Depuis l’expulsion de la Chapelle le 2 juin les différents campements ont tour à tour été évacués. Une partie des réfugiés a été envoyée dans des centres d’hébergement, toujours plus isolés, et parfois sans le minimum vital ; l’autre laissée à la rue. Le 4 août, des réfugiés hébergés à Vincennes se sont mobilisés avec succès pour améliorer leurs conditions d’hébergement et leur prise en charge administrative.
Des réfugiés évacués du campement de Pajol le 28 juillet, et hébergés par Emmaüs dans le 14e arrondissement, ont entamé une grève de la faim le 11 août. Ils protestent eux aussi contre leurs conditions d’hébergement et leur absence de prise en charge administrative.
Le matin du 12 août, l’eau est coupée dans le centre Emmaüs. Les personnes hébergées décident d’occuper le centre, en réclamant la venue de Bruno Julliard - premier adjoint à la mairie de Paris - et de Pascal Brice - directeur de l’OFPRA - . Durant les derniers mois, ces derniers ont en effet présenté ces évacuations répétées comme des « mises à l’abri » et ont promis des hébergements dignes et des suivis administratifs.
Les revendications des réfugiés hébergés sont :
- accélérer la prise en charge de leur demande d’asile auprès de l’OFPRA
- obtenir des conditions d’hébergement dignes : alimentation, hygiène, prise en charge des transports, droit de visite
Confronté à ces revendications, Emmaüs a fait appel à la police, ce qui a conduit à l’arrestation de quatre personnes venues soutenir les réfugiés. L’une d’entre elles est demandeur d’asile.
Nous dénonçons totalement ces arrestations et exigeons la libération immédiate de nos camarades et l’abandon de toute poursuite judiciaire. Nous réfutons les allégations mensongères diffusées par la mairie de Paris ce soir, qui va jusqu’à prétendre à une séquestration des migrants présents.
Ce soir, la grève de la faim au centre d’hébergement Pernety est suspendue et conditionnée à la venue d’un responsable de la mairie de Paris. A l’heure actuelle, le centre est toujours privé d’eau.
Dès ce soir, nous sommes nombreux rue Riquet, devant l’antenne de la sûreté territoriale de Paris. Nous continuerons de soutenir par tous les moyens utiles la lutte des réfugiés.
La solidarité n’est pas un crime.
Le 12/08/2015