Une expertise du collectif du 8 juillet sur la violence des armes de la police

Communiqué du collectif huit juillet : le Flashball Superpro, le LBD 40 et l’impunité policière en accusation.

Depuis 7 ans, nous avons rencontré de nombreux collectifs constitués suite à une blessure, à un mort. Partageant nos expériences, nous avons acquis une connaissance précise des mécanismes de la violence policière. Nous avons les pleurs mais aussi l’expérience, nous avons la rage mais aussi le savoir. Nos vécus, nos luttes ont fait de nous des experts. Le mercredi 23 après-midi et le jeudi 24 au matin, c’est cette expertise sensible et située que nous ferons valoir à l’intérieur comme à l’extérieur du tribunal. Nous mettrons particulièrement en accusation les armes dites à létalité réduite ou armes mutilantes et l’impunité policière.
Chaque nouvelle mutilation défraye la chronique et un mouvement d’opinion de plus en plus fort voudrait voir l’interdiction du Flash-ball et du LBD 40.

Rappelons quelques chiffres à mettre au compte de ces deux armes

  • 41 personnes mutilées ou gravement blessées.
  • 1 mort.
  • 25 éborgnés ou ayant perdu la vue d’un œil.
  • 12 mineurs dont 8 éborgnés.

Lors de ce procès, nous ferons le bilan de bientôt 20 ans d’usage de ces armes par la police. Alors que Maître Liénard, avocat des policiers tireurs, dit vouloir faire le procès du flashball afin de dé-responsabiliser les policiers, nous ferons le procès de ces armes pour mettre en accusation ces policiers qui tuent, mutilent et blessent en toute impunité. Les très médiatiques complaintes des policiers qui affirment être traités à l’égal de « délinquants » nous feraient rire si elles ne nous mettaient pas en colère. Lors de ce procès, nous ferons la lumière sur la fabrique de l’impunité policière : de l’impossibilité de porter plainte aux procès verbaux mensongers, des enquêtes à décharges des policiers aux expertises partisanes, sans compter les manipulations de preuves, et les pressions de l’exécutif sur les juges, etc. Par ailleurs des personnes viendront témoigner de la violence policière telle qu’elle s’exerce dans les quartiers, les manifestations et à l’encontre des migrants notamment à Calais. Un membre de l’ACAT viendra témoigner de la difficulté d’enquêter sur la police et la gendarmerie et sur l’usage qu’elle fait de la force. Elle délivrera aussi son analyse du Flashball et du LBD 40. Enfin, nous finirons sur des témoignages concernant le contexte entourant les faits du 8 juillet 2009.

Mercredi après-midi et Jeudi matin : une expertise collective portée à la barre par les premiers concernés. Venez nombreux !

Note

Article publié le 22 novembre 2016 sur le site du Collectif 8 juillet

Localisation : Bobigny

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