La Papouasie est une des plus grandes îles du monde et elle est la troisième réserve de forêt vierge après l’Amazonie et le bassin du Congo. Elle est divisée en deux parties, l’une à l’est est un pays indépendant appelé Papouasie-Nouvelle Guinée ; l’autre à l’ouest constitue deux provinces de la République d’Indonésie et cela malgré un fort mouvement de résistances indépendantiste. C’est une population de 2,2 millions d’êtres humains répartis en 312 peuples de langues différentes, vivant de chasse, de cueillette et d’un peu d’élevage.
En 1961, le gouvernement indonésien envahit cette région du monde qui était jusqu’ alors sous contrôle néerlandais. Les États-Unis appuieront et légaliseront l’invasion en négociant l’accord de New York à l’ONU, un document pour le transfert de souveraineté. Cet accord a été préparé dans le secret et sans le consentement des peuples de Papouasie occidentale, après que l’invasion indonésienne ait commencée et que la marine soviétique soit entrée en guerre aux côtés de l’Indonésie le 5 août 1962.
Armée d’arcs, de flèches et de quelques armes à feu, l’Organisation pour une Papouasie libre (Organisasi Papua Merdeka / OPM), y mène une guerre de basse intensité depuis les années 1960. Cette région est donc une zone de conflit depuis lors. Les mouvements indépendantistes ont été réprimés au prix de centaines de milliers de vies. Bien que la dictature militaire ait pris fin en Indonésie en 1998, la Papouasie continue d’être fortement militarisée, avec de fréquents cas de violence à l’égard des militants indépendantistes en particulier et du peuple papou en général. Un bilan en 2011 fait état de 100 000 déplacés et de 150 000 à 400 000 tués depuis le début de l’insurrection.
L’île étant incroyablement riche en ressource naturelles, en forêts équatoriales et en terres arables, il semble que l’origine de l’invasion indonésienne soit avant tout économique. C’est notamment la mine de Grasberg, la plus grande mine d’or et la troisième plus importante mine de cuivre au monde, exploitée par une firme américaine Freeport-McMoRan. Ce sont aussi des hectares et des hectares de forêts ravagées au profit d’une agriculture intensive de canne à sucre et de palmiers à huile.
Les vagues de migrants venus d’autres îles de l’archipel ne cessent de venir coloniser ce territoire à la recherche de la fortune dont les Papous, depuis peu minoritaires dans cette région, sont exclus. Victimes d’un racisme virulent, les papous ne profitent pas des développements économiques de leur région. Subissant les exactions récurrentes de la police et des militaires, perdant peu à peu leurs habitats traditionnels, les média de masse véhiculent l’idée que l’alcool et la prostitution sont les seuls refuges pour les papous, omettant de préciser que ces fléaux sont arrivés avec les entreprises extérieures.
Mais au quotidien, le conflit prend une autre dimension pour les peuples mélanésiens habitants ces terres, et les activistes sur le terrain ont besoin que l’on entende parler de leurs luttes. Le gouvernement indonésien maintient l’île dans un silence forcé en accordant les autorisations de circuler au compte goutte. Il est très difficile et dangereux de venir chercher de l’information sur ce conflit, l’État maintient une pression constante sur les observateurs étrangers. Peu de nouvelles nous parviennent de cette région du monde et même les activistes locaux ont du mal à se déplacer de villages en villages pour glaner des informations.
Afin de soutenir directement les peuples papous en lutte pour leur survie, exigeons du gouvernement indonésien qu’il autorise le libre accès des journalistes internationaux, agences humanitaires et organisations des droits de l’homme en Papouasie occidentale.
Parce qu’en attendant une libération totale du territoire par et pour les Papous, les massacres continuent tous les jours, il faut tisser de toute urgence des liens de solidarité avec ce peuple à l’agonie,
Nous irons, à l’appel de Survival, au
Rassemblement, Mercredi 29 avril à 12h
Place du Trocadero, Parvis des droits de l’homme.