Depuis l’expulsion du « Samaritain »

Suite à l’expulsion du bidonville fin août, environ 80 familles rroms et des familles ivoiriennes d’un squat voisin également expulsés sont allées s’installer dans le parc devant la mairie de La Courneuve. Depuis des associations tentent de les soutenir face au mépris de la mairie.

Mis à jour le samedi 19 Septembre
Samedi 19 septembre, extrait du dernier message de Josef Farkas depuis le parc de l’hôtel de ville de la Courneuve occupé :
« on dort encore dehors dans des tentes, et le froid est tombé sur nous. Beaucoup d’entre nous tombent malades. Mais on se bat malgré tout. Les petits chaque matin vont à l’école. Imaginez dans quelles conditions !
Et ça y est ! Notre avocat a fait les recours contre les Obligations de Quitter le territoire français. C’est drôle le maire et le premier ministre ont dit qu’ils allaient accueillir des réfugiés. Qui va croire ça, nous ça fait 7 ans qu’on est là, et ils veulent nous renvoyer dans un pays que les petits n’ont jamais connu.

Mais avec votre aide, on va rester là ! on a une idée dont je vous parlerai très bientôt. Nous aurons besoin de vous... »

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Bidonvilles à la Courneuve- 1967- Claude Dityvon

Fin août, le plus vieux bidonville de France (7 ans), dit du Samaritain, et un squat voisin sont expulsés. Quelques unes des 80 et quelques familles se verront proposer 3 nuits d’hôtel en guise de relogement et c’est tout. Ils et elles décident d’occuper le parc devant la mairie de la Courneuve et depuis aucune solutions n’a été proposé aux occupants, au contraire.
Le soir même de leur installation dans le parc, alors qu’illes étaient en train de recevoir les repas apportés par diverses associations, l’éclairage public et les fontaines d’eau se sont arrêtés de fonctionner, puis vers 4h du matin l’arrosage automatique s’est déclenché.

Hier soir, des associations étaient venues aider pour le repas, et on avait cuisiné avec nos amis ivoiriens. [...] D’un coup on s’est retrouvés dans le noir total, l’éclairage public a été éteint dans la rue de la Mairie, et il n’y avait plus d’accès d’eau aux fontaines non plus. Par contre, les arrosoirs sont partis à 4h du matin, on était tous mouillés.

Alors on ne sait pas si c’est le Maire qui a demandé ça, mais ça fait 3 coïncidences en même temps, ça fait beaucoup. C’est peut-être sa manière de nous dire qu’il ne veut pas de nous sur place... Nous non plus on ne veut pas être là, mais il a fait détruire nos maisons, alors qu’est-ce qu’on peut faire ? Une ancienne de chez nous nous dit que Gilles Poux est pire que Ceausescu à l’époque !

Grâce à l’aide de nombreuses associations sur place et à la détermination des familles, certains enfants ont pu aller à l’école pour la rentrée.

On a quand même une bonne nouvelle : des enfants ont pu commencer la rentrée, grâce aux dons de fournitures scolaires, ça c’est vraiment super ! D’autres ne sont pas scolarisés parce qu’ils n’ont pas la domiciliation que le Maire n’a jamais voulu leur donner, alors ils sont là la journée avec ceux qui ne travaillent pas, mais Les Enfants du Canal et ASET 93 aident pour qu’on puisse avoir accès aux droits, parce qu’en fait normalement la Préfecture est obligée de nous trouver un relogement. On commence des actions en justice

.

Depuis la mairie leur a donner un rendez-vous pour discuter de la situation mais n’avait toujours aucune solution à leur proposer.

Le rendez-vous était horrible. On était 3 du Samaritain, et des représentants de La Voix des Rroms, Médecins du Monde, la Fondation Abbé Pierre et des associations locales. Mais Gilles Poux a tout refusé, et il a dit que la police viendrait nous évacuer, parce que le jardin de l’Hôtel de Ville c’est à tous les Courneuviens et on gêne. Ceux qu’on gêne c’est ceux qui nous regardent depuis le balcon de la Mairie... Si on détruit nos baraques et on nous chasse de partout sans nous offrir de solution, qu’est-ce qu’on peut faire ? On ne peut pas disparaître !

Le pire c’est que quand on lui demandait où on pourrait aller, il répondait aux autres, sans nous regarder, que le « problème des Roms ce n’est pas un problème de pauvreté comme les autres », que c’est « un problème global », et que ce n’est pas à lui de le régler, mais à l’État. Et il a dit qu’il était content parce que lui et Marie-George Buffet, la Députée, revenaient du Ministère de l’Intérieur qui a autorisé « une conférence régionale au sujet des populations Roms » ! Il pense que sur nous les solutions normales sur nous ça ne marche pas, parce qu’on est Roms alors c’est différent.

Et finalement ce matin du 4 septembre la police débarque en masse et à défaut de solution de relogement distribue des OQTF :

Ce matin, on a été réveillés par 10 fourgons de police. Ils sont venus nous distribuer des Obligations de Quitter le Territoire Français. Tout résident européen a 3 mois pour prouver qu’il un domicile en son nom, et des ressources suffisantes. Sauf que comme le Maire ne veut pas nous domicilier depuis 7 ans, on n’a pas de lieu de résidence et notre travail est précaire. Alors on doit quitter la France. Voilà le résultat de notre rendez-vous d’hier.

Demain, on ira au Forum des Associations de la Ville, elles nous ont invité en solidarité. On va demander la même chose qu’en rdv : un toit sur la tête, ou dans un bâtiment vide, ou en « logement passerelle », ces logements qui sont vides parce que l’immeuble sera bientôt détruit, ou tout simplement dans un terrain !!

Alors soyons nombreureuses à les soutenir contre la mairie :

Si vous voulez encore nous aider, vous pouvez faire 2 choses :

1. APPELER LE CABINET du Maire au 01 49 92 60 00 ou 01 49 92 61 45 pour lui demander
de mettre à disposition de nos familles des logements vides ou un bâtiment vide (il y en a plein à la Courneuve !) ou un terrain, en tout cas d’arrêter de nous chasser !

2. NOUS REJOINDRE DEMAIN (samedi 5 septembre ) à partir de 14H au Forum des associations de La Courneuve, Place de la Fraternité !

Merci pour tout ! On vous tient au courant !

Note

Les citations sont de Joszef Farkas. Elles sont issus des mis à jour qu’il écrit régulièrement de la pétition en ligne contre l’expulsion du Samaritain.

Mots-clefs : expulsions | Rroms
Localisation : La Courneuve

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