Marseille : le « bâtiment de la mort » - Vérité et Justice pour Morad !

Le 1er avril 2014, vers 15h, deux policiers en civil interviennent dans un bâtiment de la cité Fontvert, dans les quartiers nord de Marseille. Morad Touat, 16 ans, tente d’échapper aux policiers et se réfugie dans un appartement au deuxième étage....

Poursuivi par l’un des policiers jusqu’au balcon, Morad chute. Le 5 avril, après quatre jours dans le coma, il décède. Depuis, sa famille se bat de toutes ses forces pour comprendre les circonstances exactes du décès du minot. Le 10 juillet 2014, la police des polices remet les conclusions de son enquête, sur la base desquelles le Procureur de la République de Marseille décide de fermer le dossier pour « absence d’infraction » de la part des policiers. La réaction de la maman de Morad est immédiate. Pour elle, l’enquête a été bâclée et son « fils est mort deux fois : une fois le 5 avril, une deuxième fois le 10 juillet ». Elle décide de se constituer partie civile et porte plainte, cette fois-ci auprès du doyen des juges d’instruction. Nous espérons que cela permettra de relancer l’affaire. A ce jour, aucune information judiciaire n’a été ouverte. La famille de Morad est dans l’attente, totalement délaissée par les institutions.
Trop de questions restent sans réponse.

(...)

Nous avons rencontré la famille de Morad et plusieurs témoins. Voici ce qu’ils disent :

Un jeune homme de 17 ans, présent sur les lieux : « J’étais au terrain de jeu quand j’ai entendu des cris. Quand j’ai rejoint le bâtiment K, j’étais choqué, Morad était au sol tandis qu’un policier lui enlevait sa sacoche en le secouant violemment. Les renforts sont arrivés très rapidement, sept voitures en tout. On ne pouvait pas s’approcher de Morad. Les pompiers ont été appelés par un habitant, pas par les policiers ». Quand nous lui demandons pourquoi Morad ne s’est pas laissé interpeller, voici ce qu’il nous répond : « Il y a un mois, deux flics sont venus dans le bloc, ils sont venus pour frapper. Je te jure. Ils ont même mis des coups de matraque télescopique dans la tête d’un des jeunes. Franchement, ils viennent pour gazer tout le monde, ils s’en foutent complètement, ils gazent ta mère, ton frère, tous les habitants du bloc, pourtant il y a des enfants, et même des asthmatiques. Ici, à Fontvert, rien que c’est la répression. Surtout avec les CRS. Maintenant, c’est contrôle en force. Et ils le savent, quand ça part comme ça, ça part d’entrée, ils le savent et le font exprès. Ils nous provoquent ». Le témoin ajoute : « Il faut savoir que trois jours avant le décès de Morad, deux flics ont débarqué. Morad jouait sur son IPAD, ils l’ont coursé, pris sa tablette, sa sacoche avec ses affaires personnelles et même les clés de son scooter ! ».

Un autre habitant, un jeune homme de 19 ans, ajoute ceci : « J’ai vu un attroupement en bas du bâtiment K et là j’ai compris qu’il était tombé très fort. Je m’approche à 30 ou 40 mètres de la scène, je ne pouvais pas m’approcher plus avec le périmètre de sécurité mis en place par les policiers. Je n’ai pas vu la chute, mais j’ai vu et entendu un policier en civil sur le balcon crier à son collègue en bas : « Laisse le, le touche pas ! ». Morad a été secoué par le col par le policier qui lui a enlevé sa sacoche et l’a posée juste à côté du corps. Morad, c’était un jeune de quartier comme nous, on rigolait bien, il mettait l’ambiance, il était apprécié à Fontvert et dans d’autres quartiers de Marseille. En quatre ans, tous les ambianceurs du quartier sont morts ou en prison. Les condés ont tué le quartier. Ils nous cherchent, nous insultent, nous lancent des « Va niquer ta mère », ils nous provoquent ».

(...)

Le 11 mars 2015, à Marseille.
Collectif Angles Morts - anglesmorts [at] gmail.com

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brochure vérité et justice pour morad

Article Tiré de la plateforme bboykonsian

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