Des combustibles pour l’EPR de Flamanville - communiqué d’Arrêt du nucléaire (ADN)

Des groupes du collectif national Arrêt du nucléaire (ADN) tirent le signal d’alarme à propos des combustibles transportés à Flamanville pour la mise en route « partielle » du fameux EPR. Cette opération préfigure à nos yeux des décisions pour l’avenir du nucléaire français.

Des combustibles pour l’EPR de Flamanville

Le collectif national Arrêt du Nucléaire Communique : Nous alertons la population sur un évènement important qui touche à l’avenir de la filière nucléaire.

l’Autorité de Sûreté nucléaire (ASN) a délivré à EDF ce 8 octobre une autorisation de mise en service partielle pour l’EPR de Flamanville comportant la livraison du combustible dans son enceinte.
En conséquence 2 camions par semaine, et ce pendant 16 semaines, quitteront Romans/Isère et traverseront la France en direction de Flamanville pour transporter les assemblages de combustibles destinés au chargement du réacteur et permettre son fonctionnement.

Cette décision est surprenante car

  • La cuve du réacteur livrée par Framatome du Creusot est reconnue non conforme au cahier des charges, comme de nombreuses autres pièces, et susceptible d’être fragilisée par une mauvaise répartition du taux de carbone.
  • Les 8 soudures de traversée de l’enceinte réacteur ont été annoncées en 2019 comme quasi impossibles à refaire, en tout cas pas avant l’horizon 2022 ,

Aussi cette précipitation aberrante nous interroge sur son but inavoué : n’est-il pas d’ouvrir la porte à la construction de nouveaux réacteurs de type EPR en France ?
En effet le gouvernement avait annoncé qu’aucune décision ne serait prise tant que Flamanville ne serait pas entré en fonctionnement. La mise en service partielle peut répondre à cette condition.

On peut d’ailleurs se demander à quoi sert l’ASN « gendarme du nucléaire » si c’est pour autoriser le fonctionnement d’un équipement rendu aussi dangereux par ses défauts de construction.

Alors que la région du bas-Rhône est déjà lourdement pénalisée et menacée par les risques de catastrophes atomiques dans les vieilles centrales de Cruas et Tricastin, et les vieux centres de Cadarache, Tricastin, Marcoule, Romans, Malvesi qui en font l’une des régions les plus nucléarisées d’Europe occidentale, la relance du nucléaire ne peut qu’inquiéter la population dont une bonne part souhaite son arrêt à très court terme. C’est en effet dans ces centres nucléaires, que l’uranium est traité, affiné, enrichi, éventuellement mixé au plutonium, et que les barres de combustibles sont préparées.

Alors que les déchets créés par l’industrie du nucléaire s’accumulent, dont certains resteront radioactifs pendant des millénaires, sans qu’aucune solution de gestion n’existe et qu’il faut y ajouter les stocks considérables d’uranium appauvri issus de l’usine d’enrichissement du Tricastin.

Alors que les pays voisins de la France ont renoncé au nucléaire considéré comme une technologie du passé beaucoup trop coûteuse et dangereuse.

La fuite en avant de l’État pour sauver une industrie en quasi faillite au mépris de la sécurité et de la santé des habitants du pays est inquiétante. Mettre en route l’EPR de Flamanville avec tous ses défauts de construction, son coût et ses délais de construction multipliés par quatre est un déni de rationalité. Face à ces aberrations, et pour ne pas avoir à subir un Fukushima dans notre région ou ailleurs en France, nous affirmons la nécessité d’arrêter le nucléaire dans les plus brefs délais.

Groupes du Collectif national Arrêt du nucléaire : ADN 34, les Amis de la Terre Poitou, Collectif Contre l’Ordre Atomique (CCOA-ADN 75), Collectif Halte Aux Nucléaires Gard (CHANG), Décroissance IDF, STOP Nucléaire Drôme-Ardèche, SdN27, TECHNOLOGOS.

http://collectif-adn.fr

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