Un bref compte-rendu du procès du compagnon parisien du 28 septembre 2017 à Hambourg

Voici un petit compte-rendu de l’audience du 28 septembre dernier du parisien arrêté à Hambourg pendant le G20.

À sa demande, elle n’avait pas été annoncée publiquement mais malgré cela, il y avait beaucoup de monde, des personnes solidaires, ami-e-s, compagnon-ne-s de Paris ou de Hambourg, de sa connaissance ou non. C’est justement parce que beaucoup de monde souhaitait assister à l’audience qu’une première demande de changement de salle a été effectuée, à huis-clos, par les deux avocats.

La requête a été « acceptée », première suspension d’audience et la cour est transportée dans une autre salle. Qui sait comment était la première mais elle devait être vraiment minuscule parce que la deuxième comportait dix places au max. !!! Les flics, presque par formalité, rajoutèrent une chaise et aussi un banc sur lequel qui était assis avait les genoux complètement collés à la paroi qui délimite l’espace du public, tandis qu’ils laissaient l’espace imparti aux médias à moitié vide... Devant ce changement grotesque les avocats font de nouveau la demande de changer de salle qui sera refusée sur le champ.

Puis les avocats demandent de nouveau une suspension d’audience puisque le parquet vient de verser une nouvelle pièce au dossier dont ils n’ont pas eu le temps de prendre connaissance. Il s’agirait d’une vidéo, mais dont le proc’ dit lui même que c’est pas très grave qu’ils ne l’aient pas vu puisqu’on y voit rien de particulier dessus... Il y aurait sur cette vidéo une personne cagoulée en train de faire... rien ! ah bon ! Les avocats plaident donc qu’ils ont besoin de s’entretenir avec leur client par rapport à cet ajout tardif de pièce pourtant pas très bouleversant...

De retour dans la salle les avocats soulèvent alors le fait que compte-tenu du contexte – la juge refuse les demandes des avocats quant au changement de salle, accepte de prendre en considération la nouvelle pièce du proc’...–, son impartialité soit mise en cause et demandent donc à ce que soit statué sur sa compétence à juger cette affaire. De nouveau suspension.

Puis la juge revient et annonce le report de l’audience jusqu’à l’évaluation de sa compétence ou non, même si en pratique cette requête n’est jamais recueillie. La juge et les avocats sortent leurs agendas et fixent la date plus d’un mois plus tard, après leurs vacances respectives. Ce sur quoi les avocats embrayent sur une demande de mise en liberté compte-tenu de la durée du report. La juge renvoie la balle et se déclare cette fois-ci incompétente pour prendre une telle décision et la décharge au juge qui jugera l’affaire, que ce soit elle si elle est confirmée ou bien un autre. La réponse de la DML (demande de liberté) devrait être donnée dans les deux ou trois semaines.

Donc une atmosphère plutôt combative ce matin-là au tribunal de Hambourg, qui tranche clairement avec la fatalité déconcertante dans laquelle se sont déroulés les précédents procès, où il s’agissait pour le juge d’attendre là, assis, non seulement les confessions mais aussi les excuses adressées aux institutions policières, dans ce chantage immonde du repentir contre la liberté immédiate (assortie quand même à des peines assez conséquentes...). C’est dans des moments comme ceux-ci où ça apparaît évident que l’objectif de la justice c’est même pas de savoir qui a fait quoi, ce qu’elle veut au fond, c’est désavouer, discréditer, comme une tentative d’« annulation » ou de coup de gomme à ce qui s’est passé ces jours-ci à Hambourg pendant le G20, en prenant au piège des individus. Ce jour-là, son écriture des événements a été au moins un peu ébranlée...
À suivre...

Une personne solidaire.

Note

Des procès se déroulent chaque semaine, dont certains sur plusieurs jours. La plupart des personnes sortent libres, condamnées à des peines de sursis contre repentance, mais tous n’ont pas cette stratégie de défense. Il reste à l’heure actuelle environ une vingtaine de personnes incarcérées. Le collectif United We Stand appelle à des journées de rencontres et d’échanges autour des arrestations du G20 les 3, 4 et 5 novembre prochains avec un rassemblement devant la prison de Billwerder ( https://unitedwestand.blackblogs.org/fr/ ).

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