Cagnotte pour des frais d’avocat suite à la manifestation de Génération Identitaire.

Mon procès pour outrage et rébellion, refus de signalétique et refus de soumettre un code de chiffrement est le 23 Mars 2021 à 13h30 devant la 23e chambre 2 au TGI de Paris (Porte de Clichy).

Le 20 février 2021, alors que je sortais d’un parc en face de la mairie du 14e avec des ami.e.s en direction du métro, nous avons été contrôlé.e.s par la police. Il est 17h.
Comme je ne comprenais pas la raison du contrôle, j’ai demandé et on m’a répondu que nous étions sur un périmètre d’une manifestation. Comprenez la manifestation de Génération Identitaire.

Un des policiers vide mes poches, je lui fais alors la remarque que c’est un vol. Je demande à ce qu’on me rende le feutre qu’il a alors dans la main.
Il me dit qu’il me le rendra à la fin du contrôle.
Son collègue m’indique alors que je suis en état d’ébriété sur la voie publique, et il m’attrape le poignet.
Je lui demande de me lâcher et je lui dis que cela n’a pas de sens. Il me montre une canette de bière sur le sol.
Il me demande de le suivre au commissariat pour faire un éthylotest.
Ça ne sera qu’une excuse, car je n’ai pas bu, et je ne suis pas ivre.
Une vingtaine de policiers de la BRAV-M débarquent en moto pour assister mon arrestation.
La vérité c’est que j’ai très peur, parce que les flics font ce qu’ils veulent, et que s’ils m’arrêtent pour ivresse sur la voie publique, c’est que rien de bon ne peut sortir de cette histoire. La seul chose que j’ai en tête, c’est que les policiers ne se blessent pas lorsqu’ils m’arrêtent. Je demande à tout le monde de filmer, car le policier m’attrape la main et refuse de me laisser partir, pour un motif fantaisiste.
Ce policier mettra dans son procès-verbal que je sens l’alcool, et que je suis ivre.
Le policier qui avait le feutre en main, mettra lui qu’il croyait sentir une matraque télescopique.

Lorsque je suis au commissariat je demande ce que je fais là, le motif de mon interpellation, à voir mon avocat, à voir un officier de police judiciaire si je suis placé en garde à vue, ou à me laisser partir si ce n’est pas le cas.
Après une heure, je passe l’éthylotest, il est à 0,00.
On m’a donc passé les menottes pour rien, et arrêté alors que je rentrais chez moi pour rien.
Lors de la fouille, les policiers remarquent mes tatouages et sont alors persuadés d’avoir fait une bonne pioche.
Je ne vais voir l’OPJ que 3 secondes, car le temps que je dise que je souhaite voir mon avocat, elle m’envoie faire un test psychiatrique à l’Hôtel Dieu. Ce n’est pas la première fois que l’État me psychiatrise, les anarchistes dérangent, et les juifs encore plus.
Au retour de l’Hôtel Dieu, après 4 heures dans des cellules et à me faire balader avec des menottes, l’Officier de police judiciaire m’annonce ma garde à vue.
Mon nom est sur un tableau et je sais maintenant ce que je fais là : Outrage et Rébellion.
Il me montre sur le même tableau « Groupement en vue de commettre des violences », et m’indique que ça me rajoute 24h de garde à vue.

J’indique au policier que je mange casher, c’est à ce moment-là un réflexe d’autodéfense pour moi, car les voir danser devant ma cellule alors que je demandais à voir mon avocat, ou indiquer que je chante des chansons qui parlent de sodomie alors que c’est le souvenir d’une chanson en hébreu qui m’aide dans tout cette horreur ou encore ce policier qui croit bon de chanter du Enrico Macias devant moi, me rappelle cette distance qui me séparait des autres jusqu’au lycée : l’antisémitisme abruti. Le policier dit : « Ça sera refus ». Entendez refus de nourriture. Je vais être privé de nourriture pendant 3 jours. Car même au TGI, les rendez-vous sont pendant les repas (un petit peu de riz, deux biscuits et un jus d’orange le 23 février vers 7h du matin, je sors du TGI vers 21h).

Alors que j’ai refusé de donner mes empreintes, un policier s’approche de la cellule avec une petite bouteille d’eau, et me dit « On te donne de l’eau, tu nous donnes tes empreintes et on te donne à manger », je refuse, et il part avec la bouteille d’eau. C’est de la torture.

Je vais avoir le premier verre d’eau après 20h de garde à vue.

Pour moi c’est comme à Kippour, je dors beaucoup, dans ces cellules de mort.

Le procureur m’envoie un second psychiatre pour qu’il juge d’une hospitalisation sous contrainte. Je lui indique que j’ai déjà entamé des procédures judiciaires contre l’Hôpital Paul Guiraud qui m’a détenu sans mon consentement pendant 5 mois lors de ma précédente incarcération à Fresnes, et que je ne veux pas rentrer chez moi dans 6 mois.

La critique c’est que ce qui me différencie d’eux et d’elles dépasse leur logique de compréhension du monde, que si le capitalisme atteint leurs cerveau et fait d’eux et d’elles des blooms, mon passé et celui de mes ancêtres m’indiquent une voie qui est une pure critique assassine de toutes les époques confondues, et qui inclut celle dans laquelle nous vivons. Aujourd’hui, je mange cacher, je porte la kippa et je fais Chabbat, puisque leurs comportements m’ont fait comprendre que la plus grande subversion, c’est d’Être juif, que mon histoire dépasse celle du capitalisme et des manuels scolaires, que l’Occident n’a jamais arrêté de nous tuer et alors que le discours républicain est à l’intégration, nous ne parlons d’eux que comme des chabers, des patos, et n’avons pas peur de parler d’assimilation. Qu’ils gardent leurs religions et leurs superstitions, je sais où se situe ma place dans le temps et ce n’est pas l’Occident qui va me dicter une conduite ou une pensée. Je suis juif, je suis errant et je suis anarchiste, comme beaucoup l’ont été avant moi.

Un ami m’explique que ce qui dérange ce n’est pas ce que je fais, car je suis étudiant, mais l’intention que j’ai. On est aujourd’hui criminalisé sur nos intentions. Et tout est toujours pire pour un juif.

La veille du jugement, un avocat appelle ma mère et lui indique que tous les avocats de l’anti-répression sont en vacances. Je ne vais pas m’étaler sur ça ici, ce n’est pas le lieu.

Ma mère a donc dû trouver un avocat dans l’urgence.

Le refus de signalétique embête le juge, qui repousse mon procès, et me place sous contrôle judiciaire, avec l’interdiction de me rendre à une manifestation, une obligation de soin (psychologue), et d’aller finalement donner mes empreintes.

Sans avocat, j’aurai attendu mon procès en prison, car le refus de signalétique (empreinte + photo) est pris très aux sérieux par la jurisprudence parisienne.

Mon procès pour outrage et rébellion, refus de signalétique et refus de soumettre un code de chiffrement est le 23 Mars 2021 à 13h30 devant la 23e chambre 2 au TGI de Paris (Porte de Clichy).

Cette cagnotte est pour payer les frais d’avocat, qui sont de 2400€ (soit 1200€ TTC par audience).

Localisation : Paris 17e

À lire également...