Article initialement paru le 23 décembre 2013
Débat avec Jean-Luc Touly, auteur de L’argent noir des syndicats
Dans ce livre sont racontés les divers détournements de fonds – accompagnés souvent de larges faveurs et arrangements personnels – d’organismes sociaux (CE, 1% logement, Fonds d’intégration des handicapés) effectués au profit des instances syndicales qui les gèrent (et se comportent bien souvent en patrons de choc). Et cela dans le privé (Dakia, Veolia, SeaFrance, Orange) comme dans le public (La Poste, douanes, SNCF, RATP). Et grâce à la complicité silencieuse des patrons, des syndicats patronaux et des autorités étatiques.
Lenglet et Touly racontent aussi le combat des quelques syndicalistes intègres qui ont tenté de dénoncer publiquement ces pratiques, et le harcèlement dont ils ont partout fait l’objet. Mais au-delà du caractère frauduleux de telles pratiques, ce qu’ils dénoncent, c’est un mode de financement corrupteur qui amène les syndicats à renoncer à mener la lutte, que ce soit contre les conditions faites aux salariés des entreprises concernées ou contre les « réformes » de la protection sociale.
S’agit-il de « trahisons » ? Faut-il militer, comme le pense Touly, pour de nouvelles règles de financement susceptibles de moraliser le syndicalisme ?