Vive la forêt : Abandon du projet de Center Parc de Roybon

Ce mercredi 8 juillet 2020, le groupe Pierre & Vacances annonçait l’abandon du Center Parc de Roybon, face aux différents obstacles, juridiques et politiques, rencontrés dans l’opposition au projet. Un article initialement publié sur Rebellyon.

Après 10 ans de lutte, Gérard Brémond, dirigeant du groupe Pierre & Vacances a annoncé hier l’abandon du projet de Center Parc de Roybon, dont la mise en place impliquait, entre autre, la destruction de 80 hectares de la forêt millénaire des Chambarans. L’abandon de ce projet est le fruit de l’association vertueuse, mais sans dialogue, de méthodes de luttes diversifiées : occupations illégales, recours juridiques, communication politique.

« On était dans une impasse, c’était devenu inextricable entre l’occupation du site, les changements de réglementations, les autorisations pour les permis de construire, pour le défrichement, la loi sur l’eau, la préservation des espèces et les lenteurs de la justice dans les différents stades, la cour d’appel, le tribunal administratif, le Conseil d’État. Tout cela se superposait, c’était interminable »

Gérard Brémond – Lemonde.fr - Après plus de dix ans de guerre d’usure, Center Parcs abandonne son projet à Roybon.

Ce triumvirat fût la pierre angulaire du succès des différentes occupations du mouvement des Zads de 2012 à 2018. Du moins jusqu’à la capitulation des tenants de la communication politique de Notre-Dame-des-Landes, qui rendirent les armes à l’état pour sauver quelques fermes. Achevant par cet acte toute perspective d’extension du mouvement, et, fidèles à l’histoire humaine des révoltes, actant l’existence d’interlocuteurs crédibles pour l’état au sein du mouvement de lutte.

Ayant fait partir des premièr.e.s occupant.e.s de la forêt de Roybon pour bloquer le projet, je parle en mon nom, et en mon nom seulement. La maison de la marquise, sur la partie ouest de la forêt, fût occupée au lendemain de la mort de Rémi Fraisse, tué par la grenade d’un Gendarme à Sivens. L’état en proie à l’angoisse de voir un mouvement de révolte s’étendre dans tout le pays, fût contraint de lever le pied sur la répression de certaines luttes. En autre sur cet embryon d’occupation, sous le feu des projecteurs, et qui, au regard des circonstances, se rendait intouchable.
Les premières semaines virent des hordes de journalistes camper devant la barricade d’accès à la marquise rebaptisée « Maquizad », entraînant un mouvement de solidarité impressionnant, malgré une communication du mouvement encore précaire. De tout.e.s la région les soutiens affluèrent pour nous porter vêtement chauds, nourriture, essence, palette.etc. Alors que les associations de luttes locales hésitaient encore à se mouiller dans cette occupation aux allures très post-apo, nous, occupants, occupantes, avons essaimé sur la forêt pour la défendre par centaines.

Mots-clefs : ZAD

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