Chants pour une maison de la tête de cortège

Nous rêvions d’orages ingouvernables et sommes devenus le calme de la tempête. Face à nous, les oiseaux d’aciers se déploient par milliers, enfermant la tête et les pieds de notre puissance. Continuons le début, retrouvons nous sous le toit d’une maison, refusons la dispersion.

I La tête de cortège est ma maison.

L’actualité, une unité de désastres
Ce monde, un souvenir ruiné.
Le monde ou rien
« Rien » : ce qui attend ceux qui attendent.

Je ne suis Ni Violent, Ni non-violent.
Je ne suis ni fragile ni indestructible. La peur coexiste avec ma colère.
Je ne suis jamais moi-même et la Police est mon pire obstacle. Partout autour, il n’y a que des alliés ;
Je suis devant, avec tous mes frères et sœurs. Nous marchons, ingouvernables. Chacun.e dans une direction différente et pourtant commune.
La bienveillance et l’attention sont l’atmosphère, la charpente de ce territoire nomade.
Je suis dans la tête de cortège.
Pourtant, je rentre seul chez moi.
Pourtant, il me manque comme un goût, une couleur.

Mais j’ai bon espoir. L’espoir fait vivre. L’optimisme tue.
A cette machine nomade, si forte, si multiple et hétérogène, peut-être lui faut-il un espace plus figé ?
Un espace de rencontre, de liens. Pas un espace qui rêverait d’une centralité mais qui agirait par multiplicité. Une multiplicité peinant à se retrouver dans les gaz et les explosions.

Une maison plutôt qu’un quartier général,
Un Château plutôt qu’un fort.

J’ai bon espoir. Voilà vingt-trois manifestations que je suis dans la tête de cortège,
Voilà vingt-trois manifestations qu’elle ne faiblit jamais,
Jamais ne faillit.

Un espace qui produirait ce que chacun souhaite enfin : un changement d’échelle, un petit saut en avant qui vient s’ajouter aux centaines d’autres.

Je suis la tête de cortège et j’ai l’envie d’un toit, de toi et de nous.

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