Mardi soir vers minuit, Thierry Schaffauser, membre fondateur du STRASS distribuait des tracts et des préservatifs lorsqu’il a été interpelé sur le boulevard Barbès dans le 18e arrondissement. Il lui a été reproché d’avoir parlé à une travailleuse du sexe.
Deux policiers en civil ont alors commis des actes de violences à son encontre allant jusqu’à l’étrangler et l’étouffer. Il a été menotté les mains dans le dos et conduit au commissariat de la goutte d’or sans se voir notifier les motifs de son arrestation et sans avoir été en mesure de demander l’assistance d’un avocat. La travailleuse du sexe à qui il a parlé et remis des préservatifs a également été arrêtée et emmenée dans le même commissariat.
Des propos homophobes puis racistes ont été tenus lors de l’arrestation tels que « c’est à cause de gens comme vous que des mamas font venir des africaines pour se prostituer en France ».
Thierry Shaffauser à été examiné par un médecin des urgences médicolégales qui lui a délivré 4 jours d´ITT et a constaté de nombreuses lésions directement liées aux conditions disproportionnées et violentes de son interpellation.
Cette arrestation illégale et injustifiée n’est qu’un des nombreux exemples de ce que subissent les travailleurSEs du sexe partout en France, notamment en fin d’année lorsqu’il faut produire des chiffres. Elle confirme les pratiques policières visant à intimider les clients et à leur extorquer des témoignages contre les travailleuses du sexe afin de les arrêter pour racolage.
Elle est également une illustration criante de la pénalisation croissante de la solidarité à l’égard des prostituées. La loi sur le racolage et toute pénalisation du travail sexuel sont en effet une entrave à toute forme de solidarité envers les travailleuses du sexe et ne font que les pousser dans l’isolement complet puisque le simple fait de leur parler rend suspect aux yeux de la police. Si une pénalisation des clients devait être adoptée, cela accroitrait ce type d’incidents et confirmerait qu’il est interdit de leur parler.
Une plainte sera prochainement déposée entre les mains de l’inspection générale de la police nationale, avec constitution du STRASS en tant que partie civile.
Pour dire non à toutes les violences, y compris institutionnelles et policières, nous manifesterons demain le 17 décembre à Paris, Lyon et Toulouse.