R.Gurême, Manouche, résistant, déporté, chevalier des arts et des lettres, victime de violences policières

Dans un contexte d’intensification des violences policières contre les minorités racisés et tous les porteurs du changement, La Voix des Rroms souhaite attirer l’attention sur l’agression dont a été victime Mr. Raymond Gurême, citoyen, manouche, interné, résistant, déporté, chevalier des arts et des lettres.

Le 23 septembre dernier Raymond Gurême, 89 ans, a été molesté, battu et blessé, par des agents de la force publique, au domicile dont il est propriétaire, dans l’Essonne.

Manouche, fils de forain et forain lui-même, Raymond Gurême a été arrêté en 1941 par la police française et interné avec les siens au camp de concentration pour « nomades » de Lynas-Monthléry, dans l’Essonne. De cet enclos d’abandon au bord de la mort, il s’est enfui.

Résistant, Raymond Gurême est arrêté par les forces d’occupation et déporté dans un camp disciplinaire en Allemagne Nazie d’où à nouveau il s’échappe avec la complicité de cheminots français. Fin Août 1944 il participe à la Libération de Paris.

Dans les années 60, il s’installe à Saint-Germain-les-Arpajons, en face de la colline où était « son » camp de concentration, pour y fonder une famille.

Depuis, les tensions avec les forces de l’ordre sont continues : interpellations abusives, contrôles au faciès, insultes racistes, menaces, violences, intimidations.

En 2011, il raconte son histoire dans un livre « Interdit aux nomades », aux Editions Calmann-Lévy

En août dernier Raymond Gurême est à Cracovie et Auschwitz-Birkenau pour témoigner, avec d’autres survivants du « Génocide des tziganes » devant le mouvement européen de la jeunesse rrom.

Le 23 septembre, un gendarme d’une trentaine d’années, entre dans son domicile, sans justification, et faisant face à la résistance du vieil homme, le jette dehors, le frappe à coups de pieds et matraque télescopique. Quatre de ses fils et filles s’interposant sont violentés, interpellés, et condamnés.

Une plainte est en cours, ainsi qu’une mobilisation internationale auprès des autorités françaises pour que justice soit faite et la police mise face à ses responsabilités.

Résister à la violence politique actuelle est le plus sûr hommage à ceux qui, par ce qu’ils ont fait ou par ce qu’ils étaient, ont eu à en souffrir et en mourir.

SIGNEZ LATITION
qui sera adressée au gouvernement de la République Française

http://www.petitions24.net/solidarite_avec_raymond_gureme

Un rassemblement a lieu le 30 novembre à 15H à la gare de Brétigny s/Orge, où arrivaient les déportés avant d’être internés au camp de concentration de Linas
(en présence de Raymond Gurême et de sa famille)

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Mots-clefs : violences policières | Rroms

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