La caisse de grève, outil de lutte offensive contre le capital et ses marionnettes syndicales

Récolter la thune à la sortie des entreprises situées à proximité de la vôtre, sur les points de passage des travailleurs vers les transports en commun, moissonner au niveau des péages d’autoroutes, des centres commerciaux, devant les sièges des centrales syndicales et en profiter pour exiger qu’elles nous rendent notre pognon. Répartir les sommes se fera en fonction du temps passé dans la grève, des sommes collectées, d’éventuelles aides juridiques nécessaires. Si il reste de l’oseille, il faudra l’utiliser pour lancer une nouvelle offensive...

De l’argent il y en a dans les caisses des syndicats !

Avec 4 milliards d’euros d’argent public (versements directs et indirects) pour moins de 10% de syndiqués, les centrales syndicales sont grassement pourvues pour protéger la société de classe. D’où proviennent les fonds pour se vautrer ainsi honteusement dans nos droits avec moins de 2 millions de syndiqués ? De notre poche principalement via l’État, les collectivités locales et le meilleur « ennemi » : le patronat. Pour financer quoi ? La gestion du paritarisme, les plans de formation, les bourses du travail, les comités d’entreprises,... A titre d’exemples, le conseil municipal d’Ivry-sur-Seine a versé 12 000 euros de subventions à l’Union Locale CGT en 2015, la ville de Rennes, 49 000 euros à la CFDT en 2014, la ville de Martigues 18 500 euros à la CGT en 2014, Montpellier 12 450 euros en 2015 pour la CFDT, FO, CFTC, CGT réunis - ce qui permet aux collectivités d’appliquer sereinement les plans d’austérité sur les agents publics et les populations. Les services du premier Ministre ont versé 3,10 millions d’euros d’indemnités en 2010 aux représentants des syndicats de salariés siégeant au Conseil Economique Social et Environnemental. Les patrons ne sont pas en reste, puisqu’outre les contributions officielles (90% du total), les caisses noires comme celle de l’Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie servent aussi à maintenir la paix sociale par des subventions versées en liquide à hauteur de plusieurs millions d’euros aux syndicats de travailleurs.

Ce pognon leur sert à étouffer nos combats et on le sait !

« Journées d’action », « journées de mobilisation », « manifestations sans grève », « débrayage » annoncés à grand coup de com’ ou au contraire « préavis de grève » passés en catimini et à ne surtout pas diffuser localement ; le calendrier qui enrobe cette arnaque en série se cale annuellement sur les projets de lois et les négociations des partenaires sociaux. En clair, ils mettent de l’énergie et des moyens pour écraser nos salaires et balancer nos droits au rang des souvenirs, sur la base de revendications véritables et de rages authentiques. A les suivre comme des toutous, on perd du fric et on s’épuise, au final on perd tout court.

La lutte, c’est du sérieux !

Pour redresser la tête et voir le monde dans ses justes représentations, il faut se débarrasser de « maman syndicat » et « papa délégué ». Notamment en leur imposant les structures décisionnelles issues de notre histoire : les assemblées générales, les comités de lutte. Les syndicats n’aiment pas perdre le contrôle des travailleurs et tentent en permanence la déstabilisation des mouvements qui leur échappent : calomnie, culpabilité, chantage, délation, fausse radicalité. De notre côté : abnégation, courage, audace, détermination, rage et pugnacité auront raison de leurs crapuleux arguments. Une fois le rapport de force en notre faveur, la grève sauvage s’affirme, s’intensifie, s’étend. Pour le pognon, nous devrons puiser dans ce que les luttes précédentes nous ont légué, à savoir : la caisse de grève..

La caisse de grève prolétarienne autonome fait partie du processus de lutte

Mise en place à l’issue de l’assemblée générale qui aura voté la grève et sa reconduction. Quelques camarades désignés (et révocables) s’emploieront à récolter l’argent en utilisant les moyens de communication afin de faire connaitre la lutte : tracts, réseaux sociaux, prises de paroles, réunions publiques.
La lutte, c’est se coordonner avec les autres exploités. Toujours chercher à élargir les revendications catégorielles sur des problématiques plus larges et partagées par les travailleurs et autres précaires ; la fraîche pourra être collectée de manière plus intensive avec un roulement et une présence permanente. Les sommes permettront de tenir plus longtemps.
Agir de manière stratégique. Toute action doit avoir un résultat qui permette de repartir sur de nouvelles actions. Dans certaines conditions, le blocage de quelques points névralgiques n’entrainent que des pertes minimes d’argent pour les grévistes. Il est inutile de se lancer dans des opérations qui se révèleront couteuses en temps comme en monnaie pour de médiocres résultats.
Récolter la thune à la sortie des entreprises situées à proximité de la vôtre, sur les points de passage des travailleurs vers les transports en commun, moissonner au niveau des péages d’autoroutes, des centres commerciaux, devant les sièges des centrales syndicales et en profiter pour exiger qu’elles nous rendent notre pognon.
Redistribuer l’argent peut se faire de différentes manières en fonction des situations. Soit les grévistes pointent, la liste est gardée par le comité de lutte, soit les grévistes partent du principe qu’ils luttent ensemble, se voient, se connaissent, savent qui était présent/absent. Répartir les sommes se fera en fonction du temps passé dans la grève, des sommes collectées, d’éventuelles aides juridiques nécessaires.
Si il reste de l’oseille, il faudra l’utiliser pour lancer une nouvelle offensive jusqu’à ce que la bourgeoisie plie sous nos assauts et que nous puissions bâtir un monde sans classe ni État.

Mots-clefs : grève

À lire également...