D’un printemps à l’autre, faire mouvement !

« Etre gouverné c’est insultant. »

Par des interdits de manifestation parisiens.

Quoi qu’on en dise, du printemps 2016 à aujourd’hui, il y a une constante dans la rue : la présence déterminée de la jeunesse. Si la jeunesse n’a bien évidemment pas fait toute seule le mouvement contre la loi Travail, c’est son irruption récurrente, incontrôlable qui a posé la signature singulière de cette lutte. Une fois l’été passé, c’est encore la jeunesse qui a tenté de s’organiser pratiquement à partir d’un constat devenu entre-temps flagrant : l’inanité du spectacle électoral. Ce fut la tentative initiée par « Génération ingouvernable ». Quand est survenu le viol de Théo, c’est encore elle qui, presque seule, dans les banlieues comme dans les centres-villes, a refusé de laisser passer cette ignominie. Face à la passivité générale, elle a littéralement sauvé l’honneur. Alors que tout le monde est bien forcé de constater l’absurdité de mois entiers de farce présidentielle, il n’y a que la jeunesse, et quelques sections syndicales, qui ont jugé impossible de ne pas prendre la rue au moment du premier tour et de l’entre-deux tours.

Lors de la manifestation du 1er Mai à Paris, la police a fait une manœuvre qui mérite d’être comprise politiquement. Elle a tenté de séparer le « cortège de tête » du corps de la manifestation en vue de le nasser. Il n’a tenu qu’à la solidarité de certains syndicats et de tous ceux qui tentèrent alors de rejoindre la tête de cortège que la police ait dû renoncer à embarquer 300 personnes d’une traite. Cette manœuvre policière illustre parfaitement ce que les gouvernements redoutent politiquement : que s’établisse entre la jeunesse politisée et tous ceux qui n’en peuvent plus de l’aberration régnante une complicité pratique.

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