou proto-capitaliste qui pourraient appuyer ou non l’un des protagonistes. L’ensemble de la société a été absorbé et reproduit par le Capital, ce qui signifie, entre autres choses, que les différentes couches moyennes, salariées ou non, ne peuvent pas ne pas être directement impliquées. Dans le monde réellement globalisé du capitalisme restructuré, l’unification n’est obtenue que par la construction des différences dont la corrélation est propice à l’unification souhaitée – les objectifs étant adaptés ou réinitialisés à mesure que la configuration actuelle des forces prend forme. Le zonage des régions du monde et à l’intérieur de chaque région et chaque pays, semble beaucoup moins stable que ce qui, à un certain moment, est apparu comme une fractalisation bien agencée du monde, avec sa consubstantialité inévitable d’autoritarisme et d’abattage.

Dans un contexte de crise prolongée, les prolétaires luttent pour survivre et les diverses couches moyennes s’efforcent d’éviter la prolétarisation et la marginalisation, alors que la lutte fratricide des divers capitaux a tendance à hésiter indéfiniment entre deux résultats « pur », mais tout aussi impossible : maintenir la mobilité mondiale instantanée du capital et, dans le même temps, reporter la dévalorisation massive nécessaire à toute sorte de nouveau départ ; retomber dans l’étreinte chaleureuse d’États ou de blocs d’États prêts à peser de manière décisive par des bombardiers, des chars, des services secrets et tout l’attirail, dans le jeu toujours renouvelé de l’appropriation de la plus-value produite au niveau mondial. La « normalité » du capitalisme restructuré a été dirigée vers une fluidité globale sans entrave du capital et une gestion répressive des espaces nationaux à travers des États dont le seul élément réellement national serait l’idéologie de la répression de leur ennemi intérieur. »

La suite à lire sur Des nouvelles du front

Note

On trouvera sur le même site de nombreux autres textes liés aux théories de la communisation, dont la traduction récente du dernier numéro de la Revue Endnotes, publiées par des anglais qui participent à SIC.

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